Le coup de gueule des hôteliers-restaurateurs
Trop de normes, trop de charges, trop de contraintes administratives et sociales… Trop, c’est trop ! Un vent de colère a soufflé sous les voûtes séculaires de la chambre de commerce et d’industrie où se tenait l’assemblée générale de la chambre de l’industrie hôtelière.
D’emblée, le président Jean-Marie Gervais a donné le ton en dénonçant la politique fiscale du gouvernement. « Dix nouvelles taxes pour la seule année 2013, et 2014 qui commence avec la hausse de la TVA… A force de compresser nos marges, nous aurons bientôt beaucoup de mal à payer nos jeunes et à les garder… Libérez notre travail. Allégez de façon significative la fiscalité », a-t-il lancé à l’adresse des gouvernants.
L’un de ses collègues restaurateurs présents dans la salle est venu lui prêter main-forte en témoignant de la difficulté de recruter des apprentis en cuisine. « Aujourd’hui, il est devenu dangereux d’embaucher des gens », a-t-il résumé en dénonçant la complexité des textes réglementaires et la judiciarisation de la société.
Sur le même ton, Jean-Marie Gervais s’en est pris également à la fiscalisation des heures supplémentaires, aux nouvelles contraintes pour l’accessibilité des établissements ouverts au public ou encore aux nouvelles règles d’affichage sur le « fait maison ». « On aurait voulu tuer le titre de maître restaurateur, on n’aurait pas fait mieux », a déploré le président l’UMIH 37. Face à ces attaques en règle, Jean-Patrick Gille – le député PS de Tours – s’est efforcé de défendre l’action gouvernementale en évoquant des mesures « d’allégement et de simplification » en faveur de la formation et de l’apprentissage. Au passage, l’élu socialiste a évoqué un nouveau coup de pouce aux entreprises sous la forme d’un renforcement du CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi).
Malgré tout, ses propos ont été beaucoup plus fraîchement accueillis que ceux du nouveau maire de Tours, Serge Babary, qui a sonné la mobilisation de tous les acteurs du tourisme, « source de richesse et d’emplois en Touraine ». Pas de doute : les hôteliers-restaurateurs sont aussi gagnés par la vague bleue.
Pour les professionnels de l’hôtellerie, il devient « dangereux » d’embaucher.
repères
> La chambre de l’industrie hôtelière d’Indre-et-Loire compte 750 adhérents. Ses effectifs ont légèrement baissé l’an dernier. Conséquence logique : le montant des recettes liées aux adhésions a chuté de 4,2 %, un peu en dessous de la barre des 200.000 . Malgré tout, l’UMIH 37 affiche un résultat légèrement excédentaire et le tarif des cotisations de base a été reconduit à hauteur de 184 euros.
> Théoriquement, tous les établissements ouverts au public avaient jusqu’à la fin de l’année pour devenir accessibles aux personnes à mobilité réduite. Cet objectif étant « impossible à atteindre », un nouveau délai de 3 à 6 ans sera accordé aux hôteliers-restaurateurs « moyennant des engagements sur un calendrier précis ». « Deux poids, deux mesures », dénonce Jean-Marie Gervais en notant que les établissements publics disposeront d’un délai supplémentaire allant jusqu’à 9 ans.
> Trois nouveaux membres ont été élus au sein du bureau de l’UMIH 37 : Gilles Bourget, Jean Bosson et Sébastien Denant.