Cap’Éco N°4 » Le dossier » : Un château pour se remettre à travailler
Au château de Fontenailles près du Louestot, un centre de rééducation professionnelle attire des travailleurs handicapés de toute la France. Pour mieux rebondir.
À 30 km au nord de Tours, Fontenailles, son château et ses 30 ha de domaine livrés à la réorientation et aux formations des personnes en situation de handicap qui veulent rebondir après l’acceptation de leur handicap. C’est ici un havre de paix : d’un côté les serres et les prés, de l’autre son château, ses bâtiments de formation, salle de sports ou de cours, son internat d’où arrive un public de la France entière (88 places).
Production ornementale horticole, ouvrier du paysage, agent de travaux de l’horticulture et du paysage, vendeur conseil en magasin, employé(e) commercial (e) en magasin, opérateur (trice) en maroquinerie industrielle, cordonniers multiservices, mécanicien (aussi au féminin) réparateur de matériels agricoles et d’espaces verts : les pensionnaires suivent ici des formations professionnelles après orientation.
La réinsertion est » une aventure »
Changement de métier. Changement de vie : le centre de rééducation professionnelle devient alors l’étape incontournable pour se relancer dans le monde du travail. Jordan, 21 ans et David, 20 ans, ne s’y sont pas trompés. Le premier veut valider ses expériences en espaces verts après quelques années d’apprentissage, le second souhaite s’orienter vers la grande distribution après deux ans d’apprentissage en cuisine. Il n’est pas question d’évoquer leurs handicaps. Leur séjour à Fontenailles est pour chacun vécu avec une prise de conscience certaine de leur retour à l’emploi. Une première chance – et non pas une seconde – de travailler comme avant, de se remettre à niveau malgré un handicap naissant ou progressif et/ou de réinventer une place dans la société.
Bernard Guiter, le responsable des formations, balaye de la main la poussière de bibliothèque des châtelains, abandonnée après la guerre, où se trouve son bureau : « La réinsertion des travailleurs handicapés est une aventure. Nous en avons ici les moyens pour des séjours allant jusqu’à 15 mois, selon les spécialités ! Du maçon qui va se reconvertir en vendeur… »