François Gabart, skipper et chef d’entreprise
Quand il n’écume pas les océans, le marin reprend les rênes de sa société fondée quand il avait 23 ans. Son cœur de métier : la compétition.
Ce n’est pas parce que Catherine de Colbert interpelle François Gabart par un « cher confrère » que la vice-présidente de la CCI Touraine se lance dans la course au large ! En fait, c’est parce que le navigateur est aussi, à terre, le patron d’une petite SARL créée en 2006 : « FG Mer Concept est une structure qui me permet de gérer les projets et de facturer mes prestations de skipper. Macif est mon plus gros client… », explique-t-il.
Ingénieur « mécanique développement », diplômé de l’Insa de Lyon, François Gabart n’hésite pas à user des analogies et des métaphores pour défendre les valeurs communes à n’importe quel décideur. « Je suis au milieu de systèmes innovants. Je n’ai pas fait le choix de la facilité, certes. Mais c’est dans ce challenge-là que je m’éclate. J’aime relever les défis… »
L’innovation
toujours et encore
Le départ de la prochaine Route du rhum, le 2 novembre, sera son dernier à bord du bateau qui lui a permis l’an dernier de gagner le Vendée Globe. « Il est à vendre, en effet. Car repartir sur cette course, ce n’était pas pour moi une façon de me réinventer… » François Gabart va continuer l’aventure avec Macif sur un maxi-trimaran de 30 m qui sera mis à l’eau en juin 2015, avec lequel il s’attaquera aux records transocéaniques. « Le métier de marin est celui d’ingénieur. L’innovation comprend une prise de risque, d’où la nécessité d’avoir un bon projet sur le long terme. » Avant de glisser avec un sourire malicieux : « Le bateau de mes rêves est celui qui n’existe pas et sur lequel il faut tout imaginer ! »
Innovation, passion, travail en équipe : la petite entreprise Gabart sait aussi abattre la bonne carte de la communication. « Notre projet 2010-2014 aura coûté 2,5 millions d’euros par an à mon sponsor. On a chiffré une économie de 20 millions d’euros en équivalent d’espaces publicitaires, avec tous les reportages sur ma victoire au Vendée Globe et ses retombées médiatiques. En interne, les gens de la Macif sont fiers de l’entreprise. C’est le plus important », conclut François Gabart. Et l’aventure continue.