Alain Boublil : « La France n’est pas en déclin ! »
Ancien conseiller de François Mitterrand, l’économiste décrypte les relations particulières entre les Français, les entreprises et l’État. Il est le grand témoin de Cap’Éco de septembre.
Il fut et il demeure une référence en matière de réale économie. Alain Boublil, longtemps resté dans l’ombre des hommes politiques au plus haut sommet de l’État, continue d’agir contre le fatalisme et les idées reçues. Il a rendu sa carte du parti socialiste et cessé toute activité politique quand il est entré dans le privé. Mais ses thèses, son expérience aussi, font toujours aujourd’hui de lui un homme très fort et courtisé. Discrètement ou secrètement, c’est selon…
Tout en suivant sa carrière de conseiller à l’Élysée et dans les ministères, il démarre en auteur une écriture qui fera référence : « Le Soulèvement du sérail » (1990), « Keynes revient ! Ils sont devenus fous… » (1996) ou encore « Le Siècle des Chinois » (1997) où il prédit l’ascension économique de la Chine. Mais Alain Boublil ne se contente pas de prouver par A + B le raisonnement évident d’une économie mondialiste qui dépasse le clivage gauche-droite, sans manichéisme. Il analyse les façons dont la France peut se méfier d’elle-même sans en attendre – trop ou pas assez – de ses gouvernants. Un sujet qu’il a développé devant le réseau Carnet Pro – La Nouvelle République, lors du lancement du numéro 5 de ce Cap’Éco.
Son dernier livre, « Le Nouvel État stratège » paraît début février dernier. Et jusqu’à la dernière minute, il y rentre ses données, fruits de son expérience et de l’actualité, comme un rappel des relations particulières entre les entreprises, l’État et les Français et de leur nécessaire adaptation. Avec ses recommandations et ses solutions ! « La France a deux ennemis : l’État spectacle avec ses conseillers en communication qui priment sur les conseillers techniques et l’État guichet qui rend difficile la cohérence de l’action publique… », dit-il.
Alain Boublil considère que la politique de l’offre ne marche que sur le long terme et qu’il faut – en bon mitterrandien — donner du temps au temps. Que la droite n’a pas le monopole intellectuel de l’économie. Que la gauche a été trop indulgente sur le bilan Sarkozy, tandis qu’elle a gagné la confiance des marchés en participant de façon décisive au sauvetage l’euro. N’en déplaise aux frondeurs.
De quoi animer le débat avec les chefs d’entreprise tourangeaux !
BIO EXPRESS
> Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris et titulaire d’un doctorat en économie.
> Conseiller technique de François Mitterrand de 1977 à 1981 au PS, sous le pseudonyme d’Antoine Laurent (prénoms de ses deux fils) à l’Élysée de 1981 à 1988, puis directeur de cabinet de Pierre Bérégovoy au ministère des Finances.
> A marqué la Touraine en soufflant à François Mitterrand l’idée de l’ouverture d’une ligne TGV Ouest-Atlantique en septembre 1981.
> Directeur adjoint de Framatome, puis directeur d’AB 2000, société de consultants depuis 1994.