Le bâtiment a perdu 450 emplois en un an
Une nouvelle fois, la Fédération du bâtiment (FFB 37) tire la sonnette d’alarme. Après cinq ans de crise, beaucoup d’entreprises sont “ au bord du gouffre ”.
Les années noires se suivent et s’accumulent pour les entreprises du bâtiment. Avec des dégâts qui vont croissants. De 2008 à 2013, le marché a connu une récession de 20 % en volume ; ce qui a entraîné la disparition de 100.000 emplois au niveau national.
L’Indre-et-Loire n’échappe pas ce marasme général. Selon les données de la caisse des congés payés de Tours, 450 emplois ont été perdus dans le département en un an. Au sein de la seule Fédération du bâtiment (qui représente deux tiers du secteur), 14 entreprises locales ont été liquidées depuis le début de l’année. 33 sont actuellement en redressement judiciaire, mettant en péril 430 emplois. Et les perspectives ne sont guère réjouissantes.
« Dans le logement neuf, la baisse du marché est de 15,5 % pour les permis de construire et 13,6 % pour les mises en chantier, se désespère Éric Jaillais, le président de la FFB 37. Les entreprises tapent dans leurs réserves depuis cinq ans. Cela ne peut plus durer. Nous sommes au bord du gouffre. »
Aujourd’hui, la profession se réjouit du bout des lèvres du plan de relance annoncé par le gouvernement : incitations et aménagements fiscaux, crédit d’impôt pour la transition énergétique, éco-prêt à taux zéro. « Ces mesures sont positives, mais il faut qu’elles soient appliquées rapidement et non pas dans un an. Il y a urgence ! » insiste Éric Jaillais.
Au demeurant, le président de la FFB 37 s’inquiète de la réduction des dotations de l’État (moins 12 milliards d’ici 2017) qui risque d’amputer encore plus les investissements des collectivités locales déjà réduits à une peau de chagrin. « Les travaux dans les collèges et les lycées sont sans commune mesure avec ce qu’ils ont été. Et, au niveau de l’agglomération de Tours, après la fin de grands cycles de construction d’équipements communautaires ou hospitaliers, on voit bien que les projets qui devaient résulter de l’arrivée du tramway tardent à sortir de terre », déplore-t-il.
Pour les entreprises du bâtiment, ce « trou d’air » appelle fatalement de nouvelles turbulences.
Pascal Denis