Emplois : le Medef veut faire bouger les lignes
L’Indre-et-Loire n’est évidemment pas épargné par la crise économique. Le patronat estime qu’on peut créer des emplois, à condition que…
C ‘est bien d’aimer l’entreprise mais encore faut-il donner des preuves tangibles de son amour, a insisté hier matin Claude Paris à l’intention évidemment de Manuel Valls. Patron du Medef 37 et – depuis hier – également patron du Medef Centre, il présentait les propositions de son mouvement auquel adhèrent 450 entreprises d’Indre-et-Loire.
Le patronat affirme qu’il est possible de créer un million d’emplois en France à condition de simplifier les règlements, de réduire la fiscalité, de refonder le dialogue social, d’assouplir les 35 heures, de supprimer certains effets de seuil et de ne pas avoir peur de s’en prendre à certains tabous comme la réduction des jours fériés. Des mesures pas forcément populaires d’où la nécessité d’expliquer. Et d’expliquer en premier lieu que la situation est grave notamment en Indre-et-Loire. « On y dénombre 25.600 demandeurs d’emploi de catégorie A. D’avril 2013 à juillet 2014, 25.340 offres ont été satisfaites. 3.583 étaient proposées par Pôle emploi en juillet, 15.937 projets de recrutements ont été présentés par des entreprises d’Indre-et-Loire. » Le problème c’est qu’il n’y a pas forcément adéquation entre l’offre et la demande. Les situations diffèrent en outre en fonction de la nature des activités.
On recrute des téléconseillers, on recrute dans le domaine de l’aide à la personne, de l’hôtellerie et des transports ; dans le secteur bancaire également (200 embauches par an en région Centre). Les travaux publics sont par contre sinistrés. « Les appels d’offre sont en chute libre depuis les municipales. On a tiré la sonnette d’alarme auprès des élus car notre secteur est tributaire à 70 % de la commande publique. Aujourd’hui le carnet de commandes de nombreuses entreprises ne dépasse pas un mois », insiste Sébastien Dupouyet, président du syndicat des travaux publics d’Indre-et-Loire. Ludovic Fauvarque, de la Fédération du bâtiment rappelle qu’on a perdu 450 emplois dans le secteur et que 15 entreprises sont en liquidation judiciaire depuis le début de l’année (Lire par ailleurs). « On compte sur le chantier de la rénovation énergétique mais il faut que les décrets d’application relatifs aux aides fiscales arrivent très vite. » « Tout le monde a peur, la productivité est pourtant excellente en France, le problème c’est qu’on travaille moins que les autres », estime Claude Paris.