Groupe TLD : un envol « made in Touraine »
Après avoir un temps envisagé l’étranger, l’équipementier aéroportuaire de Montlouis a finalement choisi Isoparc à Sorigny. Ou quand l’union des collectivités fait la force d’un territoire…
DOSSIER PAR
LAURENCE TEXIER
Un chiffre d’affaires en pleine croissance et une centaine de nouvelles embauches dans ses cartons, TLD est incontestablement l’une des plus belles réussites économiques actuelle en Touraine. Il aurait pourtant pu en aller autrement si l’Allemagne, terre des expérimentations avec la compagnie Lufhtansa, Châteauroux, dont l’aéroport a accueilli les premiers essais du Taxibot ou même la région Poitou-Charentes, qui espérait attirer le leader mondial des équipements aéroportuaires dans les Deux-Sèvres, avaient obtenu gain de cause.
TLD a finalement confirmé son ancrage local en optant pour Sorigny. « La première raison de ce choix, c’était de garder la compétence, nos bureaux d’études et les salariés, où ils se trouvaient », retrace Valentin Schmitt. Si le directeur de TLD Europe n’aura qu’une trentaine de kilomètres à parcourir pour rallier Isoparc depuis son site actuel de Montlouis-sur-Loire, c’est surtout grâce à une mobilisation des collectivités territoriales quasi sans précédent.
Un montage financier » rapide et efficace «
Désireuses de garder l’entreprise à fort potentiel d’innovation dans leur giron, ces dernières ont, en effet, su rivaliser de ressources pour convaincre TLD de rester. Ce qui a joué, « c’est la conjonction des énergies et des collectivités locales, que ce soit le conseil régional, le conseil général, les agglomérations ou le syndicat Sud Indre développement », confirme Frédéric Thomas, le président du conseil général d’Indre-et-Loire, qui assure 70 % du financement de la zone d’activité du Val de l’Indre.
La Spale, une filiale de la Société d’équipement de la Touraine (SET) dont 26 % du capital provient du conseil général, la même proportion du conseil régional, le reste, de la SET, Tours Plus, la Communauté de communes, la Caisse d’épargne et le Crédit agricole, a ainsi pris en charge la construction des plus de 6.400 m² de bâtiment, et 400 m de piste d’essais. Coût de l’opération : 8, 5 millions d’euros. Un sacré coup de pouce pour le groupe aéronautique qui venait déjà d’investir 8 millions d’euros en recherche et développement pour son Taxibot.
Et le locataire d’Isoparc n’a pas bénéficié que d’un montage de dossier financier, rapide et efficace. Il a aussi pu fixer certaines conditions. « Moi, il y a une chose que je ne sais pas faire, c’est travailler sur l’attractivité du territoire. Je ne peux pas mettre en place une ligne de bus, ouvrir une crèche, obtenir des terrains pour construire et une zone où l’habitat n’est pas trop cher », analyse Valentin Schmitt, détaillant les attentes clairement exprimées par son groupe en amont de toute installation. « J’ai fait une lettre d’engagement avec ces différents points et on a fait le boulot », résume Alain Esnault.
Du très haut débit, une crèche à horaires décalés qui devrait ouvrir au printemps prochain, un restaurant d’entreprise et même une ligne de bus Fil Vert… TLD a demandé : les collectivités l’ont fait. Mais « pas à fonds perdus », rappelle Frédéric Thomas : « Normalement, il y aura un retour sur investissement sur 9 ans ». Le lancement du Taxibot sur les pistes, lui, n’est plus qu’une affaire de mois…