Michelin : une page se tourne
Le manufacturier a définitivement arrêté sa fabrication des pneus de poids lourds. Il met en vente 24 hectares et en gardera 8 pour aménager trois ateliers avec 200 salariés. Début des travaux en janvier.
Le dernier pneu est sorti des presses, hier, mercredi 17 décembre. Toute l’activité se concentre désormais sur la transformation de l’usine. L’emprise passera en 20 mois de 32 à 8 ha. Les travaux démarreront en janvier et s’étaleront jusqu’en octobre 2015. Puis interviendront la démolition et la dépollution du reste du site (hydrocarbure, cobalt) jusqu’à la mi 2016. Coût de l’investissement : 22 millions d’euros.
53 ans après son installation, Michelin engage une nouvelle transition industrielle. Le manufacturier se concentre désormais sur trois types de produits. Joué-lès-Tours récupère la production des membranes de cuisson fabriquées en Pologne et à Troyes, celle des flaps (vendus par le groupe et qui protègent la chambre à air des effets de pincement) ainsi que les tissus calandrés, ces trames de fils métalliques qui structurent le pneumatique.
Transitions majeures
Transition sociale aussi puisque 200 personnes ont choisi de rester à Joué. Des quelque 900 salariés présents à l’annonce du plan social en juin 2013, 380 sont parties en retraite anticipée, 162 ont changé d’usine (dont 40 % à Clermont-Ferrand). Et sur les 164 qui ont quitté l’entreprise, 30% ont à ce jour retrouvé un emploi.
Transition foncière enfin avec l’énorme chantier de déconstruction qui débutera dans 10 mois sur les 24 ha restants. » Nous allons céder les terrains à des gens qui créent de l’emploi, probablement en lots. Celui qui embauchera le plus aura notre priorité « indique Olivier de Chassey, le directeur. »
Michelin s’est d’ailleurs engagé à accompagner 300 emplois sur 8 ha du site, une centaine dans le département ainsi que des aides aux entreprises.