De la crise à la mutation de l’entreprise
Face ou grâce à la crise, de nombreux modèles économiques se réinventent. Le point sur les mutations en Indre-et-Loire.
Où va l’entreprise ? Où va l’économie par ces temps de crise ? Quel modèle faut-il imaginer quand il vacille ? La question est posée. Et la réponse existe déjà. Hors modèles existants de sociétés pérennes, visibles, utiles dans notre vie quotidienne, elle s’incarne à la fois dans l’innovation, une diversité dans le travail « à la carte », une mutation de métiers à temps partagé et un accompagnement public dans le meilleur des cas. Le modèle de l’entreprise traditionnelle, dite « à papa », n’est plus le seul à partager et à adhérer pour ceux qui ont un travail, quand il faut gagner sa croûte, quand on s’imagine pour soi un boulot, à exercer tout simplement pour y travailler librement ! Oui, pour défier la crise, l’entreprise traditionnelle serait-elle à éviter ?
Comment ? Pourquoi ? Grâce à qui ? Et sur quoi ? Illustrations. Au début se nomme Pôle Emploi. Certains s’en sortent en créant ou reprenant une entreprise. Ils se hissent au rang des nouveaux actifs, et sortent des statistiques qui dessinent les tableaux de l’Insee. Tant mieux pour eux ! Les start-up, si créatives et modernes dans leur activité quotidienne, fabriquent une économie promettante : numérique, indépendante, utile, pratique. Mais elles ne sont pas porteuses d’employabilité.
De l’économie libérale au social
Un emploi = une initiative ! Dans le même temps, à quoi assiste-t-on ? À l’effondrement de l’ère industrielle : le modèle Michelin, qui a façonné Joué-lès-Tours, seconde ville d’I Indre-et-Loire, a employé jusqu’à 4.000 salariés dans les années quatre-vingts, s’effondre et se restructure, réinvente ses métiers hier manuels, demain intellectuels. Une production de 200 personnels maintenus pour exister, une activité de nouveaux métiers (200 promis) associés aux études sur l’usure des pneumatiques (Michelin solutions) aux Deux-Lions, quartier de Tours Sud ?
Le modèle de l’entreprise « à papa » est-il obsolète ? Voici un exemple de la diversité au travail, dans le travail ! Le travail partagé ! Le groupement d’employeurs Isocel d’Indre-et-Loire exerce et représente un nouveau modèle du marché du travail. Se situe-t-il dans l’économie solidaire ? Libéral ? Il démontre en tous les cas que les traditions se font disparates ou uniques ! L’association tourangelle embauche des hommes et des femmes à contrat à durée indéterminée (CDI) et les met à disposition d’une soixantaine d’entreprises. Pour son président, Jean- Louis Delagarde, « nous faisons en sorte que chacun soit dans une forme de reconnaissance de la part de l’entreprise.
Car, dans l’industrie, le télé-travail, le milieu du handicap, nous devons apporter aux salariés une sorte de flexibilité qu’ils revendiquent d’ailleurs… Nos soixante entreprises adhérentes, du bâtiment, de l’industrie, de cabinets d’architectes, d’artisans boulangers, bouchers, peintres, façonniers, nous sont solidaires…. ».
Autre changement : la mentalité de nos élus en faveur du développement économique. « Nous ne pouvons que constater que les modèles économiques bougent sur leurs lignes. Il faut nous adapter » déclare la directrice du développement économique de la communauté de l’agglomération Tour(s) plus, Valérie Sécheret.
Plus concrètement, Loches Développement et son président Pierre Louault traduisent en paroles et en actes de nouvelles synergies, avec des entreprises soucieuses de s’impliquer autour d’une économie voulue dans l’éco-constructuction, hors des modèles traditionnels ! La communauté de communes, élargie à celles du sud Touraine, s’est unie à partir d’une réflexion sur ce que voulaient dire les « nouveaux métiers ». dans le bâtiment « Car, ce sont les vieux métiers qui ont été d’abord touchés par la crise… Si on veut être innovants, en mobilisant du monde, alors soyons fédérateurs autour de ce projet, dans ce secteur, avec de vrais professionels ! ». Pour info, une pépinière d’entreprises va se monter à Beaulieu-lès-Loches, comme il en existe à Tours et Joué-lès-Tours.
Mutation des métiers. Emplois accompagnés avec des fonds publics ? Les modes sociaux (de l’entreprise) font bouger les curseurs traditionnels. À cause ? Grâce à la crise ? « Pour fabriquer de l’optimisme, il faut de la ressource. La débrouille tend à se généraliser » nous dit Yves Bardon, grand témoin de cette enquête au-delà des modèles traditionnels et des systèmes. Et s’il avait raison ?