L’offensive économique de nos armées
Plus de 4.000 personnels civils et militaires participent à l’économie tourangelle au sein d’ institutions essentiellement composées de cadres.
L’Armée en Touraine : une histoire dans l’Histoire. Son rayonnement éclaire, sous l’angle économique, l’importance et la diversité de la place qu’elle occupe pour ses personnels et pour les entreprises civiles qu’elle fait travailler. Jadis connus pour accueillir une base américaine, l’emblématique École d’application du Train puis le Commandement des écoles de l’armée de Terre, Tours et ses territoires confortent aujourd’hui les vocations interarmées. Avec deux particularités : la présence significative de cadres officiers et sous-officiers en seconde partie de carrière, les directions des ressources humaines des armées de Terre et de l’Air puis celle, en juin prochain, du personnel militaire de la Marine.
Les dépenses injectées par le ministère de la Défense sont chez nous considérables, tant en fonctionnement qu’en investissement. Quelques exemples : 100 millions d’euros de salaires annuels pour les personnels, soit autant de redistribution de richesses dans l’économie locale : logement , vie quotidienne, scolarité, loisirs. La base aérienne 705 s’est acquittée l’an dernier d’une note d’électricité de 700.000 euros (les fluides représentent 40 % de ses dépenses) pour le seul centre aérien de détection de Cinq-Mars-la-Pile. Une dizaine de M€ sont investis dans la construction du bâtiment de la direction des personnels de la Marine au quartier Rannes.
En attendant le départ de la BA 705
La base de Défense, sorte de communauté de communes militaire, décisionnaire en besoins pour les sites d’Indre-et-Loire et du sud du Loir-et-Cher, délivre ces soutiens et coordonne les enveloppes. Son commandant, le colonel Cyrille Duvivier également patron de la BA 705, arbitre les choix interarmes en interne comme auprès des collectivités et des entreprises partenaires..
La base aérienne de Tours, parlons-en ! Ses moyens de lutte contre les nuisibles peuvent paraître anecdotiques mais traduisent aussi l’une de ses missions. Les contrôleurs aériens y sont militaires, sans coûts pour l’exploitant civil. Par ailleurs, l’armée de l’Air facture, pour quelques dizaines de milliers d’euros, ses prestations de surveillance et de veille en sécurité incendie.
Comment pallier, dans ces conditions, le soutien « économique » indirect de la base aérienne à l’activité aéronautique commerciale après le départ de l’École de chasse vers Cognac (censé débuter en 2016 selon un calendrier qui n’a pas encore été fixé. L’une des très nombreuses missions de la base ? La question se pose inévitablement. « Les élus, à qui j’ai exposé les attendus de ce projet, ont encore du temps pour y réfléchir » répond le colonel Duvivier. Malgré ce départ dont le principe est acté, la mission de CMLP et la montée en puissance de la DRH de l’armée de l’air se veulent aussi être un bouclier contre un éventuel déclin de la présence militaire en Touraine.
L’armée tout entière éprouve trop de fierté auprès de nos entreprises et de nos populations pour les abandonner de sitôt !