Reconversion d’un militaire : les vies de Jean-François Hummel
Pilote héroïque et miraculé de la guerre du Golfe, Jean-François Hummel a réussi sa reconversion comme chef d’entreprise. Un exemple à méditer.
D’abord l’épisode de sa vie-d’avant. Ce 17 janvier 1991, guerre du Golfe. Douze pilotes français de Jaguar s’envolent au petit matin pour attaquer la base stratégique d’Al Jaber. « Le président Mitterrand souhaitait afficher une position forte et ferme aux yeux du monde », se souvient Jean-François Hummel. « En quittant ma chambre, je me suis dit que je la voyais pour la dernière fois. Une fois la ligne ennemie franchie, nous avons été pris par un feu de mitraille incroyable. Un premier avion a été touché. Puis un second : son pilote a été touché d’une balle de Kalachnikov dans la tête. Puis, moi, j’ai été ciblé par six missiles, j’ai pu en éviter cinq, pas le sixième. Mon avion a explosé côté droit. Nous volions alors à 2 ou 3 m du sol, du sable, à 900 km/h. J’ai volé durant 40 mn avec un avion en feu. Un Jaguar, c’est un supersonique, un biréacteur, heureusement. J’ai pu le ramener sur une base US de la Navy. Nous en sommes tous revenus vivants. »
Jean-François Hummel a été très médiatisé à l’époque. Un héros comme son aîné Pierre Clostermann qu’il croise en sortant de l’appartement du peintre de l’armée de l’Air Paul Lengellé. Ce dernier va immortaliser sur un tableau la scène de son combat en Irak. Un militaire devenu lieutenant-colonel avant de basculer dans la vie civile et qui aurait pu terminer sa carrière au grade de général. La phase opérationelle achevée, il intègre un GIE pour faire du lobbying gouvernemental, travaille à Singapour, Bordeaux, réintègre le ministère de la Défense, préside même deux ans durant le « Nato Training Group », cette agence de l’Otan de 28 pays chargée d’optimiser les politiques de formations internationales des pilotes. Mais ses réformes se heurtent aux politiques. « J’ai pris la décision de partir, au mois de février 2009 mais mon départ a été accepté avec prise d’effet au mois de décembre 2009. Entretemps je suis resté dans les cadres de la Défense… »
Un cabinet de fusion volera à son secours. Exitis est aujourd’hui passé de 9 à 16 personnes et d’un CA de 500.000 à 1 M . Reconversion réussie !