Profession : restaurateur d’avions
Patrick Siegwald est le seul homme en France à redonner vie aux vieux coucous, dans son atelier d’Orbigny. Notre coup de cœur de ce dossier sur le label Entreprise Patrimoine Vivant.
Deux hangars plantés au milieu de nulle part, à quelques battements d’ailes d’Orbigny, aux confins de l’Indre-et-Loire, de l’Indre et du Loir-et-Cher. Nous sommes dans le hameau du Pallis, bordé par une piste d’aviation en plein champ, chez Patrick Siegwald, l’un des trois restaurateurs d’appareils volants au monde et unique référence en France. Et lorsque les portes coulissantes s’ouvrent, apparaissent ces vieilles machines sur leur table d’opération : ici un Stampe, vénérable avion de la Patrouille de France dans les années Cinquante, là un Sopwith Camel, célèbre chasseur britannique de la Première guerre mondiale et ce Caudron Aiglon de 1934 dépouillé de son moteur. Comme un oiseau sans ailes.
C’est ici que les collectionneurs du monde entier viennent trouver en Patrick Siegwald l’homme de la situation. Celui qui préfère la fonction de responsable technique à celui de patron de sa société, Classique Aéro Service, vient redonner vie aux coucous.
SOS formations
Avec une formation de mécanicien-équipement à l’école d’Air France, il a fait sa carrière pendant douze ans dans cette compagnie, avant d’être licencié et de créer son entreprise. Celle-ci compte actuellement un salarié, un stagiaire. Patrick restera en formation d’ébéniste pendant dix ans. Passionné d’aéronautique, il possède son brevet de pilote et se déplace voir ses clients par les airs, aux commandes d’un appareil prêté par un ami. Ses compétences sont partout reconnues, au sein même de l’Aviation civile.
« Une restauration, dit-il, dure entre trois et quatre ans. On reconstruit l’avion autour du moteur d’origine. Je ne fais aucune concession au modernisme. Ce label Entreprise du patrimoine vivant donne confiance à mes clients, surtout auprès des musées. J’ai un carnet de commandes qui court pendant sept ans. Mais je voudrais lancer un SOS. Le problème est de former et de transmettre, quand on apprend aux jeunes à travailler sur des machines sophistiquées. Ici, on fait de l’entoilage, on travaille le bois à la main. Il faut que le label EPV serve aussi au financement de la formation… ». Car demain, Patrick va s’attaquer à un Albert A 110 des années Vingt. Son nouveau chef-d’œuvre.
LA VIDÉO
AERO SERVICE par NRmobile