De l’or dans les doigts
Sylvain Bulot avec l’une de ses pièces destinée à un client russe fortuné.
(Photo NR)
Sylvain Bulot dessine et réalise des meubles en marqueterie d’art. L’excellence à l’état pur.
Sylvain Bulot ne l’a pas volé, ce label Patrimoine vivant. Dans ses ateliers de Richelieu, il conçoit ou restaure des pièces uniques, les exporte à 80 % en Europe et au Moyen-Orient pour des clients fortunés. Son travail a un prix. Formé à l’ébénisterie option marqueterie, il fait la rencontre d’un ancien restaurateur du château de Versailles qui l’initie aux meubles du XVIIe et XVIIIe siècle pendant deux années.
Après un passage en Bretagne chez un patron, il crée son entreprise à Marçay et travaille pour des antiquaires. C’est en 1991 qu’il s’installe à Richelieu et fait aujourd’hui travailler huit personnes. L’homme est curieux. Il continue de se former en suivant des cours de chimie le week-end, d’histoire de l’art, de serrurerie, de gravure, de botanique et de marqueterie à l’école Boule. À ses nouvelles connaissances s’ajoute un don naturel : il dessine et peut ainsi créer des motifs d’une rare complexité.
Un sésame auprès des Russes
En 2007, la Chambre des métiers et de l’artisanat et l’Agence départementale de tourisme organisent une mission à New York pour représenter la Touraine. Sylvain Bulot fait partie du voyage et va rencontrer une entreprise qui s’intéresse à ses travaux. Il partagera avec elle un show room pendant dix-huit mois. Cette nouvelle visibilité l’amène à participer à des salons au Qatar et dans différents pays du Moyen-Orient. Il y croise un émirati pour qui il dessine une table basse pleine d’arabesques. Ses techniques de marqueterie se diversifient. Aux éléments en laiton, cuivre, étain et écailles de tortue s’ajoute bientôt le verre. Sylvain Bulot est le seul artisan, en France, à le travailler.
Le carnet de commandes est abondant : restauration d’une pièce de 30 m2 de marqueterie en trompe-l’oeil, projet de restauration de parquet d’une chapelle orthodoxe à Moscou, bureau de milliardaire londonien. Son label Patrimoine vivant est un véritable sésame, particulièrement auprès de la clientèle russe.
