Le bagagiste des cyclotouristes
Bertrand Chandouineau a créé Bagafrance et gère les transferts de valises et autres sacs. Il est la référence dans ce service, d’Orléans à la Loire-Atlantique.
Ce jour-là, Bertrand Chandouineau a rendez-vous au manoir de la Maison Blanche à Amboise. Avec Ludovic, récemment embauché, il vient prendre livraison des bagages de quatre personnes et les déposera dans un café proche de la gare. Ainsi, ses clients pourront-ils pédaler tranquillement, allégés des kilos superflus.
Profession : transporteur. Après avoir terminé sa carrière dans l’armée (2010) au grade de colonel, Bertrand Chandouineau a radicalement changé de vie. Avec son épouse, il ouvre cinq chambres d’hôtes – dont deux troglodytes – dans sa propriété de Bagatelle à Vouvray. L’expert en logistique, qui aime l’art de vivre à la Française, va alors créer Bagafrance à la suite de la venue de touristes australiens. « Ils avaient quatre vélos et m’ont commandé un taxi pour acheminer leurs quatre valises à Blois. C’est moi qui ai fait la course. J’ai continué depuis… ».
10.000 colis à l’année
Avec deux amis dont l’un passera la capacité de transports de marchandises, il démarre son activité dopée par l’extraordinaire pouvoir d’attraction de la Touraine, ses châteaux et sa piste Loire à Vélo. « Nous avons structuré la société, d’abord auprès des loueurs de cycles. Nous avons trouvé des cafés et des hôtels chez qui déposer les bagages au plus près des terminus des touristes. Nous sommes référencés dans une quarantaine d’agences françaises et internationales. Les volumes permettent d’équilibrer l’affaire… ». Aujourd’hui, Bagafrance transporte 10.000 colis à l’année, soit 6.500 bagages, 2.500 vélos et le reste en personnes. Demain, une application digitale sera disponible.
Bertrand Chandouineau est un homme heureux. Mais un peu seul. « Les banques sont frileuses dans ce genre de services, déplore-t-il. Le vélo loisir n’est pas pris au sérieux. Le Centre Val-de-Loire et les Pays de la Loire sont deux régions qui font exception en faisant la promotion du cyclotourisme. J’aimerais qu’elles valorisent nos services logistiques par délégation de service public. Nous y trouverions une vraie légitimité auprès des banques ! »