Hors-d’œuvre
On dit que la diversité culturelle d’une région se mesure à ses spécialités culinaires. En Touraine heureusement, on est particulièrement gâté ! Rabelais et Gargantua y célébraient des banquets festifs. Puis les rois de France y ont ajouté un art de vivre. Savez-vous que plus d’une quarantaine de mets locaux ont été recensés dans un inventaire du patrimoine culinaire de la France, récemment publié par l’Institut européen d’histoire et des cultures de l’alimentation. Savez-vous que la charbonnée, ce plat « du pauvre », apparaît comme une spécialité d’Auzouer-en-Touraine et de Château-Renault. Savez-vous encore que la géline de Touraine, un temps disparue puis restaurée dans les années quatre-vingt-dix, a défini son standard dès 1913. Touraine, terre et mère de gastronomie, comme le démontre encore le dossier de ce numéro de Capéco.
Alors, passons tous à table et partageons ! La nature va faire le reste avec la main de l’homme. Le label « cité internationale de la gastronomie » est maintenant décerné par l’État à notre territoire. Une association est chargée de porter le repas gastronomique comme art de vivre, avec ses valeurs humanistes et des projets transversaux : la formation et la recherche, l’éducation, la santé, le bien-être, la culture, le tourisme, les produits du terroir et les producteurs. Chacun est invité. Cependant, il faut encore expliquer que ce n’est pas l’urbain qui commande. Que les ruraux approchent cette « cité » comme une communauté de citoyens, un large territoire et non pas comme une seule ville. À l’ancienne. À la Grecque ! Nous n’en sommes donc qu’au hors-d’œuvre. Portée par des manifestations régulières et des salons thématiques, la gastronomie tourangelle va prendre une nouvelle dimension. Prête à faire trembler d’intelligence nos narines et nos papilles. Tous ensemble ! De la campagne à la ville.
Bruno Pille