“ Partager les valeurs du repas comme art de vivre ”
Emmanuel Hervé préside l’association Tours Cité internationale de la gastronomie en Val-de-Loire et en fixe les missions. Interview.
Rappelez-nous comment Tours a obtenu le label Cité internationale de la gatronomie.
« Il s’agissait d’abord d’un concours national lancé par les ministères de la culture et de l’agriculture en juin 2013. En mars 2015, nous avons remonté une association (1), Tours cité internationale de la gastronomie en Val-de-Loire, en proposant un contenu. Notre projet : partir des valeurs humanistes du repas – le partage et la convivialité – comme un art de vivre à la française et voir la gastronomie sous un angle culturel mais pas seulement. Ca doit nous permettre de voir la cité non pas comme une ville mais comme un territoire étendu au département et au Val-de-Loire. Trois autres villes ont également reçu la labellisation : Dijon comme cité internationale de la gastronomie et du vin ; Rungis pour le commerce et Lyon pour ses grands chefs. »
Qui sont aujourd’hui les partenaires de l’association ?
« Nous sommes cent vingt membres, personnes physiques et morales Nous réunissons les producteurs, les restaurateurs, les professionnels de l’oenotourisme, du patrimoine, de la culture. Bref, tous ceux qui éveillent nos cinq sens. Nous allons engager des projets de fond pour les dix prochaines années. Il faut savoir que le Val-de-Loire a une image très forte à l’étranger. Il faut encore plus la dynamiser. Nous le ferons depuis la villa Rabelais. »
Et quels sont ces projets ?
« Mettre en place un centre de formation recherche autour de l’alimentaire. Il faut que la villa Rabelais devienne une sorte de pépinière pour les compagnons du devoir, les CFA ; qu’elle soit une sorte de campus des métiers du tourisme et de l’art de vivre avec les chercheurs de l’université et de l’INRA. Deuxième axe : l’éducation, le bien-être et la santé. Le grand repas, organisé en octobre dernier, a concerné 100.000 personnes. Même menu, même territoire. L’événement sera élargi. Car c’est l’occasion de faire passer des messages sur l’histoire des produits et la façon dont ils sont cultivés, de les valoriser aussi… »
Le label associera la culture et les terroirs. De quelle manière ?
« Nous souhaitons organiser un festival de l’art de vivre et de la gastronomie de renommée nationale, sur deux ou trois jours, à la rentrée de septembre 2017. Cela permettra de mettre en valeurs les producteurs et les terroirs. Je pense également qu’il y aurait du sens à faire un travail autour des halles, en lien avec des expositions autour du pain, du vin et des fromages. »
* L’association Tours cité internationale de la gastronomie en Val-de-Loire est financée par la Région, le conseil départemental, la ville de Tours et Tour(s)plus à hauteur de 200.000 euros.