“ Travailler d’abord la place de l’homme ! ”
Pour Alain Mercier, l’industrie du futur sera ce que l’homme en fera dans l’intérêt de ne pas détruire l’emploi.
C’est en septembre 2013 que l’on assiste au lancement par le Président de la République de la « Nouvelle France industrielle » où le ministère du Redressement productif a traduit les priorités de la politique industrielle française dans 34 plans associant acteurs publics et entreprises. L’objectif était de reconquérir les parts de marché perdues de notre industrie, de créer 480.000 emplois à 10 ans et 45,5 milliards d’euros de valeur ajoutée dont près de 40 % à l’export. Le 34e et dernier plan visant à moderniser l’outil industriel des PME est consacré à l’usine du futur.
Ce que certains appellent la quatrième révolution industrielle aura des répercussions très fortes sur les organisations du travail. Les usines de demain auront certes moins de personnels mais ceux-ci seront beaucoup plus formés et auront à réaliser de plus en plus de tâches à forte valeur ajoutée. Pour l’invité du groupe La Nouvelle République au rendez-vous Carnet Pro, Alain Mercier, « l’industrie du futur est un trépied : il y a l’homme, l’environnement et le digital. Il faut d’abord travailler la place de l’homme et abandonner le taylorisme ».
Le cabinet Berger nous apprend que la digitalisation va entraîner la disparition de 50 % des métiers, qu’elle apportera 30 % de nouveaux métiers et en relocalisera 20 %. « Tout l’enjeu de l’industrie du futur sera ce que l’homme en fera. Il n’a d’ailleurs aucun intérêt à détruire de l’emploi. Mais nous n’en sommes qu’aux premières étapes du déploiement. On parlait de robots lors de la troisième révolution industrielle. Voici le cobot, robot collaboratif qui va changer la productivité et être au service de l’homme… ».
Dans ce contexte, la Région doit mobiliser tous les moyens à sa disposition pour favoriser l’adaptation des entreprises régionales et faire du développement de l’industrie du futur un axe majeur de sa stratégie industrielle. Ainsi soutenue par les territoires, l’entreprise du futur naîtra d’une véritable rupture tant technologique qu’organisationnelle.
BIO EXPRESS
> Membre du conseil économique et social de la région Centre Val de Loire (Ceser).
> Président de la commission Economie-Emploi au titre du Medef (IUMM).
> Consultant, ancien directeur industriel de Nexter Munitions.