Bellorr, une belle “ success story ”
Œufs d’escargots, caviar, truffes, champignons, asperges locales : l’or alimentaire passe entre les mains de Romain Belloir, champion de l’export.
C’est en écoutant Philippe Bouvard, animateur à l’époque des « Grosses têtes » que Romain Belloir s’est lancé dans la production d’œufs d’escargots. Va commencer alors une belle aventure commerciale.
Le jeune homme alors âgé de 18 ans et demi, se tourne vers Jean-Philippe Rousseau, l’un des premiers à amener l’élevage d’escargots en France et Éric Vilaine, le transformateur. Romain va prendre en charge la vente. La première année, le chiffre d’affaires s’élève à 160.000 euros. Romain décide alors de mettre en avant les produits locaux et, pour se développer, fait appel aux trufficulteurs du Marmandais. L’année suivante, le chiffre d’affaires atteint 350.000 euros. « Nous allons attaquer le neuvième exercice avec un CA de 3 millions d’euros » dit-il avec un large sourire.
À vingt-huit ans aujourd’hui, Romain Belloir savoure le succès. « Ce n’était pas gagné. À la sortie du collège, j’avais trois orientations possibles : la cuisine, la pâtisserie ou la vente. On m’a refusé de partout sauf dans le privé. J’ai passé un bac professionnel au lycée Saint-Vincent-de-Paul à Tours… ». Les rencontres le propulsent aujourd’hui partout dans le monde. Ses produits sont sur les tables des chefs étoilés : œufs d’escargots, truffes, caviar, dix-sept variétés de champignons, pigeons de Racan, asperges et autres légumes de Saint-Genouph. De l’or alimentaire et de l’or tout court car il vend aussi des feuilles d’or grâce à un fabricant qui lui donne son fichier clients. Romain va commettre une erreur dont il faillit ne pas s’en remettre : « On les avait mises sur le marché dans des boîtes de caviar, ce qui est interdit. La norme E 175 ne peut s’appliquer qu’avec le chocolat. Non seulement il a fallu retirer le produit du marché mais j’ai dû acquitter aussi une amende de 4.000 euros à une époque où je ne me versais pas de salaire… Nous avons pu l’échelonner sur huit mois… ». L’épisode est refermé. Et l’entreprise peut enfin s’agrandir. Elle compte aujourd’hui huit salariés, bientôt douze.
Bellor – Romain a retiré le i de son nom – a constitué aujourd’hui un réseau de 500 clients en France. L’entreprise réalise plus de la moitié de son chiffre à l’exportation : Japon, États-Unis, Singapour, Australie. Depuis Avrillé-les-Ponceaux…