L’ESS, modèle d’entreprenariat social
L’économie sociale et solidaire n’est pas solitaire ! Elle s’est entourée de valeurs humanistes dont s’inspirent nos entreprises.
La Touraine, berceau de l’économie sociale et solidaire ? Elle en illustre, en tous les cas, le mouvement depuis des années. À partir de 1860, l’imprimerie Mame se dote de caisses de retraite et de secours mutuel. Alfred Mame s’inspire de Frédéric Le Play, l’un des principaux théoriciens de l’économie sociale de l’époque. Notre région se fond alors dans la mouvance nationale : l’économie sociale et solidaire (ESS) s’appuie sur la charte de la mutualité (1898) et la fameuse loi de 1901 créant le statut des associations à but non lucratif.
150 ans plus tard, plus de 25.000 emplois dépendent d’elle, dans quelque 2.025 établissements. L’activité de services (93 % des emplois) y est prépondérante. Les associations sont majoritaires (84 % des employeurs) et rayonnent essentiellement dans l’action sanitaire et sociale.
On la trouve aussi dans l’agriculture, la distribution et les services financiers. L’économie sociale est omniprésente dans les domaines récréatifs, culturels et sportifs, le secteur éducatif privé. Mais, selon l’Observatoire de l’économie et des territoires de Touraine, elle sous-estime les missions qui lui sont naturellement proches. C’est le cas pour l’insertion par l’économique ou le logement social, voire l’hôtellerie-restauration.
Un secteur en pleine croissance
Entre 2010 et 2012, le nombre de salariés évoluant au sein de l’économie sociale et solidaire a augmenté de 6,1 % (+ 1.471 salariés) tandis que le secteur privé recule (- 1,5 % de ses effectifs). Car l’Indre-et-Loire se distingue parmi les départements les plus concernés. Dans l’étude réalisée par le réseau Recherches et Solidarité, nous nous positionnons dans le premier tiers des départements les plus porteurs d’emplois de l’économie sociale et solidaire (trente-septième position sur cent départements y compris l’outre-mer). La région Centre occupe la quatorzième position nationale avec 13,3 % de l’emploi privé relevant de l’ESS.
La Cetil, Kangouroute composent ces sociétés coopératives et participatives qui rassemblent 40.000 personnes sur les deux millions de salariés employés dans l’ESS, en France. Elles constituent une réelle alternative aux sociétés de capitaux : les salariés associés apportent les fonds nécessaires au fonctionnement de l’entreprise et ils élisent les dirigeants sur la base du principe « une personne, une voix ».
Autre panorama visible ici : compte tenu du poids des mutuelles et des banques coopératives, les activités financières et d’assurances sont très concernées. Ces entreprises emploient la moitié des salariés de ces secteurs.
On dit que Niort (Deux-Sèvres) reste la capitale de l’économie sociale et solidaire française. Tours et son département n’ont rien à lui envier. Ils contribuent aussi à promouvoir ce modèle d’entreprenariat social.
(Dossier réalisé sur la base de l’étude 2013 de l’Observatoire de l’économie et des territoires de Touraine.)