L’anti-fraude : une affaire collective
Le comité départemental anti-fraudes (Codaf) se réunit régulièrement sous la houlette du Parquet.
Les comités opérationnels départementaux anti-fraude, réunissent sous la co-présidence du préfet de département et du procureur de la République du chef-lieu du département, les services de l’Etat (police, gendarmerie, administrations préfectorale, fiscale, douanière et du travail) et les organismes locaux de protection sociale (Pôle emploi, URSSAF, caisses d’allocations familiales, d’assurance maladie et de retraite, le régime social des indépendants (RSI), la MSA) afin d’apporter une réponse globale et concertée aux phénomènes de fraude, qu’ils concernent les prélèvements obligatoires ou les prestations sociales.
Leur mission est d’améliorer la connaissance réciproque entre les services, d’organiser des opérations conjointes, de proposer des formations et de partager les expériences afin d’améliorer l’efficacité de la lutte contre toutes les fraudes. En 2010, les Codaf ont permis dans les départements comme en Indre-et-Loire, présidé par le susbstitut du procureur de la République, de contribuer à la détection d’environ un quart des fraudes sociales (travail dissimulé et prestations), aux côtés des actions autonomes des services de police et de gendarmerie et des services d’enquête des administrations et des organismes de protection sociale.
L’ESS, modèle d’entreprenariat social
L’économie sociale et solidaire n’est pas solitaire ! Elle s’est entourée de valeurs humanistes dont s’inspirent nos entreprises.
La Touraine, berceau de l’économie sociale et solidaire ? Elle en illustre, en tous les cas, le mouvement depuis des années. À partir de 1860, l’imprimerie Mame se dote de caisses de retraite et de secours mutuel. Alfred Mame s’inspire de Frédéric Le Play, l’un des principaux théoriciens de l’économie sociale de l’époque. Notre région se fond alors dans la mouvance nationale : l’économie sociale et solidaire (ESS) s’appuie sur la charte de la mutualité (1898) et la fameuse loi de 1901 créant le statut des associations à but non lucratif.
150 ans plus tard, plus de 25.000 emplois dépendent d’elle, dans quelque 2.025 établissements. L’activité de services (93 % des emplois) y est prépondérante. Les associations sont majoritaires (84 % des employeurs) et rayonnent essentiellement dans l’action sanitaire et sociale.
Le rebond de Kangouroute
Cette auto-école a évité la liquidation judiciaire grâce à la mobilisation de ses salariés devenus actionnaires. Trajectoire.
La sortie de route fut évitée de justesse pour cette auto-école tourangelle placée en liquidation il y a un an. Mais Kangouroute a rebondi en se réorganisant en Scop, « une suite logique d’une aventure professionnelle » explique Christophe Beauger, aujourd’hui responsable de la société qui fait travailler 7 salariés. Lire la suite »
Un regard optimiste sur “cette utopie qui dure”
Maître de conférence en sciences économiques, Alain Clément explique sur quels ressorts fonctionne l’économie sociale et solidaire et pourquoi ellel va perdurer.
A quand remonte le terme d’économie sociale et solidaire ?
« On parle de l’économie sociale et solidaire essentiellement depuis la crise de 1974. En réalité, les premiers fondements remontent dans les années 1830 avec des penseurs comme Étienne Cabet, Joseph Proudhon, ou Charles Fourrier, qui prônaient un nouveau monde industriel et sociétaire (associatif). Moins révolutionnaire et plus réformateur, Charles Gide sera – dans la seconde moitié du XIXe – l’inspirateur historique du mouvement coopératif français et le théoricien de l’économie sociale. On assistera au développement du mouvement associatif à partir du Front populaire, au développement des coopératives entre les deux guerres puis des mutuelles complémentaires après la création de la sécurité sociale en 1945… »
Et à l’université ?
« On en parle depuis les années quatre-vingt-dix. Je l’enseigne à Tours en Master 2 Promotion Gestion de la santé et dans des cours optionnels. Je m’appuie sur les travaux de Karl Polanyi qui est un des rares auteurs contemporains à avoir montré que dans toutes les sociétés, l’économique et le social étaient très imbriqués. Son œuvre nous permet de mieux comprendre ce qu’est cette nouvelle manière de faire de l’économie, de mieux appréhender tous ces concepts tels que le juste prix, le commerce équitable…. L’utopie dure ! »
Quels sont les visages modernes de l’économie sociale et solidaire ?
« D’abord, tout système économique repose sur trois éléments : le marché, la redistribution et la réciprocité. L’ économie sociale et solidaire compose avec ces trois éléments en jouant surtout sur la dimension réciprocité. Ensuite L’économie solidaire a de multiples visages institutionnels : les associations (800.000 en France) qui œuvrent beaucoup pour l’insertion (des chômeurs), la diffusion du sport et de la culture (exemple : les Studio à Tours), qui agissent beaucoup pour lutter contre les exclusions (Restos du cœur…) les entreprises mutualistes (santé, assurances) et les coopératives (banques, coopératives agricoles, coopératives ouvrières de production – Il y en a environ 2 000 en France- . Lip en fut l’un des symboles). On peut également citer le logement, avec le mouvement d’habitat coopératif
Faut-il craindre pour l’avenir de ces différents modèles face à une économie libérale de plus en plus omniprésente ?
« Oui, si ces structures et notamment les plus importantes d’entre elles (je pense au secteur bancaire ou assurantiel en particulier) ne se démarquent pas du marché. Mais les circuits courts, vont redynamiser les économies locales. Et puis, les associations font preuve de beaucoup d’inventivité et de plasticité ! »
La Scop comme modèle socio-économique
La Chaudronnerie et tôlerie d’Indre-et-Loire (Cetil) vaut un exemple dans l’économie sociale et solidaire. En voici pourquoi…
Il était salarié parmi d’autres dans l’une des sociétés fondées par Lancelin gravitant autour de la Corderie de Langeais (Atematal, Société industrielle du Menneton, Arvor) à l’époque de leur splendeur. Et puis survient la liquidation judiciaire (décembre 1979), la résistance et l’occupation des locaux dont Frédéric Le Bret conserve soigneusement aujourd’hui la couverture média. « L’idée a alors germé de mettre nos économies sur la table et de penser à un actionnariat ouvrier. Car l’activité – le façonnage de tôle – était viable en sous-traitance auprès de clients comme Michelin ou Faivelay. Nous avons ouvert un compte – moi et 18 autres salariés – grâce au Crédit coopératif en réunissant un capital de 125.000 francs, presque triplé au bout de quelques mois… ». Lire la suite »
Création ou reprise : c’est d’abord vouloir !
Terre d’accueil attractive, notre département séduit l’entrepreneur. Encore faut-il qu’il soit préparé, motivé et aimé.
Ils ont 25, 30, 40 ou 50 ans. Simples débutants, ils demandent un hébergement en pépinière d’entreprise. Ils vont – pas tous – la fleur de l’envie au fusil, suivre cours et ateliers dans les chambres consulaires. Où préparent activement leur projet en réseaux grâce à leur flair. Les uns ont la jeunesse, les autres l’expérience et le devoir de rebondir. Un diplôme fraîchement en poche ou simplement un rêve, jamais réalisé, pour entreprendre à son compte. Mais dans les deux cas, saisir une initiative en dehors du climat morose ambiant ! Lire la suite »
Créer son entreprise via une pépinière
L’Indre-et-Loire compte désormais trois pépinières à Tours, Joué-lès-Tours et Amboise. Le partage d’expériences y est irremplaçable.
Le concept des pépinières d’entreprises est récent en France. L’aventure commence en 2012 quand les élus de la communauté d’agglomération Tour(s)plus en décident la création. Un contrat de gestion est alors passé – pour une durée de trois ans – avec Interfaces, cabinet conseil de stratégie de développement économique pour les collectivités locales. « On gère une vingtaine de pépinières à travers la France », indique Pierre-Guy Bichot, le directeur des deux structures qui ont vu le jour à Joué-lès-Tours puis à Tours. Lire la suite »
Groupe TLD : un envol « made in Touraine »
Après avoir un temps envisagé l’étranger, l’équipementier aéroportuaire de Montlouis a finalement choisi Isoparc à Sorigny. Ou quand l’union des collectivités fait la force d’un territoire…
DOSSIER PAR
LAURENCE TEXIER
Un chiffre d’affaires en pleine croissance et une centaine de nouvelles embauches dans ses cartons, TLD est incontestablement l’une des plus belles réussites économiques actuelle en Touraine. Il aurait pourtant pu en aller autrement si l’Allemagne, terre des expérimentations avec la compagnie Lufhtansa, Châteauroux, dont l’aéroport a accueilli les premiers essais du Taxibot ou même la région Poitou-Charentes, qui espérait attirer le leader mondial des équipements aéroportuaires dans les Deux-Sèvres, avaient obtenu gain de cause.
L’interview de Valentin Schmitt (TLD)
Déménagement à Sorigny, lancement prochain du Taxibot… Pour Valentin Schmitt, directeur de TLD Europe, la rentrée s’annonce chargée en projets.
Dans le contexte économique actuel, comment expliquez-vous le succès de TLD ?
« Globalement, l’aéronautique est un marché qui a été plutôt préservé et sur lequel la France a traditionnellement des positions fortes. Le deuxième élément, c’est que TLD a su, assez tôt, chercher des marchés à l’export. Aujourd’hui, nous avons 33 bureaux dans le monde ; nous en ouvrons deux ou trois par an. Quand on travaille au Moyen-Orient, les clients veulent que le week-end tombe le vendredi-samedi. Le fait d’avoir des bureaux installés au plus près, fait que nous sommes perçus comme étant relativement locaux. Et puis, nous avons une politique industrielle de PME. Nous faisons très attention à ce que nous dépensons ; nous voyageons en classe économique, pour rester compétitifs. Pour finir, nous avons développé une stratégie mondiale (avec des usines en Europe, mais aussi en Amérique et en Asie) qui nous permet de produire directement pour des marchés locaux. »
Isoparc : décollage immédiat ?
L’arrivée de TLD à Sorigny sonne comme la promesse d’un développement inespéré. Longtemps au point mort, la zone d’activités Isoparc s’anime.
REPORTAGE. -
« Des services s’installent. Nous ne sommes plus une simple zone d’activités perdue en pleine campagne. » Planté dans ce qui était encore un champ il y a peu, Alain Esnault est un élu heureux. Qui peut désormais regarder pousser les bâtiments et non plus les seules mauvaises herbes, principales occupantes des lieux pendant près d’une décennie.