Franco-suisse, Malou Guerraz a intégré l’école de cirque en septembre. Elle y a trouvé une “ deuxième famille ”.
Le cirque est à Malou Guerraz ce qu’est la potion magique à Obélix : elle y est tombée toute petite. A 5 ans très exactement. C’était par le biais du Théâtre cirqule à Genève. Roulades, roues, trapèze, cordes, tissus… tout y passe. « Je trouvais ça très complet, explique-t-elle. C’est gracieux, physique, il y a de la danse et du théâtre et c’est une ambiance superfamiliale. »
A raison de 5 h par semaine minimum, Malou se rend compte que c’est du cirque qu’elle veut vivre. « Mes parents m’ont prise au sérieux. Mon père a cherché une école, et il a vu Châtellerault. » Elle y vient pour un premier stage en février dernier. « On était plusieurs à venir en repérage. Et on s’est retrouvé ensuite en sélection. »
« Entre « circus », on se voit direct »
Et elle s’en souviendra des sélections, et surtout de l’attente pour savoir si oui ou non elle aura droit d’intégrer cette sacrée école. « C’est vraiment très long quand on a envie. Quand on reçoit la lettre, c’est le bonheur. C’est une grande chance de pouvoir réaliser notre rêve. »
Surtout qu’elle amène avec elle une de ses copines de l’école en Suisse. « Ça me permet de garder quelque chose de chez moi », rigole-t-elle.
A 14 ans, bien naturellement, elle appréhende de mettre autant de kilomètres entre elle et ses parents. « C’est plus dur pour eux que pour moi, en fait, relativise-t-elle, surtout que je me suis déchiré les ligaments et que j’ai dû être plâtrée. » Mais elle est vite rassurée et trouve ses marques dès son entrée en seconde au lycée Berthelot. « Je suis tellement contente de voir des gens qui ont une même passion. Entre « circus », on se voit direct. »
Un phénomène de groupe – les dix-huit élèves option cirque sont dans une même classe de 32 élèves – qui a ses bons et ses mauvais côtés. « Les réactions sont vraiment extrêmes. Certains trouvent ça supercool d’être avec nous et d’autres voudraient nous voir partir. Mais dans la classe, on a la chance de tomber sur des gens qui trouvent ça bien. »
En internat la semaine et en famille d’accueil le week-end, Malou est pleinement conquise par sa nouvelle vie et son intégration dans cette « promo 16 » – celle qui sortira en 2016. « C’est mieux que ce que je pensais. Je ne pensais pas que la préparation physique serait aussi intense. Mais les profs sont derrière nous. A nous soutenir. C’est vraiment notre deuxième famille. »
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