Recalé une première fois, Lilian s’est accroché. Et, s’il rentre cette année à l’école de cirque, c’est à force de volonté.
L’école de cirque de Châtellerault, Lilian Dufour la voulait. Et il l’a eue. Mais dieu que ce fut dur ! Car Lilian n’a pas le même bagage que la plupart de ceux qui intègrent la seconde option arts du cirque de Châtellerault.
Le cirque, il le découvre à l’âge de huit ans lorsque ses parents quittent Paris pour la Saône-et-Loire. « C’était surtout du jonglage, des anneaux, du diabolo… » Mais, arrivé au collège, il doit arrêter pour incompatibilité d’horaires. « J’ai continué à m’entraîner tout seul. »
En troisième, toujours pris par sa passion, il découvre les stages de l’école de cirque de Châtellerault. « J’en ai fait cinq en tout », calcule-t-il. C’est là qu’il découvre le bac option cirque : un cursus fait pour lui mais qu’il rate. « Je n’avais jamais fait de gym comme tous les autres, je n’avais pas le niveau ni le bulletin. »
Façon Rocky, il s’impose alors un entraînement commando (rugby, escalade, badminton et full-contact) tous les jours sauf le dimanche. « Mes parents étaient un peu inquiets. J’ai commencé à fond, j’ai un peu oublié les études. Mais j’ai redressé la barre et tout s’est bien passé. » Si bien qu’il pouvait passer en première. Mais non : il choisit de redoubler sa seconde pour intégrer Châtellerault. « J’étais aussi reçu à Châlons, où j’aurais pu passer en première. Mais le niveau est moins bon et je suis tombé amoureux du site de la Manu. » Et grâce aux stages qu’il y a faits, il connaît les erreurs à ne pas commettre en sélection. « Je savais ce qu’il ne fallait pas faire, comme s’asseoir entre deux exercices. »
Logiquement sélectionné, il arrive en septembre en terrain connu. « Je connais la ville, j’avais déjà rencontré d’autres promos, je m’entendais bien avec les profs et en plus je connais déjà le programme de seconde. » Et le début intensif de préparation physique ne lui fait guère peur avec l’entraînement qu’il s’est imposé depuis un an et qu’il poursuit en faisant de la boxe.
« On se serre tous les coudes »
Interne à Branly en semaine et en famille d’accueil le week-end à Naintré, Lilian a « vite pris le pli » malgré les « horaires stricts ». Et vit l’éloignement plutôt bien. « C’est moi qui manque à mes parents. Ils ont parfois des coups de blues. Nous, on est 18 ici. On se remonte le moral, on se serre tous les coudes, on a tous le même objectif. » Et les objectifs, ce n’est pas ce qui fait peur à Lilian.
Jeudi prochain, « Mélanie, la Châtelleraudaise de l’école de cirque ».