Rentrés en 2013, les élèves de la promotion 2016 sont à mi-parcours. Le moment où on se retourne sur ce qui a été fait et où on se projette.
Mine de rien, dans la froideur de l’hiver, c’est bien un tournant qu’ils sont en train de vivre : Lilian, Adèle, Lucie, Nicolas, Malou et Victor (1) sont à mi-chemin de leur parcours à Châtellerault.
Et chacun se projette déjà sur l’après, comme Nicolas qui aimerait déjà y être et se verrait bien poursuivre le cirque en école supérieure à l’instar de Lilian. Lucie s’avoue « complètement perdue », hésitant entre une école de commerce, Science Po mais sachant aussi qu’il lui faudra toujours un « truc artistique ».
Adèle se verrait bien elle aussi en école de cirque après, pourquoi pas au Québec, si tout va bien. Car, pour elle, l’année 2015 est celle de la déprime. Elle enchaîne les blessures et la dernière, une luxation de l’épaule, va l’éloigner durablement de la piste. « J’ai juste fait dix cours de ma spécialité, résume-t-elle. J’aurais loupé les trois-quarts de l’année. » Plus inquiétant, elle craint la rechute. « Si je me luxe à nouveau, je serai réopérée et je devrais peut-être arrêter. » Pour l’heure, elle se contente donc de regarder les autres en bord de piste.
« L’objectif, c’est le spectacle au mois d’avril »
Les autres, eux, avancent sur la spécialité qu’ils se sont choisis en début d’année. Pour Nicolas, c’est le trapèze ballant et « ça avance tout doucement. » « L’objectif, c’est le spectacle au mois d’avril », fixe-t-il. C’est juste l’occasion de confirmer son choix. « Je n’ai aucun risque de regret, annonce-t-il bravache. Même si ça fait très mal. »
Les pépins physiques, Lucie les connaît bien aussi. « Depuis le retour du froid, je n’arrête pas de me blesser, raconte-t-elle. On a tous des coups de fatigue. » Elle apprend aussi les anneaux chinois, spécialité qu’elle s’est choisie. Tout comme Lilian, « très content » d’avoir choisi le cadre aérien. « J’avais touché à cette spécialité l’an passé et ça se passe très bien même si ma voltigeuse est blessée actuellement ».
Ils aiment tellement ça que Nicolas, Lucie et Adèle, si elle est remise, bénéficieront d’un complément de formation : un concours qu’ils ont réussi et qui leur permet de bénéficier d’une semaine de cirque lors des vacances avec la création d’un spectacle à la clé.
Cela leur permettra de profiter encore plus de Châtellerault, où ils disent s’épanouir. « C’est très mignon, s’enthousiasme Lucie. Il y a plein de jolis endroits. » Chacun reconnaît avoir ses coups de déprime et les prochaines semaines risquent d’être difficiles. Juste après les vacances, réduites pour cause de formation pour plusieurs d’entre eux, il y aura le bac blanc et le spectacle à préparer très vite. Si 2015 est un tournant, il s’annonce difficile à négocier.
(1) Malou et Victor, malades, étaient absents, Mélanie, redoublante, est partie à Châlons-en-Champagne.
A retrouver en vidéo sur lanouvellerepublique.fr et centre-presse.fr