Qui sait que c’est un Berrichon, Benjamin Rabier, qui a inventé le personnage de Tintin, en 1898, et inspiré Hergé ? Très peu de monde…
Cela peut paraître invraisemblable, mais la vérité est là : Tintin, le célèbre héros à qui Steven Spielberg vient de dédier un film, a vu le jour en Berry, à Faverolles, en 1898. Bien loin de la Belgique chère à Hergé, celui qui l’a néanmoins rendu célèbre.
François Richard, de Saint-Maur, collectionneur de cartes postales et amateur éclairé du dessinateur Benjamin Rabier, a en effet mis le doigt sur une série de planches sur lesquelles on voit celui qui s’appelle déjà Tintin découvrir les joies de la vie à la campagne.
Les planches en question, Hergé en a reçu un exemplaire alors qu’il avait 12 ou 13 ans, selon, ses propres mots, exprimés dans une préface des Fables de La Fontaine illustrées par Rabier. « C’est ainsi que Benjamin Rabier est devenu, à mes yeux, un maître. Et c’est à coup sûr de cette rencontre que date mon goût pour le dessin clair et simple, un dessin qui soit compris instantanément. C’est avant toute chose cette lisibilité que je n’ai cessé de rechercher moi-même. » Rabier a inspiré Hergé, qui, en 1929, à l’occasion de la sortie de son premier album, a redonné vie à ce personnage qui a marqué son enfance.
Bien sûr, le Tintin que nous connaissons tous a des cheveux blonds, une houppette, et une tenue différente : mais il reste le jeune homme aventureux, curieux, et accompagné d’un chien que Rabier avait pensé. « Oui, on peut dire que Tintin est Berrichon, précise François Richard. Mais ce qui est dommage, c’est que cela ne soit pas connu. Benjamin Rabier méritait qu’on rappelle cela, au moment où le héros qu’il a créé est plébiscité au cinéma ! »
Rappelons, également, que Benjamin Rabier a inventé, entre autres, Gédéon le canard et la Vache qui rit ! Mais pour celui qui est décédé en 1939 et enterré au cimetière de Faverolles, la plus grande fierté serait peut-être de voir son premier héros porté au sommet du cinéma, par Steven Spielberg, un des plus grands réalisateurs de l’histoire du 7e art.
Christophe Gervais