Après l’évocation (voir l’acte 7A) de Maurice-Albert Chenechot, le Berrichon qui signait Chen, Case départ jette un oeil rapide sur deux autres passages express des années 1950 : celui de Roland Venet (dit Rol), et celui du Néerlandais Harold, illustre inconnu s’il en est. Suite et fin donc de l’aventure de ces passagers presque clandestins dans les colonnes de la Nouvelle République.
L’histoire
Les aventures de Chocorêve. C’est un peu l’histoire de la poule et de l’œuf. Ce strip est-il d’abord une publicité ; ou la publicité est-elle issue du strip ? Quoiqu’il en soit, dès 1949 commence dans le grand quotidien régional de Lille, la Voix du Nord, à apparaître un petit garçon noir facétieux aux bonnes joues rebondies nommé Chocorêve. Gags classiques en trois images signés d’un dessinateur nommé Rol. Un an plus tard, en juin 1950, la bande en question fait ses débuts dans la Nouvelle République, également dans la page Jeunes du jeudi. Pour une parution étalée probablement sur deux ou trois ans.
Dans la Nouvelle République, le strip de Chocorêve est paru AVANT la pub pour le chocolat...
L'une des réclames les plus connues (et les plus caractéristiques) en France dans les années 1950-1960.
Car en 1953 (cette date-là est certaine) démarre la campagne publicitaire lancée par la chocolaterie Ibled de Mondicourt dans la Somme qui fabrique… le Chocorêve. Le « petit bonhomme tout noir » va donc servir de figure d’appel de cette marque qui deviendra le symbole des « chocolats de l’entracte » et connaîtra un succès immense auprès des gourmands, grands et petits.
La « réclame » du personnage de Rol va être déclinée sur tous les supports possibles (buvards, prospectus, affiches, concours), et deviendra l’une des plus célèbres de France. On la trouve dans la NRCO en effet en 1953, c’est-à-dire APRèS la publication du strip. Elle perdurera dans la Voix du Nord jusqu’en 1959.
C'est dans la page Enfants du jeudi que paraissait l'essentiel des bandes dessinées de cette époque. Y compris les strips d'humour comme Riri ou Chocorêve.
Une figurine du "Petit bonhomme" à côté d'une boîte de chocolats. Pièce rare et collector mise en vente sur Internet, il y a quelques années.
Puis l’usine créée en 1878 par la famille Ibled va être cédée à un groupe multinational dans les années 1970 et la chocolaterie devra fermer ses portes en juillet 1979. Le site lui sera démantelé en 2010 et il ne restera de la magnifique aventure Chocorêve qu’un musée et le souvenir d’un strip racontant les drôlatiques histoires d’un « petit bonhomme tout noir ».
L’auteur
Chocorêve abonnait à la Bonne presse depuis Mondicourt. Est-ce à dire que Rol, qui va dessiner pour Record a été aussi publié dans Fripounet ou Âmes vaillantes ?
Roland Venet (dit Rol). 1919 – ????. Dessinateur d’humour, cet ancien groom (bonjour Spirou !) va travailler pour des magazines comme Le Hérisson, l’Almanach Vermot, Le Chasseur Français. Mais aussi dans le domaine plus classique de la BD avec Adorable Nanette dans Mode de Paris, Wa-pi-ti, le petit indien dans Tintin puis dans La Vie catholique, ou Line, héroïne blonde pour jeunes filles (la troisième version entre 1960 et 1962).
"Le petit bonhomme tout noir" de Rol aurait-il animé d'autres colonnes que celles de la NRCO ou de la Voix du Nord ? Quelque spécialiste le saurait-il ?
Au bas de la troisième cas, on distingue fort bien le copyright : les studios Toonder et la signature tremblotante de cet inconnu nommé Harold.
L’histoire
Les deux barbus. Difficile de préciser leur passage dans la Nouvelle République des années 1950-1953.
On trouve pourtant ce couple improbable (sorte de Dupont-Dupond en ZZ-Top à barbe blanche !) animant épisodiquement d’un strip de trois images, quelques pieds de pages.
Il y a fort peu de traces de ces jeunes gens au système pileux développé dans la NR. En voici néanmoins une image. Peut-être des fans de Case départ en trouveront-ils d'autres ?
L’auteur
Harold. Si un fan de Case départ peut fournir des infos sur cet inconnu, ce serait une grande première. Aucune trace nulle part. Ni même sur les sites hollandais, car comme le prouve la signature de la dernière case, cet Harold est distribué par les Studios Marten Toonder qui fournissent déjà la Nouvelle République avec Matho Tonga et Tom Pouce (oui, oui, on en reparlera !).
La marque de fabrique des studios Toonder à Amsterdam en 1950, au moment où ils commencent à vendre pas mal de matériel à la presse française et notamment à la Nouvelle République.
