Trois BD qui vont devenir des films (et on a hâte de les voir)

« Blast », « Quai d’Orsay » et « Le bleu est une couleur chaude », trois grandes BD françaises récentes, vont être adaptées au cinéma. Les annonces sont tombées au cours des derniers mois. Les trois projets sont plus qu’alléchants: ces trois bandes dessinées sont toutes excellentes, et particulièrement marquantes dans la création contemporaine. Le point, projet par projet.

Blast, de Manu Larcenet. Sachant que la BD Blast est une mandale dans la gueule comme on n’en a pas vu depuis longtemps, on a vraiment hâte. Dans Blast, un auteur de livre de cuisine obèse s’en va vivre en marge de la société, recherchant par tous les moyens le « blast », orgasme spirituo-sensoriel. Quand la BD commence, il est en garde à vue, manifestement suspecté de crimes graves, et raconte sa vie à deux enquêteurs.

Sur le fond, c’est une BD ultra-sensible, qui capte l’air du temps, comme « Le Combat ordinaire » l’avait été il y a quelques années. Sur la forme, Manu Larcenet a choisi pour cette série un graphisme très mature, assez dur, en noir et blanc, et des ruptures totales de ton pour certaines pages, avec des dessins d’enfants en couleur, qui s’adaptent totalement au récit.

Manu Larcenet

En août dernier, Manu Larcenet a annoncé qu’un projet d’adaption en film était en court, et qu’il en serait le réalisateur. « Tous ceux qui ont voulu adapter «le Retour à la terre» ou «le Combat ordinaire» n’en faisait pas la bonne lecture, ou bien ça ne me plaisait pas», a t-il déclaré. Le créateur reste donc aux manettes de son oeuvre. On attend de voir comment ce monument graphique va être traduit à l’écran, et on croise les doigts. Mais le film, qu’il pense tourner en Mayenne (plus d’infos ici) ne devrait pas sortir avant quelques années. Pour l’instant, deux tomes de Blast sont sortis en BD, sur quatre prévus. Pour le film, on croise les doigts: comment Manu Larcenet, énorme auteur de BD mais néophyte en matière de cinéma, va t-il adapter son oeuvre?

François Hadji Lazaro

 Côté casting, on a envie de lui conseiller l’excellent musicien et acteur François Hadji-Lazaro, ancien des Garçons Bouchers et créateur de Pigalle, pour le rôle titre.

Ou Depardieu avec le crâne rasé, sinon.

Quai d’Orsay, de Christophe Blain et Abel Lanzac. Ou la politique vue de l’intérieur des cabinets: on suit ici l’équipe d’Alexandre Taillard de Vorms, ministre des Affaires Etrangères français. Le scénariste, Abel Lanzac, se présente comme un ancien du cabient de Dominique de Villepin, qui écrit sous pseudonyme. Quelqu’un qui a connu le quotidien d’un cabinet ministériel, et qui sait mettre en avant le côté ridicule et vain de la politique internationale. Son parti pris de parler des personnages plus que des évènements marche totalement, et le double album qui constitue cette série est hilarant. Côté dessin, c’est Christophe Blain, l’un des grand crayon expressioniste français, qui s’y colle. Et l’alliance est parfaite.

Côté cinéma, on sait pour l’instant peu de choses, si ce n’est que les deux auteurs adaptent eux-même le scénario, et que c’est le réalisateur français Bertrand Tavernier qui devrait être aux manettes. Un poid lourd du cinéma, gage de sérieux et de succès. Mais saura t-il traduire à l’écran l’énergie et l’humour de la BD? On attend de voir. Côté casting, aucune suggestion. Si ce n’est proposer à Dominique de Villepin de se reconvertir dans le cinéma…

Photo NR

Les fans trouveront une hilarante double-page dessinée par Christophe Blain, racontant un bout de discussion entre les auteurs et Tavernier, dans le magazine Les Inrocks actuellement en kiosque. Et pour plus d’infos, voous pivez lire cet entretien avec le scénariste mystère Abel Lanzac, et ce bon papier sur Blain et Quai d’Orsay.

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Le Bleu est une couleur Chaude, de Julie Maroh. Premier album d’une jeune auteure, dont le succès a dépassé toute les attentes. D’abord tiré à 5500 exemplaires, puis retiré, puis selectionné et finalement primé à Angoulême en janvier dernier. Une success-story a laquelle l’auteur, Julie Maroh, n’était absolument pas préparée. Mais son histoire d’amour entre une jeune femme lesbienne assumée et une lycéenne qui découvre sa sexualité a séduit des publics très différents. Sur le fond, c’est très sensible et très touchant. Sur la forme, c’est pas mal du tout, un peu inconstant au début, l’auteur ayant affinée son trait au fil des pages. Au final, cette BD devrait être la plus simple à adapter au cinéma, puisque c’est surtout son scénario qui fait sa force.

Ce projet est le dernier annoncé, et paradoxalement semble le plus avancé: le tournage devrait commencer en février. C’est le réalisateur franco-tunisien Abdellatif Kechiche‎ qui a décidé de remprendre cette histoire, et ça devrait plutôt bien marcher, vu ses films précédents.

Léa Seydoux dans le film "Sans laisser de traces".

Au casting, la présence de Léa Seydoux (« Mission impossible: Protocole fantôme, La Belle Personne, Inglorious Basterds…) est déjà annoncée dans l’un des deux rôles principaux. L’auteure, elle, ne s’exprime quasiment plus sur son oeuvre depuis Angoulême. Mais elle a mis en ligne hier une note de blog officialisant le projet.

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Et vous, qu’en pensez-vous ? Des idées de casting pour l’un des films ?

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