Grand Prix d’Angoulème : nos pronostics



Le Festival d’Angoulême commence jeudi. Qui remportera le Grand Prix de la ville d’Angoulême, honneur suprême du festival, qui récompense un auteur pour l’ensemble de son œuvre? La rédaction de Case Départ a fait sa short-list.

Marjane Satrapi. Parce qu’après une année de révolutions arabes, ça serait bien dans l’actualité. Parce que c’est une femme, et qu’il n’y a pour l’instant eu que deux Grand Prix féminins dans l’histoire du festival (Claire Bretecher en 1983, Florence Cestac en 2000). Parce qu’elle le mérite, tout simplement, vue son oeuvre.

Manu Larcenet. Parce que Le Combat Ordinaire et Blast sont deux monuments qui ont fait grandir d’un coup la BD française contemporaine, que Les petits Rien l’a fait connaître d’un large public, et qu’il a tout un tas d’albums moins connus mais excellents dans sa bibliographie.

Joann Sfar. Son nom revient régulièrement mais l’auteur du Chat du Rabbin n’a pour l’instant pas encore été consacré par l’académie des Grand Prix. Auteur complet à la production impressionnante en seulement une grosse dizaine d’années de carrière, Sfar a également effectuée une incursion très réussie dans le cinéma avec notamment Gainsbourg vie héroïque et Le Chat du Rabbin, a monté l’exposition Brassens ou la liberté à la cité de la musique…

Hermann. L’aura-t-il un jour? Pas sûr. L’Ardennais possède pourtant à son actif une longue et riche carrière où il a côtoyé de grands auteurs comme Greg, auteur des scénarii de Comanche et Bernard Prince, tout en réussissant une carrière solo aussi bien avec des séries (Jeremiah, Les Tours de Bois-Maury) que des one shot fabuleux (On a tué Wild Bill). Désormais associé à son fils, Yves H, Hermann continue de signer des albums forts. Mais son caractère a souvent été un obstacle de taille lors des délibérations…

Un scénariste. Il y a eu Jacques Lob il y a bien longtemps, mais depuis aucun auteur dont la seule spécialité est le scénario n’a été à l’honneur. Il faut dire que le monde de la bande dessinée regorge de créateurs de talent et que le choix est vaste. Mais si on peut comprendre que Goscinny n’ai pas été honoré (il est décédé en 1977 quand le festival qui était alors un salon n’avait que cinq années d’existence), on peut toujours regretter que Charlier ou Alan Moore n’aient pas été distingués.

Un non européen. Après Will Eisner en 1975 et Crumb en 2000, Art Spiegelman est le troisième auteur anglo-saxon à intégrer la prestigieuse académie des Grands Prix, le quatrième non Européen puisque José Munoz (2010) est Argentin. Trop peu au regard de l’universalité du genre. A l’heure où Angoulême va fêter son quarantième anniversaire en 2013, célébrer un non Européen comme par exemple Joe Sacco ou Jiro Taniguchi permettrait de poursuivre la voie entamée avec Art Spiegelman en soulignant que ce média ne connait pas de frontières.

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