Elles auront été les stars incontestées de cette année électorale. Côtoyant souvent les éternels livres-programmes ou les manifestes ennuyeux des candidats dans les rayons des librairies, les BD politiques se sont taillé un beau succès éditorial.
Pourquoi? Le lecteur citoyen est-il las des livres « prêchi-prêcha » de circonstance? Est-il plus avide de rires que de sermons ou d’analyses en ces temps de « sinistrose »? Toujours est-il que dès 2010, les albums mettant en scène la vie politique française ont fleuri, remportant soit un joli succès d’estime, soit dépassant largement les chiffres de vente des livres politiques classiques…
Le premier à dégainer fut le désormais célèbre Quai d’Orsay de Christophe Blain (Dargaud) dont le premier tome s’est vendu à plus de 120.000 exemplaires. Le tome 2 a suivi en décembre dernier, tout aussi plébiscité par les (é)lecteurs…
Sarkozy inspire les caricaturistes
Parmi la bonne vingtaine d’albums « politiques » parus ces six derniers mois, ceux qui caricaturent, brocardent ou critiquent le président-candidat ont été légion.
Nicolas Sarkozy a en effet été la cible de bien des traits d’humour ou d’humeur. Il y a eu les albums-bilans, tels Quinquennat nerveux (Martin Vidberg, Delcourt) le J’aurais voulu faire président (Thomas Legrand et Philippe Bercovici, 12 Bis) le Sarkozy et les riches (Renaud Dély et Aurel, Drugstore) et les fameuses Chroniques du règne de Nicolas Ier adaptées du livre de Patrick Rambaud.
Côté humour, inventivité et dérision, la palme revient peut-être à l’album de Jul, Le président de vos rêves (Dargaud) s’inspirant des livres pêle-mêle de notre enfance…
On retiendra aussi le très documenté Vie secrète de Marine Le Pen ( Caroline Fourest et Jean-Christophe Chauzy, Drugstore) décortiquant sans complaisance la vie parfois tourmentée du clan Le Pen.
Sur le plateau de la balance, on s’apercevra aussi rapidement que les BD consacrées à la droite ou à la critique du pouvoir en place sont les plus nombreuses… Seule La Gauche Bling-bling d’Aymeric Mantoux, Benoist Simmat et Pierre Bercovici (12 bis) tente un portrait au vitriol des rapports souvent compliqués de la gauche avec l’argent…
On connaîtra demain soir le nom des deux finalistes à l’issue du premier tour de la présidentielle. Quels qu’ils soient, gageons que la BD n’a pas encore fini de les croquer…