L’Anjin-san de George Akiyama (qui n’est pas celui de James Clavell) rassemble une suite d’histoires courtes dont le centre est ce Monsieur Anjin, un petit personnage à la rondeur des bouddhas chinois et au sourire étrange des bouddhas indiens. Chaque aventure du petit voyageur est l’occasion d’une fable zen à la morale légère, invitation à repenser le quotidien avec plus de sérénité. Au fil des histoires et des rencontres, d’autres personnages s’installent dans l’orbite de ce bouddha contemporain et en subissent les influences.
Le voyageur égaré Kirihito le suit un temps, et s’installe dans son auberge, cherchant à percer le mystère de son hôte, dont le grand-père a 2.500 ans et qui voyage en parapluie. On est pourtant loin d’une Mary Poppins : la morale de l’histoire est douce, et ne s’édicte que parce qu’Anjin est ce qu’il est. Peu à peu, le centre de gravité se déplace vers d’autres intrigues, et le chemin de Kirihito rejoint celui de la geisha Hinagiku, qui tous deux se cherchent auprès d’Anjin et de ses aventures parmi les mythes, kami et autres esprits de la campagne japonaise.
Ces contes zen contemporains publiés pour la première fois au Japon dans les années 1980 conservent dans le trait la rondeur caractéristique de l’époque. Le « banal » Anjin dégage un calme et une bienveillance naturels qui désarment facilement et l’absurdité du monde contemporain, et les vains qu’il croise sur son chemin.
C’est un de ces livres qui demeurent auprès du lecteur une fois refermé : le sourire serein d’Anjin persiste, et avec lui un sentiment de légèreté contagieux.
- Anjin-San (one-shot)
- Auteur : George Akiyama
- Éditeur : Lézard Noir
- Sortie : juin 2012
- Prix : 25 €