L’album que publient ces jours-ci Arte éditions et Futuropolis est surprenant.
Selon les éditeurs, La survie de l’espèce n’est pas à proprement parler une BD mais plutôt « un essai incisif, humoristique et pas complètement désespéré ». Signé Paul Jorion et Grégory Maklès, il détonne en tout cas dans le paysage.
Si on connaît déjà Maklès pour ses BD de fantasy humoristique, on n’attendait pas forcément Paul Jorion dans l’univers des bulles. Chercheur en sciences sociales, il a fait usage des mathématiques dans différents champs disciplinaires tels que l’anthropologie, le sciences cognitives, l’économie… Et c’est justement de cela dont il s’agit ici. On ajoutera pour faire bonne mesure que cet universitaire de renom est aussi connu comme l’un de ceux qui ont prédit la crise, un an avant la chute de la banque Lehman Brothers.
Un portrait à charge du capitalisme
A en croire Paul Jorion, « l’économie est une chose trop sérieuse pour être attribuée aux seuls économistes. » En une succession de courts chapitres et d’analyses, on découvre parfois amusé, parfois intrigué le portrait pas toujours drôle de l’idéologie politique et de l’organisation de l’humanité d’aujourd’hui. Elles s’acheminent, nous dit Paul Jorion, vers leur extinction naturelle…
Comment éviter cela? Y a-t-il des solutions? Le lecteur curieux de connaître les rouages économiques des pays d’Europe en saura ici un peu plus. Au fil de ces 120 pages, les auteurs instruisent donc le procès de Monsieur X, trader et mercenaire zélé de la célèbre banque d’investissement « Gloldman Sax », accusé d’avoir créé un produit financier à partir des créances les plus pourries du marché qu’i la revendues sciemment à ses clients avant de parier sur l’effondrement de cette « camelote ».
Cela rappelle évidemment quelque chose… Comment en est-on arrivé là? La faute à qui? Les auteurs remontent le cours du temps et proposent de découvrir l’invention du travail, le partage des richesses, le management, la bourse, l’ultralibéralisme…
A travers trois acteurs, le salarié (ici figuré par un jouet en plastique bien connu dont on taira le nom) le patron (un général d’armée) et le Capital (un financier portant haut de forme et gros cigare) on comprend un peu mieux le fonctionnement de nos sociétés libérales. Le propos de Paul Jorion est percutant, engagé, tout à tour cynique ou ironique. Il est porté par des dessins noir et blanc élégants, réhaussés par quelques aplats de vert.
A lire par tous les étudiants en économie et par tous ceux qui aimeraient dépasser le politiquement correct en vogue sur les plateaux télé…
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La survie de l’espèce
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Textes: Paul Jorion
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Dessin: Grégory Maklès
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Editeurs: Arte éditions/Futuropolis
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Parution: novembre 2012
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Prix public: 18 €