Les macchabées mènent l’enquête

On l’avait quittée pleine de questions. On la retrouve presque apaisée. Elle, c’est Emma Doucet, la vieille dame zombie de « Ma vie posthume« , dont la suite et la fin des aventures viennent de paraître chez Glénat.

Une suite qui tient toutes les promesses du premier épisode. Bref rappel des faits: Emma Doucet, une dame très digne apparemment sans histoires, a été assassinée par balles dans son salon. Dès lors, elle va rester parmi les vivants et recommencer une existence tout aussi exaltante que la précédente. Car il lui faut enquêter. Qui donc pouvait bien lui en vouloir à ce point? Sono mari Pierre, mort d’un accident de voiture? Certes pas, ce fut l’amour de sa vie…Qui alors?

« Tu es la plus jolie morte que j’ai jamais vu »

Avec Line, une autre zombie de son espèce, Emma va devoir mener une enquête haletante. On savait déjà dans le premier tome que la maison d’Emma, construite sur une mine d’étain, intéressait des promoteurs. Mais la vieille dame et son mari n’avaient pas voulu vendre, au grand dam du maire, le peu scrupuleux Honoré Chavignant, entrepreneur du bâtiment.

Juste avant s amort, Pierre avait d’ailleurs fait analyser la terre de son jardin et découvert quelque chose. Voilà pour le versant sociétal de cette histoire. En parallèle, le scénariste, Hubert, se livre à une réflexion originale sur le sens de la vie et déroule sous nos yeux une formidable histoire d’amour. Entre Emma et Pierre, les années ne comptent pas. Même devenus zombies, ils vont rester amoureux. « Tu es la plus jolie morte que j’ai jamais vu » s’exclame Pierre,  » Carpe diem! ».

« Carpe mortem, plutôt! » lui lance Emma. Pour échapper à ses poursuivants, avec sa copine Line, Emma va fuir du côté de Nice, sur cette côte d’Azur où l’on trouve des vivants très âgés. Là, elle n’aura aucun mal à cacher son apparente décrépitude.

C’est là que cette belle histoire de zombies trouvera son épilogue; On ne vous dit pas tout. Laissez-vous seulement porter par les flash-back, voix off et jeu des couleurs qui évoquent tour à tour le monde des mondes ou celui des vivants, les réparties subtiles qui font la trame de ce portrait sensible d’une époque. Cette vie posthume est tout cela à la fois. Et livre au final un message d’optimisme: l’amour n’a pas d’âge…

• Ma vie posthume, tome 2 « Anisette et Formol »
• Scénariste: Hubert
• Dessinateur: Zanzim
• Editeur: Glénat ( collection Mille Feuilles)
• Parution: mars 2013
• Prix: 12, 25 €