Des chats et des gants : Bye Bye, my brother

Les mangakas aiment les chats autant que les publicitaires les enfants : leur expressivité et leur petitesse en font les personnages les plus mignons qui soient. Pour une culture japonaise fascinée par le kawaii (mignon), dont les grandes entreprises ont toutes une petite mascotte ronde et attendrissante attachée à leur nom, le chat est donc un animal de prédilection – et le manga n’y échappe pas.

Yanagawa Yoshihiro propose dans Bye Bye, my brother, comme nombre de ses collègues, un univers entièrement félin. Cependant, les grands yeux y sont plus souvent embués de larmes, et les fourrures y sont salies par la vie dans la rue – sinon par le sang.

Notre héros à moustaches, Nido, a connu la gloire sur les rings. Sa carrière brutalement arrêtée par une blessure, il mène désormais une vie morne de livreur de journaux, sous le regard d’une faucheuse qui n’attend que l’occasion de récupérer son dû, et sous la protection d’un mafieux – son plus grand fan – qui tente chaque jour de le convaincre de reprendre les gants.

Nido semble relever la tête et retrouver le goût de vivre lorsqu’il rencontre Jirô, copie conforme de son frère décédé, et boxeur de talent. Nido et Jirô, pris dans les filets de la culpabilité et du passé, devront apprendre, chacun à leur manière, et toujours dans la douleur, à poursuivre leurs rêves pour eux-mêmes.

Ce récit mi-sportif mi-dramatique (complet en un seul volume) repose sur des ficelles plus complexes que l’attrait de charmantes bestioles. Dans cette histoire d’un boxeur déchu en quête de rédemption, le ton est plus proche d’un Guarnido ou d’un Dickens : des vies abîmées tentent de se reconstruire malgré une fatalité qui les guette.

• Bye Bye, my brother (one shot)
• Auteur : Yoshihiro Yanagawa
• Traducteurs : Kayo Nishino et Sébastien Kimbergt
• Éditeur : Sakka
• Prix : 7,5 €
• Date de parution : 2 janvier 2013