Chaque semaine, Case Départ déniche pour vous quelques petites merveilles parmi les dernières nouveautés. Voici la sélection de cette deuxième semaine d’avril avec au programme : un album jeunesse très tendre La petite Famille, un manga à la sauce française Last Man, un road-movie espagnol Cendres, un polar avec Only Skin et Superstar un héros vu à la télé. Bonnes lectures !
La petite famille : un album jeunesse tendre
La ligne éditoriale des Editions de la Gouttière est décidément très intéressante et d’une grande qualité. Nous vous parlions sur Case départ de Mon copain secret et La crise, quelle crise ?, deux très bons albums de cette maison d’édition. Le 12 avril sortira la réédition en intégrale des 3 volumes de la série La petite famille de Loïc Dauvillier et Marc Lizano.
Un petit garçon raconte les vacances qu’il passe en compagnie de sa petite sœur à la campagne, auprès de leurs grands-parents. Mémé est chaleureuse et bienveillante. Ils vont avec elle donner à manger aux poules et ramasser les œufs. Pépé est plutôt du genre pas commode. Il râle, il ronchonne mais il n’est pas méchant. Il est tout doux. Pourtant un jour, les deux enfants découvrent un grand-père super, grâce aux parties de pêche ou de foot.
Le scénario de Loïc Dauvillier est tendre, teinté de nostalgie. Il met en avant le plaisir des choses simples comme les jeux de cartes autour d’une table, les repas familiaux, les films en Super 8, les parties de pêche ou les tartines à la confiture. Un temps peu être révolu. Il souligne simplement les relations entre les grands parents et leurs petits enfants. Enfin, il confronte, de manière subtile, les héros à la mort de leur Pépé. Pour que les jeunes lecteurs comprennent que la mort fait aussi partie de la vie. Le trait, tout en rondeurs, de Marc Lizano, s’accorde parfaitement au côté nostalgique du récit. Un album à recommander pour le jeune public.
- La petite famille
- Auteurs: Loïc Dauvillier et Marc Lizano
- Editeur: Les éditions de La Gouttière
- Prix: 19 €
- Sortie: 12 avril 2013
Last Man : un manga français détonnant
Bastien Vivès, Balak et Mickaël Sanlaville s’attaquent à un genre nouveau pour eux : le manga. La série Last Man se déclinera en 3 albums de 6 cycles. Dans ce premier opus, Adrian s’allie à Aldana pour concourir à un grand tournoi d’arts martiaux.
Adrian Velba, 12 ans, est heureux. Après avoir travaillé dur toute l’année dans l’école de combat de Maître Jansen, il va enfin pouvoir participer, au grand tournoi annuel parrainé par le roi Virgil et la reine Efira. Adrian est frêle et n’est pas le meilleur de l’école. Hélas, à quelques heures de la clôture des candidatures, son partenaire fait défection, malade. Le coup est terrible pour Adrian, car il faut être deux pour s’inscrire au tournoi. Échec sans appel ? Non, car in extremis surgit un grand gaillard que personne n’a jamais vu en ville, Richard Aldana. Aldana propose à Adrian, une alliance pour combattre ensemble. Pleine de méfiance la mère d’Adrian, donne son accord du bout des lèvres.
Vivès, Balak et Sanlaville font vivre Last Man à toute allure, avec un sens aigu de la narration et du spectacle, proche du cinéma. Ils manient fort bien les scènes d’actions mais aussi l’humour. Les personnages sont attachants comme Adrian, frêle mais volontaire, voulant aller au bout de son rêve. Sa mère aimante, Marianne, au caractère bien trempé même si elle est fragile. Ou encore le solitaire Aldana, brute épaisse et dont on ne connait pas les véritables intentions. Un premier album prometteur qui lance sur les chapeaux de roue, une série qui ravira les ados. En attendant le suivant, les 3 auteurs donnent quelques indices sur le récit et quelques images sur Delitoon.
- Last Man, tome 1
- Auteurs: Balak, Mickaël Sanlaville et Bastien Vivès
- Editeur: Kstr
- Prix: 12.50 €
- Sortie: 13 mars 2013
Cendres : un beau road-movie espagnol
Entre 2011 et 2012, Alvaro Ortiz écrit et dessine Cendres, réalisé en grande partie pendant sa résidence à la Maison des Auteurs d’Angoulême. L’album raconte le voyage de 3 jeunes espagnols, partis sur les routes afin de réaliser le dernier vœu de Hector, leur ami commun, qui vient de décéder. Les 3 amis, qui ne se sont pas vus depuis plusieurs années, doivent disperser les cendres du défunt dans un endroit noté par une croix sur une carte. S’ensuit alors un périple truffé de rencontres, de quiproquos, de coups de théâtre…
Polly, Moho et Piter, trois amis, se retrouvent pour exaucer le vœu de Héctor, leur ami commun décédé peu de temps auparavant. Dans ses dernières volontés, Héctor les a désignés pour disperser ses cendres dans un lieux mystérieux, indiqué par une croix sur une carte. Les parents de ce dernier ne sont d’ailleurs pas d’accord avec la volonté de leur fils. Surpris et perplexes, les trois protagonistes se préparent à ce qui s’annonce comme un long et ennuyeux voyage en voiture sans se douter qu’il va vite être parsemé d’embûches. Les trois amis devront faire face à des lutteurs de catch, trafiquants de drogue, chanteur paranoïaque et à deux hommes de main barbus dans une suite ininterrompue de rebondissements qui vont mettre leurs nerfs à rude épreuve.
Álvaro Ortiz mélange avec adresse les ingrédients classiques du road-movie en y ajoutant au bon moment les justes doses d’humour et de suspense. Il le maîtrise à la perfection comme pour le dénouement très inattendu. Le dessin et les planches sont agréables à la lecture. Dans Cendres, l’auteur, met en lumière une authentique et émouvante histoire d’amitié. Le mode narratif est intelligent, il est construit par séquences qui reviennent fréquemment pour rythmer le récit : pour présenter les personnages ou pour raconter l’histoire du petit singe qui appartient à Moho. Ce procédé permet de fluidifier l’histoire et de distiller au compte-goutte, les éléments importants liés aux héros. Un très bon album subtil sur la mort, la vie et l’amitié.
- Cendres
- Auteur: Alvaro Ortiz
- Editeur: Rackham
- Prix: 20 €
- Sortie: avril 2013
Superstar, un héros 100% vu à la télé !
C’est au lycée que l’idée de SuperStar va naître dans le cerveau de l’adolescent Kurt Busiek. Un des amis du scénariste, Howard Schweber, lui souffle l’idée : « Imagine un super-héros qui n’existerait que tant que les gens croient en lui. » Ce concept fait son chemin et quelques années plus tard, Busiek convainc le dessinateur Stuart Immonen, de se lancer dans l’aventure de ce comics.
Fils d’un géant des médias, Superstar est un héros sous contrat avec une chaine de télévision dont la vie est filmée 24h/24. Il livre des batailles, souvent sanglantes, sous l’œil des caméras. Des images qui sont sensées peser sur les consciences des fans du super-héros. Ces derniers, par leur dévotion, transmettent de l’énergie à SuperStar. Plus il a de fans, plus son énergie est immense. Mais le doute plane dans l’esprit du héros : Pourra-t-il continuer de vivre grâce à ces dons ? Son père continuera-t-il, sans son assentiment, à décliner des objets publicitaires à son effigie à des fins financières juteuses ?
Kurt Busiek et Stuart Immonen, qui avaient déjà travaillé ensemble sur Superman : Identité secrète, livrent ici un comics original. L’action et les doutes du héros sont distillés habilement. Un album efficace.
- SuperStar
- Auteurs: Stuart Immonen et Kurt Busiek
- Editeur: Glénat Comics
- Prix: 13.95 €
- Sortie: 3 avril 2013
Only Skin : des disparitions inexplicables au cœur de l’Amérique
Deux jeunes adolescents arrivent dans une petite ville américaine pour gérer la station service de leur père disparu. Only Skin, nouveaux contes de la lente apocalypse, est un polar saisissant et très habile de Sean Ford.
Dans une petite ville de l’Amérique profonde, des disparitions inexplicables se succèdent à un rythme inquiétant et la psychose gagne peu à peu les habitants. Clay et Cassie y débarquent pour reprendre la gestion de la station de service d’un père qu’ils n’ont que peu connu et qui compte parmi les disparus. Ils ne vont pas tarder à se rendre compte que rien ne semble tourner rond dans la petite bourgade : à la paranoïa et aux soupçons généralisés, s’ajoutent le comportement ambigu d’un sheriff magouilleur, de gênantes histoires de coucheries et même l’apparition soudaine d’un fantôme.
L’auteur américain, Sean Ford réalise ici sa première bande dessinée placée sous le signe du suspense, teintée de fantastique. En s’appuyant sur un scénario où se succèdent indices et fausses pistes, il ne cesse pas de susciter une sensation de danger imminent et entretient le mystère jusqu’aux dernières pages du livre.
- Only Skin, nouveaux contes de la lente apocalypse
- Auteur: Sean Ford
- Editeur: Rackham
- Prix: 21 €
- Sortie: 15 mars 2013
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