Autant vous le dire tout de suite, ce n’est pas avec Notre seul ami commun, la trilogie de Boris Mirroir que vous allez rire au coeur de l’été. Cette histoire, déclinée en trois épisodes chez CFSL, filiale d’Ankama et parue au printemps, serait plutôt du genre à tirer les larmes…
C’est un récit très personnel que nous livre ici l’auteur, alias BenGrrr et La Tête X. Un condensé de tristesse et d’humour noir, un précipité à la manière des alchimistes de désillusion et de lucidité. On rencontre ainsi, dans un monde proche du nôtre, vivant dans une bourgade tranquille, trois personnages aux têtes d’animaux: un chien, un canard et un cochon.
Le héros, c’est le chien dont on devine que c’est l’auteur lui-même, Boris. Il mène une drôle de vie, faite de beuveries et d’excès en tous genres. En fait, Boris est mal dans sa peau. En perte de repères, il va tour à tour perdre sa mère ( tome 2) puis confronté à un impossible deuil tenter de mettre fin à ses jours…
Histoire universelle
Hôpital, psychanalyse, fête et défonce, larmes et rencontres. Dans cette succession de galères et de loupés magistraux, ce Boris se pose en parangon du malheur avec un grand « M » et de la condition humaine. Dans ce récit triste et drôle à la fois, l’auteur nous parle de nous, de notre rapport à la solitude, à la manière dont chacun affronte la perte d’un être cher.
Sans tomber dans le pathos ou le mélo, Boris Mirroir livre ici une histoire ultrapersonnelle qui touche pourtant à l’universel. Le découpage des scènes, très cinématographique, les couleurs, le graphisme « cartoonesque » confère à l’ensemble une belle et grande cohérence.
Une vraie réussite.
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Notre seul ami commun (T1: Celui du crabe, T.2: Celui du cafard, T. 3: Celui du cochon )
- Auteur: Boris Mirroir
- Editeur: Ankama
- Parution: printemps 2013
- Prix: 15 € chaque volume
Belle -et très juste- critique. Si je n’avais pas déjà acheté cette superbe trilogie, je foncerais chez mon libraire
(et j’aurais raison).