Il y a quelques années, certaines chaînes de télévision faisaient leurs choux gras avec de grandes fresques et sagas du style « Les maîtres du pain ». En BD, avec leur série « Les maîtres de l’orge », Jean Van Hamme et Francis Vallès connaissaient aussi le succès.
Aujourd’hui, Francis Carin et David Caryn s’engagent dans cette veine avec « Ennemis de sang », dont le tome 1, « Les Moissons funestes », vient de paraître chez Glénat.
L’histoire commence en 1896 en Flandre occidentale (Belgique). De retour des travaux des champs, Maria et Frans Desmet, un couple de paysans, voient leur vie basculer. Leur jument, apeurée par une vipère, s’emballe et Maria, enceinte, tombe de la charrette et perd son bébé… Impossible pour la jeune femme de surmonter ce drame. Alors, un jour, elle va carrément voler l’un des jumeaux de la riche famille des Van Tongen. Maria et Frans vont fuir avec le bébé pour la Wallonie, où ils vont s’installer dans une région houillère.
Voici donc les deux frères séparés. D’un côté Omer Desmet, de l’autre Oscar Van Tongen. Tandis que le premier grandit dans le prolérariat de la mine et l’univers de labeur des familles pauvres, le second évolue dans le luxe et l’aisance de la grande bourgeoisie.
Les deux frères vont grandir dans ces mondes qui s’opposent. Ils vont se retrouver ados, quand Omer sera « récupéré » par son vrai père, patron de la houillère du Haut-Bois. Omer le pauvre est doux et intelligent, son frère le riche est brutal et méchant et paresseux.
On oubliera assez vite ce manichéisme assez maladroit pour s’attacher à une histoire familiale et sociale bien menée. Les paysages industriels, la dureté de la mine, les mutations d’une société industrielle servent de toile de fond à ce premier volet. Intéressant…
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Ennemis de sang. T.1 Les moissons funestes.
- Scénario: Francis Carin.
- Dessin: David Caryn.
- Editeur: Glénat ( collection Caractère)
- Parution: février 2014.
- Prix: 13, 90 €.