Guillaume Bouzard n’est pas bizarre. C’est seulement un drôle de gus qui avec quelques autres de sa génération ( le bonhomme est né en 1968) a donné un coup de jeune à la BD française. Après avoir créé un fanzine ( Caca Bémol, en 1986) collaboré à de nombreuses publications indépendantes puis travaillé pour Le psikopat, Fluide Glacial et Spirou, ce poitevin d’adoption – il vit dans les Deux-Sèvres- a su se faire une place dans le petit monde des auteurs « décalés », « à la marge ». Encore que. La formule peut paraître facile, voire réductrice. Bouzard est tout simplement un auteur qui s’amuse. Son dernier album, « Moi, BD », en témoigne.
Du quotidien d’un dessinateur
Voici donc dans un recueil de 25 histoires, des scènes de la vie quotidienne, des rencontres, intimes ou banales, dessinées par le crayon de Bouzard. On est ici dans une sorte d’autofiction dessinée par quelqu’un qui ne se prend pas tout à fait au sérieux.
Comment l’auteur trouve ses idées, ou ne les trouve pas, quelles relations entretient-il avec son éditeur, comment il est perçu dans son proche environnement, par ses voisins, les agriculteurs, les copains du foot, par les habitants de son village qui le prennent parfois pour un feignant ou un bon à rien (lire à ce sujet p.44-47 le désopilant « Campagne pour les municipales) comment enfin il vit sa condition de dessinateurs parmi les autres, c’est tout cela que restitue Bouzard, à sa façon, à nulle autre pareille.
Après Les pauvres types de l’espace, Plageman, Football football, The autobiography of me too, Bouzard nous offre ici avec « Moi, BD », donc « Moi, Bouzard », une nouvelle tranche de vie.
C’est savoureux, parfois saignant, bref plutôt réussi. On sourit souvent, on ne s’ennuie pas un instant.
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Moi, BD.
- Scénario et dessins: Guillaume Bouzard
- Editeur: Fluide Glacial
- Parution: 19 février 2014
- Prix: 14 €
