Pour ce deuxième samedi du mois de juin , Case Départ vous ouvre sa bibliothèque avec de nombreux albums et vous conseille certains sortis il y a peu. Parmi eux, il y a quelques belles bandes dessinées. La nouvelle série de l’univers foisonnant de Sillage : Premières armes qui relate l’apprentissage de Nävis, La faute une vie en Corée du Nord : un plongée documentaire dans le pays le plus fermé du monde, Le temple du passé : l’adaptation du roman éponyme de Stefan Wul, Victory kickoff & Prolongations : un manga et un album pour le début de la coupe du monde de football au Brésil, un album jeunesse : Chasseuse de géants, les derniers mois de la vie de l’archiduc François-Ferdinand, le neuvième tome de la série d’humour jeunesse Mon ami Grompf, Sorcières : une plongée dans la région de Strasbourg au temps de l’Inquisition, le troisième épisode de l’excellente série Mermaid project, l’ultime tome de la merveilleuse série de Watterson : Calvin & Hobbes, Au gré des courant : un carnet de croquis de Simon Hureau dans la région d’Amboise et Toutes des chieuses : un album pour comprendre les relations femmes-hommes d’un façon humoristique. Bonnes lectures !
Nävis devient agent de Sillage
Dans l’univers foisonnant de Sillage, nous connaissions Nävis (Morvan, Buchet & Munuera), mais aussi Les chroniques de Sillage (Morvan, Buchet, Munuera, Noé, Springer, Koboï & Bessadi) ; voici Premières armes, qui met en scène l’apprentissage de Nävis dans sa carrière d’agent de Sillage (entraînement militaire, cours…). Cette nouvelle série se déroule entre les tomes 2 et 3 de la série-mère, est toujours signé par Jean-David Morvan et Philippe Buchet pour le scénario, accompagnés de Pierre-Mony Chan pour la partie graphique. Chaque tome constituera une histoire complète.
Nävis est maintenant adolescente et se prépare physiquement pour rejoindre les agents spéciaux de Sillage. Elle vient d’être choisie pour servir Sillage avec d’autres apprentis agents. Au menu de l’entraînement : échelle de corde, sauts en tous genres ou escalade… Pourtant, elle ne semble pas très à l’aise dans ce parcours d’obstacle. Et pour cause, anxieuse, elle s’est de nouveau blessée au poignet. Pour observer la progression de la jeune femme, ses amis se sont réunis pour l’encourager : Bobo, le migreur intelligent, Snivel le robot et Mackel-Loos, son éducateur. Fiers et anxieux à la fois, les 3 amis l’accompagnent jusqu’à la station spatiale d’entraînement.
Accueillie par l’officier Rib’Wund, la quinzaine d’élèves se voient proposer un premier cas d’école : Tabia Mbaya Pembe, planète en plein développement, qui organise des élections libres. Deux candidats portent un projet radicalement opposé : le premier veut rester indépendant vis-à-vis de la Constituante et le second voudrait être rattacher au convoi. Si officiellement, Sillage ne prend pas parti pour l’un ou l’autre des camps, il va s’en dire que le gouvernement préférerait que la planète arrive dans son giron. Les nouveaux agents embarquent donc sa direction.
A peine le pied sur Tabia Mbaya Pembe que les agents tombent comme des mouches, évanouis. Tous sauf Nävis, qui ne peut pas être atteinte par de la télépathie : son cerveau n’émet aucune onde mentale. Fraîchement accueillie par les habitants, elle doit s’enfuir et arrive dans un village où les pro et anti-Sillage s’affrontent dans une grande manifestation.
Alors que l’un d’entre-eux essaie de lui voler son pistolet-laser, elle est défendue par les partisans du oui. Mais par une belle stratégie, elle repart avec son détrousseur. Elle fera de lui son unique allié. Rapidement les affrontements entre les deux camps s’intensifient…
Le lecteur va énormément apprécier Premières armes, tant il va retrouver tous les ingrédients qui ont fait le succès de Sillage : actions, bagarres, humour et réflexions ! Les deux scénaristes, Morvan et Buchet les distillent parfaitement tout au long de l’album. Le bon chronologique dans l’adolescence de Nävis est une très bonne idée ; il est même salvateur, tant il va redonner du souffle à la série-mère. La jeune fille, dont personne ne pourra réellement la formater, est ici espiègle à souhait, rafraîchissante et pleine d’énergie. Les personnages secondaires (Snivel, Bobo, Makel-Loos ) apportent le côté humoristique de la série, fiers de leur petite élève. L’histoire est menée tambour-battant, grâce aux nombreuses scènes d’actions (entraînement, bagarres…) ; ce qui lui confère beaucoup de rythme et permet aux lecteurs de ne pas s’ennuyer. Comme pour Sillage, il y a toujours une toile de fond dans chaque album, souvent proche de notre actualité. Ici, les camps s’affrontant ressemblent comme deux gouttes d’eau aux pro et anti Union Européenne. Ils fourbissent leurs arguments (monnaie, immigration, institution, indépendance…) dans une scène où Nävis regarde leur débat à la télévision dans un restaurant.
Le trait de Pierre-Mony Chan est parfait pour cette nouvelle série. Les grandes cases de l’auteur, dont c’est la première véritable bande dessinée, sont aérées et permettent de respirer. Les influences de mangas et de jeux vidéos se ressentent dans ses planches. Si la filiation avec Philippe Buchet est assurée ; il y apporte sa touche personnelle très intéressante. Son bestiaire et ses personnages zoomorphes sont très réussis.
- Sillage Premières armes, tome 1 : Esprit d’équipe
- Auteurs : Jean-David Morvan, Philippe Buchet et Pierre-Mony Chan
- Editeur: Delcourt, collection Néopolis
- Prix: 14,50€
- Sortie: 04 juin 2014
Plongée au cœur de la Corée du Nord
La Corée du Nord est l’un des pays les plus fermés au monde. Cet état d’inspiration communiste où le Parti et les militaires détiennent le pouvoir par l’entremise de l’homme fort de la nation : Kim Jung Un, est très peu connu des occidentaux. Ce drôle d’exotisme est rarement montré dans les médias, sauf par des images de propagande (les funérailles de Kim Jong Il, les essais militaires, les fêtes grandioses…) et tout le mystère qui entoure la vie des dirigeants (le lieu de la naissance de Kim Il Sung, les exécutions de l’oncle du dirigeant numéro 1 ou celle de son ex-fiancée…). Si les dirigeants et les militaires de Pyongyang vivent bien, le reste du pays se meurt (famine dans les années 90). Guy Delisle dans Pyongyang avait dépeint magistralement sa vie nord-coréenne lors de son passage comme conseiller technique sur un dessin animé fabriqué là-bas. Ce fut une réelle découverte pour de nombreux lecteurs. Ajoutons à cet album, celui du sud-coréen Oh Yeong Jin : Le visiteur du sud (éditions Flblb), lui aussi parti faire un pont entre les deux pays qui se détestent grâce à la création d’un album de bande dessinée. Et cette année, l’éditeur Delcourt publie La faute, une vie en Corée du Nord ; une fiction de Michaël Sztanke et Alexis Chabert.
17 décembre 2011. Chol travaille en tant que guide pour étrangers pour le ministère des affaires étrangères de la Corée du Nord. Ce jour-là, il commet l’irréparable : il n’a pas le badge officiel à l’effigie des deux leaders du régime au revers de son veston pour les funérailles de Kim Jong-Il, le vénérable guide du peuple. Il l’a égaré. Cet oubli lui et sa famille vont le payer cher. En effet, dans la République populaire et démocratique de Corée (RPDC) s’est un véritable affront et des mesures restrictives vont être prises envers lui. Il faut savoir que si une personne est reconnue coupable d’opposition ou de faute grave, la famille peut être victime du régime sur 3 générations !
Chol-Il, 45 ans, est agent touristique à Pyangyang et marié à Chol-Mi, 40 ans, infirmière à l’hôpital Kim Il-Sung. Ils sont les parents de Chol-Hyun, lycéenne. L’homme va être surveillé de près lors de la venue d’occidentaux qui participent à un grand festival culturel, parrainé par Kim Jung-Un, le fils du leader décédé et nouvel homme fort du pays. Il sera le guide de français, lui qui a appris la langue à l’université. Jusqu’à présent, il était un véritable camarade, à qui personne n’avait pu reprocher quelque chose.
Aéroport de Pyongyang. Chol-Il accueille Michaël, un reporter et son cameraman. Les deux français vont se montrer rétifs à la campagne de publicité pour la grandeur de la Corée, dont les touristes sont abreuvés dès qu’ils mettent le pied sur la terre coréenne (Tour du Juché, l’Arc de Triomphe, la place Kim Il-sung ou l’avenue Changjon). Ce que souhaite le journaliste, ce sont des informations originales, loin des discours policés du régime. Pourtant le parcours des français est balisé, hors de question de s’en détourner…
Parti tourner un reportage sur ce pays, Michaël Sztanke va ensuite décliner son périple en album. Par deux fois, il se rend en Corée du Nord (septembre 2012 et février 2014), il va éprouver les pires difficultés pour réaliser son documentaire : entre non-dits, mystères, propagande et surveillance serrée par les services secrets, rien ne sera épargné au journaliste. Alors qu’il a pu filmer les nouvelles infrastructures gigantesques voulues par Kim Jung-Un, le nouvel homme fort du régime, il n’a pourtant pas pu tout mettre dans son reportage, c’est pourquoi, il a décidé de créer La faute, une vie en Corée du Nord afin d’y mettre tout ce qu’il n’avait pas pu filmer. Pour rendre au mieux l’ambiance et l’atmosphère de ce pays, il a l’idée de la perte de ce fameux badge et des conséquences de cet acte hautement répréhensible. Les personnages, inspirés de nord-coréens, sont fictifs. Mais le reste, les décors, le ressenti, tout cela est bien réel. Ce docu-fiction est formidable pour cela ; il mêle le suspens et la tension est palpable. Ce drame contemporain est basé aussi sur un pays, qui lui est à contre-temps, comme figé dans un passé si lointain, où le communisme était au zénith de sa gloire. Le ressort comique est apporté par les deux français qui essaient tant bien que mal à détourner ces codes si absurdes. Ce qui frappe aussi, c’est cette docilité et cette passivité de la part de la population qui se meurt, faute de nourriture (réservée en priorité aux militaires). Ce récit hors-du-commun et irréaliste, est mis en image efficacement par Alexis Chabert. Son trait met parfaitement en valeur ce pays si rigide grâce à des couleurs froides. De temps à autre, il alterne ses planches par des illustrations couleurs pleine page d’un grand réalisme.
La faute, une vie en Corée du Nord : un sublime album qui dépeint un pays hors du temps. Formidable ! A lire !
- La faute, une vie en Corée du Nord
- Auteurs : Michaël Sztanke et Alexix Chabert
- Editeur: Delcourt, collection Mirages
- Prix: 15,95€
- Sortie: 07 mai 2014
Huis-clos angoissant
Il y a deux semaines, Case Départ vous présentait Rayons sur Sidar (Mangin & Civiello) de la collection Les univers de Stefan Wul chez Ankama, voici une nouvelle série déclinée du même auteur de science-fiction, Le temple du passé. Pour ce premier tome, Entrailles, Hubert et Etienne Le Roux nous transportent dans un vaisseau échoué dans un étrange monstre.
Massir, excellent pilote de vaisseau, est marié à Neïde, une femme à la beauté troublante. Leur vie est rythmée par les différentes missions de l’homme. Pourtant tout ne va pas si bien dans leur couple, ils ne peuvent avoir d’enfant. Si ce souhait est le plus cher de leur existence, la commission d’appariement (pour adopter) a rejeté leur demande. De ce fait, ils commencent à s’éloigner l’un de l’autre.
Ancien grand animateur de la rébellion Pélasge, qui mit en place l’ordre nouveau sur leur planète, il se voit confier un nouvel ordre de mission : piloter pour l’essaim de terraformation et ainsi aller conquérir de nouvelles terres. Il se trouve à bord d’une grande navette spatiale dont la commandante Tessa est une de ses anciennes disciples.
Pourtant, le voyage ne se déroule pas de la meilleure des manières. Le vaisseau manque de sortir de sa route après un premier incident. Sans la maestria du pilote émérite, il serait à la déroute. En effet, sa stabilisation et son bon fonctionnement est l’œuvre du gardien, sorte de cerveau géant. Alors que Massir laisse sa place Colm pour la suite du voyage, l’engin spatial subit une énorme avarie. Le bilan est lourd : des morts et du matériel hors d’usage. Les seuls survivants sont Massir, blessé uniquement aux côtes, Jolt, le médecin en second et Raol, un quartier-maître.
Les deux premiers se mettent en marche pour récupérer les corps et les enfermer dans un lieu afin de ne pas les voir se putréfier, puis vont chercher le troisième. En chemin, ils découvrent des êtres vivants dans un liquide chloré qui essaient de s’agripper à eux. Rapidement, les trois hommes se rendent compte que le vaisseau se trouve à l’intérieur d’un monstre géant. Ils vont tenter de le faire sortir…
Le récit de Hubert est construit comme un huis-clos futuriste et angoissant. De plus, la volonté farouche de survivre pour les trois protagonistes renforce la grande tension dramatique. Parfaitement maîtrisé, il distille des informations, parfois par flash-back, tout au long de l’album pour faire monter la pression et tenir admirablement le lecteur en haleine. Hanté par les fantômes de son passé, Massir se révélera être un homme courageux par la rébellion, mais aussi fragile et quasi hors-norme dans sa relation exclusive à Neïde. En effet, sa femme et lui font figure de singularité dans cette société inversée où les relations hommes-femmes sont différentes : il faut deux hommes et deux femmes pour élèver les enfants et où l’homosexualité est définie comme norme. La procréation assistée et l’éducation des enfants dans des familles multi-formes sont aussi au cœur de l’album. Cette civilisation est donc à rapprocher un peu de celle de la Grèce Antique où les codes entre hommes, notamment étaient différents de notre époque actuelle. Pourtant, à aucun moment, les auteurs, et même Wul, nous imposent une vérité dans cette vision du monde. Cette thématique très contemporaine colle parfaitement à l’actualité. L’auteur de science-fiction était donc une sorte de précurseur dans ce domaine : troublant mais intéressant pour que le lecteur se pose des questions. En plus de cela, une réflexion est portée sur les manipulations génétiques au travers du Gardien du vaisseau, mais aussi de la transformation du monstre. Le trait semi-réaliste et élégant de Etienne Le Roux est diablement efficace. L’auteur, dont Case départ avait fait un portrait vidéo, dépeint parfaitement les visages des personnages mais aussi les scènes plus explicites entre Massir et sa femme ou Raolt et Jolt.
Le temple du passé : une très belle réussite pour ce premier album passionnant et accrocheur. On attend le second album pour connaître le dénouement final de cette très bonne histoire.
- Le temple du passé, tome 1 : Entrailles
- Auteurs : Hubert et Etienne Le Roux
- Editeur: Ankama, collection Les univers de Stefan Wul
- Prix: 13,90€
- Sortie: 23 mai 2014
Fous de foot
Avec la Coupe du Monde de football qui vient de démarrer au Brésil, un grand nombre de français va se passionner pour la compétition et l’éditeur Kazé en a bien compris l’importance. Il a décidé de publié Victory kickoff !!, série signée Hiroto Kawabata et Hiroshi Wakamastu. Après Captain Tsubasa (Olive et Tom), voilà un manga sur l’univers footballistique qui ravira les amateurs de ballon rond.
Shô Ôta est un jeune garçon de dix ans, élève en CM2. Il vit avec sa mère qui possède un restaurant-grill où il fait office de serveur. Passionné de football, il doit renoncer à vivre sa passion parce que les Momoyama Predator, son équipe a été dissoute. Les joueurs ne s’entendaient pas avec l’entraîneur, un peu borné, et sont partis au fur et à mesure. Seul rescapé de l’aventure, le garçon n’a qu’un rêve : faire renaître de ses cendres son équipe. Mais même Monsieur Ôta, le directeur de l’école et président du club, refuse son projet.
Son envie va être décuplée lorsqu’il va croiser le chemin de Erika, joueuse de Namba Dandelion, équipe d’Osaka, surnommée L’étoile filante pour sa rapidité. Rencontrée dans un parc de la ville, il lui propose de participer à son aventure. Elle acceptera si Shô réussit à prendre la balle à Jack, son chien. Ce qu’il fera parfaitement. Mais la jeune fille repart, le laissant à ses rêves. Observant la scène de loin, Masaru, ex-champion, est stupéfait par les qualités du jeune garçon.
Le lendemain, dans le parc, les deux enfants aperçoivent Misaki Shimizu, la milieu de terrain de l’équipe féminine Nadeshiko. Shô propose à la jeune femme de jouer contre eux deux et s’ils gagnent, elle devra être leur future entraîneur. Réussissant à marquer un but, ils sont déçus parce qu’elle n’accepte pas le défi. Néanmoins, elle leur propose de s’inscrire dans les tournois juniors où l’on participe avec seulement 8 joueurs. Reprenant confiance en eux, ils se disent qu’ils ne leur en manque que 6 !
C’est la rentrée, Erika découvre sa nouvelle école et sa nouvelle classe : celle de Shô ! Elle devient vite amie avec Reika, une petite fille ronde et très sympathique.
Le soir, tous deux se rendent au parc pour convaincre les 3 jumeaux Furuya de participer à leur future équipe. En effet, les frères faisaient partie des Momoyama Predator avant de se fâcher avec l’entraîneur. Pourtant, ils ne souhaitent pas reprendre le football parce qu’ils ont une nouvelle passion : le tennis…
Adapté d’un roman du même scénariste que le manga Hiroto Kawabata (Ginga no World Cup), il a connu une déclinaison en série animée diffusée par Disney XD, avant de connaître sa forme actuelle. Prévue en 4 tome, la série sera publiée entre mai et août. Le récit du scénariste est très bon, misant bien évidemment sur le football mais surtout sur un humour dévastateur, comme dans bon nombre de série de ce type. La quête de Shô pour faire renaître son équipe est formidable de grande volonté. Rien ne lui résiste malgré son niveau de jeu moyen. Il deviendra même le capitaine de l’équipe entraînée par Masara, l’ancien joueur pro. C’est vif, c’est rafraîchissant. Le tempo est très rythmé, entre les parties de foot et les demandes incessantes du jeune garçon. L’antagonisme entre Shô et Ericka est amusant et permet de laisser une belle porte ouverte dans les futurs volumes. Ce premier tome est uniquement consacré à la formation de l’équipe, les suivants feront la part belle aux compétitions. Le trait de Hiroshi Wakamatsu est parfait pour ce style de manga dont la thématique est le sport (les japonais sont d’ailleurs très friands de ce genre de manga : Captain Tsubasa, Jeanne et Serge, Fruit Basket…). A noter que le second volume est sorti le 02 juin.
Victory kickoff !! : un début prometteur pour cette série manga pour jeunes lecteurs. Du foot, du rire, tout pour plaire !
- Victory kickoff !!, volume 1
- Auteurs : Hiroto Kawabata et Hiroshi Wakamatsu
- Editeur: Kazé, collection Kids
- Prix: 6,90€
- Sortie: 21 mai 2014
Claudette, chasseuse de géants
Chasseuse de géants est un très bel album jeunesse signé Jorge Aguirre et Rafael Rosado et publié par Akileos. Dans cette histoire, les jeunes lecteurs vont faire la connaissance de Claudette, une petite fille qui n’a peur de personne et qui décide d’aller chasser le géants mangeur de pieds de bébés.
Mont Petit Pierre. Pascal, une sage de la cité, aime à raconter toujours la même histoire aux enfants : le géant mangeur de pieds de bébés. Tous les soirs, ce monstre venait dans la ville en quête de sa nourriture préférée. Un jour, la marquis Pierre le XXXIIe chassa le géant et le repoussa en haut de la montagne toute proche. Depuis le village est en paix…
Cette légende, Claudette n’en a que faire ! Elle, la fille du forgeron, lui même chasseur de dragons et infirme depuis lors, aimerait en découdre avec ce monstre. Comme ce dernier n’est pas mort, elle souhaiterait le terrasser de ses propres mains. La vaillante et téméraire fillette a deux amis, près à l’aider dans sa tache : Marie, future princesse et Gaston, son frère, peureux petit garçon qui ne pense qu’à devenir cuisinier.
Le soir venu, la jeune fille retrouve son père, cloué dans un fauteuil roulant et à qui il manque un bras et Zubair, son ouvrier forgeron. Elle expose son envie de terrasser le géant et obtient l’assentiment de l’ancien chasseur, dépassé par cette irrésistible envie. Il ne pense pas en effet que Claudette mettra en œuvre son plan.
Quelques jours plus tard, après plusieurs mensonges, elle réussit à convaincre Marie et Gaston de l’accompagner dans son périple. Pour le préparer, elle accède au coffre secret de son père où il avait entreposé des cartes de la région, un bouclier, une vieille épée cassée, un arc et des flèches. Surpris par le forgeron, elle doit renoncer à utiliser son armement et se contentera de sa seule épée en bois.
Après une discussion avec le garde pas très futé de la porte de la ville, les 3 enfants prennent la route en direction de la montagne du géant…
Le récit de Jorge Aguirre est rafraîchissant, dynamique et très drôle. Mêlant le suspens et l’action, il se base sur une héroïne qui n’a pas froid aux yeux. Claudette, garçon manqué, veut en découdre avec le géant, ne pas fuir devant lui et le tuer pour devenir une vraie chasseuse comme a pu l’être son père, invalide après une bataille homérique contre un dragon. Cette belle quête initiatique est saupoudré de bel humour grâce aux autres personnages que sont Gaston, son frère cuisinier mais rêvant que son père lui apprenne à forger, Marie, l’apprentie princesse, Fifi le chien mais aussi le marquis, bedonnant et piètre reflet de son portrait héroïque de naguère. L’histoire légère est très plaisante à la lecture, ravira les jeunes lecteurs du début à la fin. Le trait tout en rondeur de Rafael Rosado est très expressif et rend parfaitement l’ambiance aventureuse de l’album.
Chasseuse de géants : un très beau conte dynamique et agréable pour jeunes lecteurs
- Chasseuse de géants
- Auteur : Jorge Aguirre et Rafael Rosado
- Editeur: Akileos
- Prix: 13€
- Sortie: 22 mai 2014
Qui était François-Ferdinand ?
Dans nos cours d’histoire au collège et au lycée, nous apprenons que l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo par Prinzip déclenche la Première Guerre Mondiale. Mais peu d’entre nous connaissent réellement la vie du futur empereur de l’Autriche-Hongrie. Jean-Yves Le Naour et Chandre nous racontent les derniers mois de la vie du couple princier qui ont précédés cet événement déterminant de ce début du 20e siècle.
Vienne, juin 1914. L’empereur de l’Autriche-Hongrie, François-Joseph reçoit son neveu, futur homme-fort du pays. Le successeur ne donne pourtant pas toute satisfaction au vieil homme. En effet, il n’a toujours pas digéré le mariage de François-Ferdinand avec Sophie Chotek, une roturière. Cette mésalliance constitue pour lui, une menace pour le trône. Depuis lors, il a décidé de lui mener la vie dure et ne lui laisse rien passer. Alors que le futur empereur reproche à son oncle de n’être jamais invité à aucune manifestation militaire alors qu’il est tout de même inspecteur général de l’armée ; il est surpris par l’invitation à l’opéra avec sa femme. Il est pourtant sur ses gardes, il pressent que l’empereur va lui jouer un tour en public.
Le lendemain soir, à la représentation de Lohengrin de Wagner, le couple est séparé et ne se retrouve pas dans la même loge. Cet affront fait par François-Joseph met en colère le futur souverain. Il lui indique qu’il ne paraîtra plus à ses côtés lors de manifestations publiques.
Quelques jours plus tard, et pour apaiser les tensions, l’Empereur lui accorde une future visite d’état à Sarajevo avec sa femme. Pourtant surpris, il accepte malgré les mises en garde de l’évêque de la ville qui lui promet un accueil très froid par la population. Les menaces de terroristes se font pressantes et il reçoit même un mini-cercueil par le courrier.
Le couple part alors sans ses enfants, faisant une halte au Château de Konopischt en Bohème pour y soigner ses fleurs. Le destin de François-Ferdinand est en marche…
Jean-Yves Le Naour, historien reconnu par ses pairs pour ses travaux sur le début du 20e siècle, dirige depuis peu la collection dont le thème est la Première Guerre Mondiale pour l’éditeur Grand Angle-Bamboo. Parmi ses ouvrages, on retrouve Les godillots (Olier & Marko), Ambulance 13 (Ordas, Cothias & Mounier), Pour un peu de bonheur (Galandon & Dan) ou encore La faute au midi, scénarisé par lui même (Dan). Ici pour cet album, il a décidé de conter les derniers mois avant l’assassinat de François-Ferdinand, mettant en lumière une personnalité un peu en marge de l’étiquette : taciturne, misanthrope, peu populaire et hautain. Conservateur et très pieu, il forme un couple singulier à la cour, parce que sa femme n’est pas de sang noble. Préférant les dîners en famille aux réceptions de gala, il reste discret sur ses intentions concernant l’avenir de l’Autriche-Hongrie, voulant réformer un pays qu’il sent se désagréger. Malgré les grandes tensions géopolitiques, il n’est pas d’un naturel belliciste, ne souhaitant pas la guerre avec la Serbie. Le 28 juin 1914 restera alors une date clef pour l’enclenchement de la guerre, à cause d’un jeu d’alliances très bien huilé. Très bien documenté, ce très beau portrait se laisse lire facilement et le lecteur suit avec plaisir ce destin hors-norme. Le scénario solide est mis en valeur par le trait réaliste de Chandre. Très lisible, il fait la part belle au personnages. Un petit bémol toutefois, les visages sont parfois un peu ratés dans certaines vignettes. Mais au-delà de ces quelques petites erreurs, l’ensemble est agréable à l’œil.
A noter qu’un dossier de 8 pages sur l’archiduc concocté par Jean-Yves Le Naour est adossé à l’album.
- François-Ferdinand, la mort vous attend à Sarajevo
- Auteurs : Jean-Yves Le Naour et Chandre
- Editeur: Grand Angle / Bamboo
- Prix: 13,90€
- Sortie: 11 juin 2014
Grompf : gentil yéti
Nob est un auteur jeunesse très talentueux, pouvant passer de l’univers poétique et charmant de Mamette, dont Case Départ avait loué l’album Les papillons et l’univers fantaisiste et décalé de Mon ami Grompf. Le yéti et son ami Arthur connaissent une neuvième aventure, Monster cool, éditée par Glénat.
Arthur est un petit garçon unique qui vit dans un pavillon d’une petite ville tranquille. Mais voilà, il s’ennuie tout seul. Son père lui offre un animal de compagnie. Alors que le vendeur explique que dans le carton, il y trouvera un singe nain du Tibet, il se retrouve avec un yéti ! Quelques années plus tard, Grompf mesure 2,50m et pèse 351 kilos, mais devient le meilleur ami du petit garçon, partageant sa vie, son lit et toutes ses bêtises ! Ils sont inséparables.
C’est l’Epiphanie et la famille la célèbre en partageant une galette avec une fève. Grompf tombe dessus et manque de s’étouffer…
Arthur et le monstre poilu s’activent dans la cuisine. Ils décident de fabriquer des crêpes, pas très digestes…
Le petit garçon est secrètement amoureux de Nathalie, mais il ne sait pas comment le lui dire. De son côté, le yéti ne s’embarrasse pas de cela, il offre des papillons à la petite fille…
Grompf et Arthur dorment depuis toujours dans le même lit. Mais le petit garçon est excédé par les ronflements du yéti…
C’est le grand départ pour les vacances en Bretagne. Papa, maman, Arthur et Grompf montent dans la voiture, direction la pointe est de la France. Après une carte postale pour l’amoureuse du garçon, ils arrivent au château de Ker Ploulagadou…
La séance du bain pour les deux amis est toujours un grand moment de rigolade. L’eau déborde…
Sauter dans les flaques d’eau, voilà un jeu amusant. Pas pour le grand et costaud yéti qui défonce le bitume…
Publié pour la première fois en 2006, dans le magazine Tchô où il côtoie Titeuf de Zep, Mon ami Grompf se fait une belle place dans le lectorat jeunesse. Nob, le jeune auteur prolifique (plus de 20 albums déjà au compteur) s’amuse avec ses deux personnages et ça se ressent. Le lecteur prend du plaisir à observer les facéties comme lui a pu en prendre en les dessinant. Les mini-récits courant sur deux planches sont à la fois tendres, sensibles et plein d’humour. On s’attache rapidement aux personnages et notamment le gentil yéti. Dans la même veine burlesque que Mandarine et Cow de Jacques Azam, Nob nous montre que l’on peut avoir un étrange animal de compagnie et très bien le vivre. Proche de l’univers de Lou de Julien Neel, ils font les beaux jours de Tchô la collec ! Le trait cartoon de l’auteur de la série Bogzzz est très soigné, ses couleurs sont magnifiques et très attirantes.
A noter que les plus jeunes connaissent la série, puisqu’elle est déclinée en série animé diffusée sur France 3 (voir un épisode ci-dessous).
Mon ami Grompf : une série très réussie, très drôle et extrêmement plaisante. Un vrai plaisir de lecture !
- Mon ami Grompf, tome 9 : Monster cool
- Auteur : Nob
- Editeur: Glénat
- Prix: 9,99€
- Sortie: 4 juin 2014
Passion football
Passion est le premier tome de la nouvelle série Prolongations, dont le thème est l’univers du football et signé par Robin Walter. Dans les bacs depuis le jeudi 12 juin, premier jour de la compétition au Brésil, l’auteur livre une histoire très documentée. Tout y passe : journalistes, footballeurs professionnels, leurs compagnes, supporters, arbitres ou dirigeants. Le fil rouge de l’album étant l’émission radio Prolongations animée par Jean Duplantier.
Pré-saison footballistique, au Centre Technique de la Fédération Française à Clairefontaine. Les arbitres de Ligue 1 et 2 se retrouvent dans leur camp d’entraînement d’avant saison. Au programme : tests physiques, endurance et cours sur les règles. Le responsable de cette réunion donne ses instructions à ses collègues directeur du jeu et notamment vis-à-vis des journalistes. Eviter de trop leur parler pour se justifier. Les nouveaux acquiescent sans trop réfléchir, il faut dire que la commission centrale d’arbitrage est verrouillée par le même clan depuis des décennies.
De son côté, Justin, journaliste dans un grand quotidien sportif, revient de vacances. Très rigoureux, il commence sa journée par le fil-info du site, qui permet de donner les informations en temps réel aux supporters.
A Paris, le couple Stambou emménage. Le mari a été transféré dans le club de la capitale après plusieurs années à l’étranger. A 33 ans, la fin de carrière arrive pour la star du ballon rond. Loin des tabloïds anglais, la vie devrait être plus paisible pour les deux parents de Maëlle.
Le premier match du PSG est une réussite et se termine par un victoire 2 à 1 contre Nice. Si la saison est bien engagée par le club parisien, le président du club adverse s’en prend violemment et physiquement au juge de touche. Il lui reproche un hors-jeu non sifflé…
L’univers du ballon rond est impitoyable et c’est ce que montre bien Prolongations. Tout le monde a un avis sur le football et tous les acteurs du jeu s’imbriquent ensemble dans un grand maelström. Les joueurs, les dirigeants, les supporteurs, les arbitres, les femmes des pro et les journalistes, le poids du premier sport français en nombre de licenciés est écrasant. Utilisant l’émission radio du même nom, Robin Walter propose un album richement documenté, souvent à la limite de la bande dessinée-reportage mais dont la narration n’est pas toujours très fluide. Même si l’album est une fiction, le lecteur éprouvera un sentiment de réalité tant les faits rapportés sont vrais. Prévue en deux tomes, la série connaîtra son dénouement en janvier 2015. Le trait de l’auteur est extrêmement réaliste, mais parfois les personnages adoptent des positions assez figées.
Prolongations : pour les amateurs, pour découvrir un monde parfois cruel
- Prolongations, tome 1 : Passion
- Auteur : Robin Walter
- Editeur: Des ronds dans l’o
- Prix: 18€
- Sortie: 12 juin 2014
Chasse aux sorcières
Sorcières est une réédition de l’album paru chez BF éditions, sous le titre de La sorcière de Bergheim, en 2004. Scénarisé par Roger Seiter et mis en image par Vincent Wagner, dix ans plus tard, il reparaît aux éditions du Long Bec, situé à Strasbourg. Il met en scène, les farouches chasses aux sorcières dans le région de Strasbourg à l’époque de l’Inquisition, au 15e siècle.
C’est à Strasbourg, en 1486, qu’est publié Malleus Maleficarum, un manuel destiné aux inquisiteurs. Ecrit conjointement par deux moines, Henry Institoris et Jacques Sprenger, il va mettre le feu dans les régions françaises et particulièrement celles de l’Est du royaume. Le tribunal des maléfices de Bergheim aura le triste record du nombres de sorcières brûlées en 1582 et 1630.
Nancy. Le tribunal inquisiteur, sous l’autorité de Nicolas Rémy, interroge Jeanne Meylan sur ses pratiques de magie noire et de sabbat. Ayant reconnu une première fois les faits devant les juges, elle doit de nouveau livrer les noms de personnes s’adonnant aux mêmes rites qu’elle. Elle avoue sauf pour Anne Couturier, jeune fille du boulanger. Puisqu’elle renie une des noms, elle doit de nouveau être suppliciée. A la fin de cette parodie de procès, arrive le chevalier Sainte-Foy, qui va prévenir la boulangère afin qu’elle puisse échapper à son sort funeste. Mais le procureur a vent de l’histoire et essaie d’interroger le chevalier-médecin sur cette fuite ainsi que ses lectures, indignes d’un religieux. Il arrive néanmoins à quitter la ville.
1607, Bergheim. Magritte Sprenger est convoquée par le notaire de la cité. Elle reçoit une maison, des meubles et 2000 écus de la part Monsieur Zell, qu’elle a veillé à la fin de sa vie. Cette femme libre, mère célibataire traîne une mauvaise réputation, celle de se prostituer pour survivre. Dans l’étude, il y a aussi, Guillaume, le neveu du défunt qui lui lègue les terres, les vignes et 3000 écus. Fou de rage de devoir partager l’héritage, il menace la femme et échafaude une stratégie pour lui régler son compte…
Très bien documenté, le récit de ressort classique de Roger Seiter est efficace. Il met en scène, un homme de foi s’élevant contre la bêtise de l’Inquisition. Il ira jusqu’à mettre sa vie en danger pour sauver des femmes accusées à tord de sorcellerie. Le scénariste de Dies Irae plonge le lecteur dans la folie des hommes de dieu dans la région de Strasbourg et ses alentours, qu’il connaît bien parce qu’il y habite. Rien n’est épargné au lecteur : les procès fantoches, les engins de tortures ou les bûchers. La tension de l’histoire solide est fondé sur une intrigue à tiroirs où les personnages se croisent pour se fédérer autour du médecin Sainte-Foy, qui permet au lecteur d’être accroché jusqu’à la fin. Le trait réaliste de Vincent Wagner est, lui aussi, efficace.
Sorcières : un album sans prétention, à l’intrigue solide pour les amateurs d’Histoire.
- Sorcières
- Auteurs : Roger Seiter et Vincent Wagner
- Editeur: Editions du Long Bec
- Prix: 14,99€
- Sortie: 09 mai 2014
Et pour quelques pages de plus…
Pour compléter notre sélection de la semaine, Case Départ vous conseille aussi les albums suivants :
Mermaid project,
épisode 3
Dargaud publie le troisième épisode de la série d’anticipation, Mermaid Project. Leo, Corine Jamar et Fred Simon imaginent un futur proche bouleversé par des manipulations génétiques, des changements climatiques, politiques, économiques.
Pennac, femme flic parisienne, a découvert les agissements inquiétants de la société Algapower pour laquelle travaille son frère. Cette société manipule le génome humain et le mélange à celui de dauphins afin de développer une nouvelle race qui sera utilisée dans un but purement économique.
L’enquête de Pennac et El Malik dans un laboratoire se termine tragiquement après la mort du dauphin Delph, qui était capable de communiquer avec eux. Leur piste les conduit à Rio où travaille désormais le frère de Romane chez Algapower. Ils apprennent alors que les expérimentations de la firme dépassent de loin la manipulation sur les animaux, et que leur propre famille y est impliquée bien plus qu’ils ne pensaient…
Ce troisième tome est toujours aussi efficace. Le récit de Léo et Corine Jamar mêle habilement le suspens et l’action. Ils arrivent à accrocher le lecteur avec une thématique plutôt sombre et qui pourrait menacer nos générations futures. Le trait du talentueux Fred Simon rend parfaitement l’ambiance de l’histoire. Un belle réussite !
- Mermaid project, épisode 3
- Auteurs : Léo, Corine Jamar et Fred Simon
- Editeur: Dargaud
- Prix: 13,99€
- Sortie: 06 juin 2014
Calvin & Hobbes,
tome 24 : Cette fois, c’est fini !
Cette fois c’est bel et bien fini ! Toutes les bonnes choses ont une fin et c’est surtout valable pour la merveilleuse série Calvin & Hobbes, de Bill Watterson, dont le vingt-quatrième tome en petit format vient de sortir chez Hors Collection.
Pour cet ultime volume, l’éditeur a compilé les dessins et histoires du célèbre duo qui n’ont jamais été publiés en France dans les précédents albums de la collection. La majeure partie des strips ou récits sont d’ailleurs colorisés pour l’occasion.
Parmi les récits, il y en a des longs, comme Nuit d’angoisse, une histoire de 12 pages, qui débute l’album et qui met en valeur les peurs de Calvin lors de ses nuits. Mais aussi les rêves du petit garçon courant sur 7 planches. Et un pléiade de petites histoires, toujours aussi amusantes.
Hors Collection avait eu l’excellente idée de publier dans un grand format les 24 tomes des aventures du célèbre petit garçon et de son tigre, dans les années 2000 et avait décidé de rééditer ces mêmes albums en petit format à 6,90 depuis quelques années, pour les plus grand plaisir des fans des personnages de Watterson et pour aussi pouvoir faire découvrir l’immense œuvre de l’auteur à la jeune génération. Mais avec Cette fois, c’est fini ! la collection prend définitivement fin.
Aura-t-on l’immense plaisir de rencontrer Bill Watterson en janvier 2015 à Angoulême, lui qui se fait extrêmement rare et ne communique presque plus depuis l’arrêt de sa série fétiche en 1996 ? Alors qu’une exposition sera consacrée au Grand Prix 2014, rien n’est moins sûr en ce qui concerne sa participation à la grande messe du monde du 9e art en France.
Pourtant, il est sorti de sa retraite, en réalisant l’affiche du documentaire consacré aux Comics strip, réalisé par Dave Kellet et Fred Schroeder, intitulé Stripped, en février dernier. Ce qui permet toutes les supputations vis-à-vis de sa venue à Angoulême (visuel ci-dessous).
- Calvin & Hobbes, tome 24 : Cette fois, c’est fini !
- Auteur : Bill Watterson
- Editeur: Hors Collection
- Prix: 6,90€
- Sortie: 22 mai 2014
Au gré des courants,
[carnet de pérégrinations] à Amboise et alentour
Simon Hureau est un artiste talentueux que Case Départ apprécie beaucoup. L’auteur de Hautes Œuvres, Intrus à l’étrange (Prix Polar à Angoulême en 2011), Kompilasi Komikus ou encore Le musée insolite de Limul Goma, tous édités par La Boîte à Bulles, publie un livre de carnets de croquis ayant pour thème la ville de Amboise et ses alentours (37) Au gré des courants, [carnets de prérégrinations] à Amboise et alentour.
Cet ouvrage fut créé à l’initiative du Festival de bande dessinée et de musique Les Courants se déroulant à Amboise et Saint-Ouen-les-Vignes, dont la quatorzième édition aura lieu du 27 juin au 5 juillet 2014 (voir ici le programme : http://www.lescourants.com/pages/bd.php).
Le livre rassemble plus d’une centaine de dessins croqués à Amboise et ses environs. Divisé en quatre parties distinctes (Amboise, Le Clos Lucé, Saint-Ouen-les-vignes et l’Île d’Or), ce carnet de pérégrination permet de découvrir – ou redécouvrir – ces lieux, leurs trésors cachés et un peu de ce qui fait leur âme.
A Amboise, Simon Hureau livre sa vision de l’énorme Tour des Minimes, l’Eglise Saint-Denis, le kiosque ou encore l’île d’Or. Au Clos-Lucé, où Léonard de Vinci termina sa vie, l’on découvre les croquis de l’auteur concernant les objets inventés par le génie italien et réunis dans sa célèbre maison. A Saint-Ouen-les-Vignes, le lecteur peut s’imprégner de l’ambiance de la ville à travers le bar Chez Pattoche, la maison « préférée » de l’auteur, ainsi qu’un grand nombres de croquis dessinés lors du précédent Festival BD. A l’île d’Or, Simon Hureau livre sa vision du festival de musique.
Au fusain ou à l’aquarelle, à la craie ou à l’encre de Chine, les dessins de Simon Hureau donnent vie aux bâtiments et aux statues et fourmillent de détails et d’annotations poétiques. Un bel album généreux qui nous permet d’ouvrir les yeux sur les beautés du patrimoine français.
- Au gré des courants, [carnet de pérégrinations] à Amboise et alentour
- Auteur : Simon Hureau
- Editeur: La Boîte à Bulles
- Prix: 18€
- Sortie: 15 mai 2014
Toutes des chieuses ?
Les filles expliquées aux garçons
Toutes des chieuses ? Les filles expliquées aux garçons, est la nouvelle publication de la maison d’édition Hugo Desinge, signée Candice Lavoisine et Monsieur B.
Les temps changent. À une autre époque, que seuls les plus de 40 ans ont connue, la chieuse était à peu près le pire qualificatif que l’on pouvait apposer sur le genre féminin. Mais aujourd’hui, ce sont les femmes elles-mêmes qui se revendiquent chieuses, une certaine façon de se faire respecter avec humour face à la suprématie machiste, qui a un sérieux coup dans l’aile, il faut le dire. Alors, comment le garçon doit-il réagir face à ces nouveaux critères ?
Dans cet album, les auteurs essaient de démêler les codes de la nouvelle jungle des relations complexes entre les hommes et les femmes, de manière humoristique. Les mini-récits de Candice Lavoisine fonctionnent assez bien et sont souvent amusants. Le trait de Monsieur B. rend parfaitement bien l’ambiance légère et humoristique du livre.
- Toutes des chieuses ? Les filles expliquées aux garçons
- Auteurs : Candice Lavoisine et Monsieur B.
- Editeur: Hugo Desinge
- Prix: 12,50€
- Sortie: 12 juin 2014
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