Pour cette dernière semaine du mois de juillet, Case Départ vous propose sa sélection de la semaine. Six albums de bonne qualité : Le cinquième tome du manga français de Balak, Sanlaville et Vivès : Lastman, Peaux-rouges : une réédition des aventures indiennes du maestro Paolo Serpieri, le deuxième volume de l’excellent manga d’anticipation : Evil Eater, L’or du Rhin : le premier tome de la nouvelle saga historique de Seiter et Wagner chez Long Bec, le onzième opus de la série footballistique jeunesse : Droit au but ! et une version inversée du Petit Chaperon rouge signé Amélie Fléchais : Le petit loup rouge. Bonnes lectures !
La trahison d’Aldana
Les éditions Casterman, par leur label KSTR publient le cinquième volume de Lastman, le manga à la française de Balak, Mickaël Sanlaville et Bastien Vivès. Depuis le début de la saga en 2013, le trio mène à bien cette histoire qui mêle l’action, les combats sur les rings, l’amour et les machinations politico-financières.
Pour vous rafraîchir la mémoire, relisez les deux chroniques Case départ qui vous présentaient le tome 1 et le tome 2 de cette fabuleuse saga.
Dans la Vallée des Rois c’est la tristesse qui l’emporte, Marianne et Adrian sont partis depuis deux semaines à la recherche de Richard Aldana, accusé de trahison et de vol. Maître Jansen, amoureux de la jeune femme, est devenu mutique et le boulanger, son patron, est assailli de questions concernant les petits pains que la femme avait l’habitude de produire.
Palais de Seigneur Cudna. Le souverain est furieux, Aldana, la famille Velba et Cristo Canyon sont introuvables malgré les efforts déployés par ses soldats pour les retrouver. De son côté, le prévôt confie ses doutes concernant le voleur de coupe : Aldana menacerait la paix du royaume et notamment la frontière d’Ether qui permet de se protéger des créatures maléfiques. Il aurait ouvert une brèche dans cette ligne défensive.
Dans l’appartement de Tomie, Adrian pose toujours autant de questions à la jeune femme. Pourquoi les hommes qui ont attaqué la jeune femme portaient-ils des pics sur leur tête ? En effet, le jeune Velba et sa mère sont en ville pour participer à la Fight Fist Funeral Cup (FFFC), un tournoi de combats.
De son côté, Verkaik, journaliste, découvre que Zotis, le patron de la FFFC n’est pas le plus intègre des hommes et que son tournoi est une organisation qui mêle la drogue et la corruption. De plus, un symbole l’intrigue : les hommes du grand magnat portent tous une bague en tête de lion, synonyme de massacres. Il décide alors d’alerter Adrian et Marianne en fonçant au stade.
Le premier match des Velba va les opposer à la Team Tinto Bross. Mais Adrian ne veut plus combattre et souhaite rentrée à la Vallée. Sa mère accepte son désir de ne pas lutter. Le public, qui a payé des sommes folles pour suivre ce combat, est furieux. Dans un coin du stade, Aldana assiste à cet événement. Celui qui est accusé de vol de la coupe, refait surface et c’est la stupéfaction.
Enervé par les paroles désagréables des adversaires des Velba, il décide de les combattre. Un fois sur le ring, couché au sol par une attaque, Richard passe la main à son ancien coéquipier et Adrian fait parler la puissance. A eux deux, ils terrassent la Team adverse. Vexé, Zotis demande alors à ses hommes d’intercepter Marianne, Adrian et Aldana…
Ce cinquième tome de Lastman est toujours dans la même veine que les précédents et s’avérera même un tournant dans la série. Balak, Sanlaville et Vivès sont au top de leur créativité. Les rebondissements et l’action sont au cœur de ce volume très percutant et accrocheur. Le récit est toujours aussi proche des films d’action et du cinéma de genre : ça va vite, ça bastonne et ça combat des forces occultes. Depuis le tome précédent, l’intrigue ne se déroule plus dans la Vallée des Rois mais dans une ville ultra-moderne, ce qui redonne un second souffle à l’histoire, permettant d’entrouvrir des portes jusqu’ici inexploitées. De plus, l’arrivée de Milos Zotis et son organisation secrète mafieuse permet d’aborder des thèmes plus contemporains sur les dérives politico-financières de la société gangrenée par la corruption. Enfin des aides surprenantes pour les Velba et Aldana sont de mise : Verkaïk, journaliste peu soigné, un peu grassouillet et geek qui révèle l’organisation secrète, mais aussi leurs anciens adversaires prêts à leur donner un coup de main. Du côté graphisme, c’est toujours aussi bon. Les cadrages et découpages donnent un rythme d’enfer à ce volume. Le trait vif en noir et blanc du trio est toujours un régal pour les yeux. A noter la sortie prochaine d’un jeu vidéo issue des albums, dont on salive à l’avance.
Lastman : un manga explosif aux confluences de nombreuses influences (bagarres, machinations, début d’ésotérisme…) A dévorer !
- Lastman tome 5
- Auteurs : Balak, Mickaël Sanlaville et Bastien Vivès
- Editeur: Casterman, label KSTR
- Prix: 12,50€
- Sortie: 25 juin 2014
Sur la piste des peaux-rouges
Après Chaman, Mosquito rééditent un nouvel opus de Paolo Serpieri, Peaux-rouges. Dans cet album, l’auteur italien livre des mini-récits sur la thématique des indiens d’Amérique, tous publiés une première fois à la fin des années 70.
– Comment Queue de Renard devint hors-la-loi (1979). Queue de Renard, chef cheyenne, se rend à la ferme Compton afin de faire rédiger une lettre par le propriétaire. Dans la missive, il exige des armes, des couvertures ou du café pour les personnes qui occupent son territoire, comme une sorte de taxe. Alors que pratiquement tous les indiens, à la fin du 19e siècle vivent déjà dans des réserves, quelques-uns d’entre eux s’accrochent encore à leurs terres, comme les cheyennes. Le lendemain, il se rend dans une distillerie clandestine tenue par deux américains afin d’y prélever sa fameuse taxe. Le chef demande à l’un d’eux d’écrire un nouveau message de la même teneur. Mais voilà, le vieil homme l’entourloupe et inscrit sur le courrier que Queue de Renard devra être livré au premier shérif…
– Takuat (1979). Takuat est un éclaireur aux ordres du major Buell mais il est préoccupé par les esprits des anciens. Une croyance légendaire, Wovoka, évoque le retour des indiens après la colonisation des blancs. Pour cela, il se doit de faire cesser la guerre entre les deux peuples…
– La tanière du castor (1977). Un homme est à la recherche de Jason, un chasseur de castors qui lui a fait couler son canoë trois semaines auparavant. Jason ne souhaitait pas que l’homme empiète sur son territoire réservé pour la chasse. Après une explication virile, ils décident de partir chasser le petit mammifère. Mais pour cela, ils doivent passer par le territoire des Crows…
– Bisons (1978). L’hiver est la période de migration des animaux et notamment celle des bisons de la prairie. Après la période d’accouplement, les bovidés cheminent vers le sud où les conditions climatiques seront plus favorables pour l’élevage de leurs petits. Les nombreux troupeaux croisent alors la route de Pawnees, une tribu indienne chasseuse de grand animaux…
Quelle excellente idée de la part des éditions Mosquito que de rééditer les histoires merveilleuses de Paolo Serpieri. Toujours autant de grâce et de beauté pour ce talentueux auteur italien. Son dessin est magnifié par le noir et blanc dont il réussit à dompter les codes (ombres, lumières, portraits, décors…). Les quatre histoires montrent en effet son grand talent de conteur et sa passion pour les peuples indiens d’Amérique. Souvent délicates, il dépeint les conditions difficiles pour les tribus de vivre en harmonie avec la nature et avec les blancs colonisateurs (réserves indiennes, alcoolisme, bataille, manque de nourriture, nomadisme…). Ses récits ne sont pas manichéens et c’est ce qui en fait leur grande force.
Peaux-rouges : Pour (re)découvrir le travail d’un des maîtres de la bande dessinée italienne, un grand conteur de westerns.
- Peaux-rouges
- Auteur : Paolo Serpieri
- Editeur: Mosquito
- Prix: 13€
- Sortie: 04 juillet 2014
Sorcerisme
En avril, nous vous présentions le premier volume de Evil eater, un manga fantastique très réussi, signé Issei Eifuku et Kojino. Le lecteur découvrait Nagumo, un agent sorcersite et Amagi, une néo-sorceriste, tout juste sortie de l’académie. Le sorcerisme a pour mission de ressusciter des victimes d’homicide par la mort de leur assassin et le nouveau duo d’éliminer les bugs (germes psychiques malfaisants) de ces returners (revenants) afin qu’ils puissent revivre paisiblement.
– Fake. Le returner du jour, que Nagumo et Amagi doivent aider, est Reibun Maki, un célèbre acteur, assassiné par un fan. Roi des séducteurs avant sa mort, il réapparait sous un étrange forme : il est gros, vieux, mal coiffé et plein de rides. Ayant eu souvent recours à la chirurgie esthétique, il revient donc sous sa forme initiale. Nagumo pénétre dans son âme et découvre un être très narcissique. Déçu, l’homme ne veut en aucun cas que les journalistes apprennent l’état dans lequel il se trouve maintenant…
– Un mental d’acier. Jun est un grand espoir de la lutte féminine, mais elle et son frère sont renversés par la voiture de la maîtresse de leur père. Pourtant c’est elle qui est ressuscitée puisqu’elle est morte en premier. Ses parents sont divorcés et son frère toujours parmi les morts; elle fait alors une tentative de suicide. Mais afin que le programme de returners ne s’en trouve pas malmené, Amagi réussit à intervenir avant son acte désespéré. Nagumo, quant à lui, se charge de vaincre son bug matérialisé sous les traits de son frère qui se démultiplie…
Evil eater est toujours aussi intéressant et accrocheur. Les récits, au nombre de 6 qui forment 3 histoires, sont de nouveau d’une grande qualité. Le schéma narratif se déroule toujours de la même manière : la résurrection de la victime, puis le traitement du bug du returners par Amagi et Nagumo (souvent les cas sont délicats et les ressentiments très forts) puis l’apaisement et la convalescence dans une clinique spécialisée. Dans ce tome, Issei Eifuku délivre quelques faits importants des personnages afin de comprendre leur passé. Si Amagi a perdu sa mère, Nagumo, agent de 28 ans, a lui perdu toute sa famille dans un accident. Orphelin, ses pouvoirs se sont réveillés et a intégré directement l’académie qui forme les sorceristes. Les deux héros sont donc proches par leur histoires familiales. De plus, le scénariste donne des explications historiques à la mise en place de l’académie et de la loi de résurrection : à la suite des deux guerres mondiales, le sorcerisme s’est édifié grâce aux avancées de la science. Par le nombre important de morts liés aux conflits, il fallait regagner de la population et donc ramener à la vie, les soldats tombés sur le champ de bataille. Après de nombreux échecs (sur des prisonniers de guerre et sur les soldats mourants), les premiers sortilège d’échange donnent les premiers résultats. Mais les sorceristes ignoraient juste les bugs qui en découlaient. D’où la mise en place d’une académie pour former les futurs agents.
Le trait en noir et blanc de Kojino est d’une excellente qualité, mettant en scène un grand réalisme dans ses cases. Les planches sombres liés aux combats des bugs sont somptueuses. Avec trois volumes programmés, ce manga plaira aux amateurs de fantastique.
Evil eater : un excellent manga fantastique porté par un duo de personnages explosif.
- Evil eater, volume 2/3
- Auteurs : Issei Eifuku et Kojino
- Editeur: Ki oon
- Prix: 7,65€
- Sortie: 03 juillet 2014
Mystérieux trésor
Saga historique prévue en 6 tomes, L’or du Rhin se déroule à la fin de la Guerre de Cent ans en France et est signée Roger Seiter et Vincent Wagner.
1439, en Lorraine. Des paysans victimes de mercenaires trouvent refuge dans le château de Gilles de Balmont, burgvogt de la région très troublée par ces nombreux événements. Le gouverneur missionne Walter Lurco, son écuyer afin qu’il livre un couteau turc à un riche marchand strasbourgeois. Pour mener à bien sa tâche, le seigneur lui confie un bague, sorte de sauf conduit.
Avant de dormir, Walter fait de nouveau un tour de garde pour s’assurer que tout va bien. Mais deux paysans arrivés dans l’après-midi tendent une embuscade au jeune écuyer. L’un d’eux le frappe avec une épée et le fait tomber du chemin de ronde. C’est le signal pour que les écorcheurs attaquent la forteresse.
Cinq années plus tard et alors que les écorcheurs mettent une grosse pression sur les villageois, en campant devant de nombreuses forteresses afin de les faire tomber. Dans l’un des camps, un homme portant un masque de cuir croise Campain, qui possède toujours le fameux couteau turc. Cet homme mystérieux, c’est Walter, l’écuyer de De Balmont, qui a survécu à sa chute et a promis de se venger de celui qui lui a marqué le visage à vie.
Débarrassé de son ennemi juré, l’ancien écuyer décide de mener à bien la mission que lui a donné jadis le burgvogt. Il se rend alors à l’adresse que lui avait indiqué De Blamont, mais Jost Vitkov, le riche marchand est décédé depuis cinq ans…
Bon début pour L’or du Rhin, une saga historique grand public. Le récit de Roger Seiter mêle habilement l’Histoire, organisations secrètes et ésotérisme. Le scénariste de plus de 70 albums (Casterman et Glénat), connaît bien les sujets historiques pour avoir étudié l’Histoire pendant ses études.Très bien documenté, les six volumes, qui pourront se lire indépendamment, constitueront une seule trame afin que le lecteur puisse comprendre l’énigme posée ; basé donc sur le même schéma narratif que Alter Ego. Le scénariste, qui connaît bien la région, pose une intrigue classique mais un peu tentaculaire, afin de perdre un peu son lectorat. Les multiples informations de ce premier ouvrage peuvent parfois nous dérouter mais c’est la seule condition pour que nous puissions bien cerner le contexte historique, les personnages et l’histoire. Le fameux trésor du Rhin trouverait son origine à l’époque de l’Empire Romain, en 58 avant J.-C, mais cela reste hypothétique puisque rien dans l’album ne nous est dit sur l’objet. Les thématiques sont nombreuses : la vengeance, la quête d’un trésor, la vie des lorrains au Moyen-Age, le brigandage et le pillage, ainsi que le mouvement hussite, doctrine schismatique de l’Eglise fondée par Jean Hus, un prêtre réformateur pour un retour à la pauvreté évangélique (un dossier explicatif est adossé à l’album). Pour la partie graphique, Seiter a de nouveau fait appel à Vincent Wagner, avec lequel il avait publié Sorcières, dont Case Départ vous avait présenté l’album. Le trait semi-réaliste du dessinateur alsacien est efficace et d’une grande lisibilité. Son trait vif est parfois presque jeté, ses cases sont aérées et son découpage assez dynamique.
L’or du Rhin : un début de série engageant et plutôt plaisant pour une fresque historique grand public
- L’or du Rhin, tome 1/6
- Auteurs : Roger Seiter et Vincent Wagner
- Editeur: Long Bec
- Prix: 14,75€
- Sortie: 20 juin 2014
Nino en Ligue des Champions
La victoire au bout des crampons est le onzième album de la série Droit au but ! mettant en scène un jeune garçon ayant une chance inouïe de jouer un match de Ligue des Champions entre Barcelone et son équipe l’Olympique de Marseille. Cet album est signé Agnello et Davoine pour le scénario, Garréra et Pedro Colombo pour les dessins.
Tout Marseille est en ébullition, le prochain match de Ligue des Champions opposera l’OM au FC Barcelone au Vélodrome. Nino, un joueur espoir du club, se présente en sauveur pour ses amis : il a des places alors qu’aucun d’entre eux n’avait réussi à en acheter. Le jeune joueur n’accompagnera pas ses amis au stade parce qu’il doit prépare la demi-finale d’un grand tournoi européen pour jeunes contre Manchester United, .
Quand tout à coup, il reçoit un appel de José Anigo, l’entraîneur de l’équipe fanion qui lui demande de venir dans son bureau. Il lui apprend qu’il sera de la grande fête contre Barcelone parce que l’OM a beaucoup de blessés. Décontenancé par cette convocation, il rentre chez lui où ses parents, patron de bistrot, l’attendent. La bonne nouvelle arrivant, le champagne coule alors à flots.
Le lendemain, Nino arrive au centre d’entraînement pour y retrouver ses jeunes coéquipiers. Eric Di Méco lui apprend qu’il ne pourra pas jouer le match tant attendu contre les anglais et qu’il devra s’entraîner à l’écart afin d’éviter les blessures. Voilà un drôle de dilemme pour le footballeur : ne pas jouer la demi-finale et être remplaçant, et ne pas rentrer, pour le match contre les Espagnols. Ses amis demandent alors à leur entraîneur de le laisser venir avec eux. Il verra donc Old Trafford, mais des tribunes…
Voici un album pour enfants au récit signé Agnello et Davoine d’une bonne qualité. L’histoire basée sur un beau rêve de footballeur est assez bien écrite et les passionnés du ballon rond pourront facilement s’identifier à Nino, le jeune héros. Même s’il aura un petit cas de conscience concernant ses jeunes coéquipiers, celui-ci sera vite dissipé par sa participation aux deux matchs. En effet, son rêve, il l’atteindra en équipe fanion pour son premier match en Ligue des Champions. Le personnage principal est vite attachant parce qu’il est très loyal envers ses amis, assez lisse. En ce qui concerne la partie graphique ; Pedro Colombo se charge des crayonnés tandis que Garréra s’occupe de l’encrage. Le dessin très lisible est agréable en ce qui concerne les joueurs lambda, tandis que les caricatures de joueurs (Anigo, Di Meco…) sont elles moins réussies. L’entraîneur chauve de l’OM ressemblant plutôt à Bruce Willis. Les décors à minima, les planches se concentrent avant tout sur les personnages et les parties de foot.
Droit au but : pour les passionnés de foot, pour les jeunes fans de l’OM. Une histoire sans prétention pour un bon moment de lecture.
- Droit au but !, tome 11 : La victoire au bout des crampons
- Auteurs : Agnello, Davoine, Garréra et Pedro Colombo
- Editeur: Hugo BD
- Prix: 10€
- Sortie: 05 juin 2014
Le petit loup rouge
Parfois Case Départ vous présente un album jeunesse qui ne soit pas une bande dessinée. C’est le cas avec Le petit loup rouge, de Amélie Fléchais, une version inversée du célèbre conte de Charles Perrault, Le petit chaperon rouge.
Dans un forêt mystérieuse, vivait paisiblement une famille de loups. Le petit loup rouge, le plus jeune de la famille était prénommé ainsi à cause de son costume de couleur rouge. Un jour, sa maman lui demanda d’apporter un lapin à sa grand-mère qui habitait de l’autre côté de la forêt. Elle lui fit des recommandations avant son départ : éviter à tout prix de croiser le chemin du chasseur et de sa fille.
Son baluchon sur l’épaule, il partit en chantonnant et en dansant, oubliant rapidement ce que sa mère lui avait dit. Suivant une famille de souris, il s’éloigna du sentier et se trouva alors sur un chemin plus dangereux. Alors qu’il avait faim et était perdu, il décida de manger petit à petit la lapin que son papa avait chassé pour sa grand-mère. Alors qu’il pleurait, une petite fille se dressa devant lui…
Voilà un très bon petit album pour enfants, d’une grande qualité d’écriture et de graphisme. Le scénario de Amélie Fléchais se base sur l’inversion du conte originel de Perrault. En effet, ici, c’est un petit loup qui doit traverser la forêt pour apporter à manger à sa grand-mère et ce sont des chasseurs qui rôdent sur le chemin. L’idée est intéressante et le rendu agréable à la lecture. En ce qui concerne la partie graphique, l’auteure de Chemin perdu (Soleil), réussit particulièrement cet ouvrage. Les grands dessins sur double page sont merveilleux, réhaussés par des couleurs à l’encre, qui permettent de souligner les ombres et les lumières, ainsi que les superpositions. Cet univers fabuleux et foisonnant convient parfaitement à la collection Etincelle de l’éditeur Ankama où l’on retrouve les excellentes séries La saga d’Atlas et Axis (Pau) et Kairos (Ulysse Malassagne).
- Le petit loup rouge
- Auteur : Amélie Fléchais
- Editeur: Ankama
- Prix: 16€
- Sortie: 27 juin 2014