Pour ce samedi 18 d’octobre, Case Départ vous ouvre sa malles aux livres remplie de bandes dessinées. Parmi les albums passés au crible cette semaine, il y a quelques très bons albums : Ce n’est pas toi que j’attendais ou comment devenir père d’une enfant trisomique : un récit bouleversant, l’album-reportage photos-dessins des frères Lepage : La lune est blanche, Charlotte et son cheval : un très bel album jeunesse signé Colonel Moutarde, le premier volume du manga Altaïr ou comment éviter les conflits au pays des pachas, l’ultime tome de la très belle série de Vanyda sur l’adolescence : Valentine, Brane Zero : un excellent récit d’anticipation post-apocalyptique, le septième volume de la fresque historique magnifique : La grande guerre de Charlie, le dernier opus de la sublime série de Matz et Jacamon : Le tueur, la nouvelle collection jeunesse des éditions Nobi Nobi : Les classiques en manga, le sixième volume du manga Assassination Classroom, la fin du diptyque de la série sur le rugby : Top 14, Journal d’un chat assassin : l’adaptation dessinée des romans d’Anne Fine, un recueil de dessins de Wolinski présentant ses années 70 et De Gaulle et Marianne selon Jacques Faizant : un recueil d’illustrations de l’ancien dessinateur du Figaro. Bonnes lectures.
Ce n’est pas toi que j’attendais
Fabien Toulmé et sa femme Patricia attendent un heureux événement : ils vont être parents. Alors que tout allait pour le mieux, à la naissance de Julia, ils découvrent que la petite fille est atteinte du syndrome de la trisomie 21. Comment réagir face au handicap ? Quand et comment devient-on papa ? De nombreuses questions pour lesquelles il s’efforce de répondre dans le magnifique album Ce n’est pas toi que j’attendais, publié aux éditions Delcourt.
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- Ce n’est pas toi que j’attendais
- Auteur : Fabien Toulmé
- Editeur: Delcourt, collection Encrage
- Prix: 18.95€
- Sortie: 08 octobre 2014
La lune est blanche
Emmanuel et François Lepage sont invités à intégrer une mission scientifique en Terre-Adélie, en Antarctique. Leur but : réaliser un livre alliant le dessin et la photographie qui témoignerait du travail des scientifiques de la base française. Il s’intitule La lune est blanche, publié par Futuropolis.
Résumé de l’éditeur : L’Antarctique. Le sixième continent. 14 millions de kilomètres carrés. Un dôme de glace enchâssé dans un socle rocheux. Le continent le plus sec, le plus froid, le plus difficile d’accès. Le continent des superlatifs. Le monde des extrêmes. »
En 2011, Yves Frenot, directeur de l’Institut polaire français, invite Emmanuel Lepage et son frère François, photographe, à intégrer une mission scientifique sur la base française antarctique Dumont d’Urville, en Terre-Adélie. Le but ? Réaliser un livre qui témoignerait du travail des savants. Yves Frenot leur propose, en outre, de participer, commechauffeurs, au raid de ravitaillement de la station Concordia, située au coeur du continent de glace à 1 200 km de Dumont d’Urvillle. Le Raid, comme on l’appelle, c’est LA grande aventure polaire ! Pour les deux frères, ce serait l’aventure de leur vie, mais rien ne se passera comme prévu.
Emmanuel Lepage, dessinateur, s’unit à son frère François, photographe, pour créer La lune est blanche. De ce beau mélange des deux arts, ils livrent un récit poignant, comme un superbe récit d’aventures. Très documenté, l’album se veut divertissant mais avant tout pédagogique : les deux auteurs laissent beaucoup de placer aux hommes et femmes de science pour nous éclairer sur les enjeux d’une telle mission (climat, réchauffement de la terre, études sur la faune et la flore…). C’est aussi de très beaux portraits de ces personnages hors-norme qui peuvent passer de quelques semaines à plus d’un an dans des bases scientifiques où les températures extérieures peuvent descendre jusqu’à -50°. Cette promiscuité est rarement un souci pour ces hommes et femmes, ils en ont l’habitude. Du voyage jusqu’à la station Concordia, ces aventuriers des temps modernes se frôlent et vivent 24h/24h ensemble. Entre leurs travaux et pour passer le temps, ils lisent, jouent et prennent le temps de téléphoner à leurs proches.
Dès les premières pages, le lecteur est mis sous tension comme les deux auteurs : on ne sait pas si leur voyage aura lieu. L’attente est longue, ils se posent des questions. Puis le jour J arrive, ils embarquent depuis Hobart, en Tasmanie, sur L’Astrolabe. Ce navire, qui tangue beaucoup mais qui a fait de nombreux allers-retours entre l’Océanie et la station, est pourtant le bateau le plus sûr pour ce style de traversée. Le trajet est mis en scène dans les moindres détails : la longueur du trajet, le mal de mer, les bannettes et la difficulté de traversée du pack (un mer de glace qui peut emprisonner les navires). Puis l’arrivée tardive à DDU et enfin le raid, ce moment que les Lepage attendent le plus avec la plus grande impatience. Ce convoi de plusieurs tracteurs et containers doit cheminer sur 1200 km et à une faible allure, entre DDU et la base franco-italienne Concordia. Un trajet de 8 jours dans un désert blanc où il n’y a aucune âme qui vive et dans un silence assourdissant.
Au-delà de la mission scientifique sur la base Dumont-Durville (DDU) en Terre-Adélie, il transpire de cet ouvrage un amour fraternel entre eux deux. Le mélange des deux arts donne un résultat très intéressant. On y retrouve les sublimes planches d’Emmanuel à l’aquarelle, à la craie ou au lavis, qui magnifient cette région de glace, de grand froid et de grandes hostilités. Une belle bande dessinée de reportage, au plus près des hommes.
- La lune est blanche
- Auteurs : François et Emmanuel Lepage
- Editeur: Futuropolis
- Prix: 29€
- Sortie: 09 octobre 2014
Charlotte et son cheval
Le label BD Kids des éditions Bayard propose une nouvelle série jeunesse Charlotte et son cheval. Dans cet album, signé Nathalie Dargent et Colonel Moutarde, les jeunes lecteurs découvrent les aventures d’une petite fille qui gagne un concours. Le premier prix : un cheval. Rencontre amusante.
Résumé de l’éditeur : Charlotte est une petite rouquine un peu timide, passionnée de dessin. Un jour, sans trop y penser, elle participe à un concours organisé par une marque de chocolat… et elle gagne ! Le premier prix : Balzane, un facétieux cheval au crin sombre. Passée la première réaction de ses parents, son petit frère Puck et ses deux meilleures amies décident de faire face. C’est sans compter sur Pénélope, fille à papa, pourrie gâtée qui verdit de jalousie depuis qu’elle a appris que Charlotte avait remporté le concours à sa place.
Comme d’habitude, les éditions Bayard proposent de très bons ouvrages pour enfants. La ligne éditoriale de sa collection BD Kids est toujours de grande qualité et très cohérente. C’est encore le cas avec cette nouvelle série Charlotte et son cheval. Le scénario de Nathalie Dargent est très réussi et repose sur une galerie de personnages sympathiques et attachants, ce qui confère un humour très efficace à l’histoire. Dans la famille de Charlotte, petite fille débrouillarde mais qui a peur des chevaux, on trouve : Puck, petit frère à la grande mèche, rigolo mais aussi le papa et la maman, qui a juré que si un animal rentrait dans sa maison, elle partirait. Nicéphore, l’ancien pro de l’équitation aujourd’hui entraîneur ; mais aussi Arthur, le petit champion d’obstacles et enfin Pénélope, hautaine, fière et fille à papa. La rivalité entre les deux filles mais aussi la peur des chevaux provoquent des situations amusantes, bien senties. A cela, il faut ajouter, une pléiade d’équidés à la forte personnalité. Ce bel hymne à l’équitation et aux chevaux est servi par le merveilleux dessin de Colonel Moutarde. La talentueuse auteure a pourtant fait évoluer son style graphique. Si ses planches de Grenadine et Mentalo (BD Kids) proposaient des personnages très ligne-claire, dans la veine de Dupuy et Berbérian, sur cette série, elle a affiné et arrondi son trait ; pour un joli résultat.
Charlotte et son cheval : une excellente surprise dans l’édition jeunesse. A partir de 6 ans.
- Charlotte et son cheval, tome 1 : La saison des pommes
- Scénariste : Nathalie Dargent
- Dessinatrice : Colonel Moutarde
- Editeur: BD Kids, Bayard
- Prix: 9.95€
- Sortie: 08 octobre 2014
Altaïr
Kotono Kato publie chez Glénat le premier tome de la série manga Altaïr, un shônen teinté de fantastique aux confins des rives de la Méditerranée dans une région fictive.
Résumé de l’éditeur : Dans un univers fantastique très fortement inspiré du bassin méditerranéen à l’époque où les empires rivalisaient de puissance… Mahmut est le plus jeune homme à accéder au rang de pacha, général de haut rang dans la stratocratie de Türkiye. Accompagné d’Iskandar, son fidèle aigle royal, ce pacifiste sillonne le pays pour déjouer les conflits. Malheureusement, tous ses compatriotes ne partagent pas ses convictions et l’empire Balt-Rhain guette la moindre occasion pour étendre son territoire… Notre héros arrivera-t-il à conserver son intégrité au milieu de ces jeux de pouvoir où complots et trahisons sont monnaie courante ?
Voilà un manga qui débute très bien. Le récit de Kotono Kato repose sur une histoire très solide, teintée de fantastique. Ce shônen original est fondé sur des luttes géo-politiques, les stratégies guerrières, le pouvoir des pachas dans leur région et sur des combats entre la Türkiye et le Baltrhain. Les scènes de bagarres, parfois meurtrières, rythment agréablement l’histoire. Mais surtout, la vraie réussite se situe dans les personnages et notamment le héros Mahmud, le plus jeune pacha du pays, intelligent et pacifiste. Accompagné d’Iskandar, son fidèle aigle royal, ce grand diplomate se rend sur les lieux de conflits afin d’éviter les guerres. Tel Sherlock Holmes, il enquête au plus près des protagonistes afin de découvrir les auteurs de complots et les arrêter avant que cela ne prenne un tour sanglant. Le trait du mangaka, dont c’est la première série, est influencé par de nombreuses cultures méditerranéennes et par un bel orientalisme. Ce beau mélange offre de magnifiques planches et notamment des illustrations pleine page très abouties.
- Altaïr, volume 1
- Auteur : Kotono Kato
- Editeur: Glénat Manga
- Prix: 7.60€
- Sortie: 17 septembre 2014
Valentine
Les héros de la très belle série sur l’adolescence Valentine ont tous bien grandi et changé au fil des cinq premiers tomes. Pour cet ultime volume, le sixième, Vanyda nous entraîne dans cette période fort délicate pour faire entrer ses personnages dans l’âge adulte.
Résumé de l’éditeur : Vanyda nous mène au bout de l’adolescence de son personnage. Après de grands moments de solitude et de grandes interrogations, Valentine parvient enfin à être vraiment elle-même. Elle a grandi et décide de choisir à présent la société dans laquelle elle évolue : ses amis, ses activités, ses choix politiques, le rapport à sa famille. Le retour de Charles, ce beau garçon très attentionné, n’est pas pour rien dans ce passage à l’âge adulte.
Terminée en 2012 sous le titre Celle que…, la série qui sera republiée par Dargaud, s’appellera Valentine, du nom de son héroïne principale. Alors que la jeune fille avait 14 ans au début, le lecteur la quitte à l’âge de 17 ans, presque femme. Même si parfois elle est encore une enfant dans ses attitude, elle rêve du grand amour. Et ce n’est pas si simple que cela puisque beaucoup de garçons ont tourbillonné autour d’elle : Enzo, Félix son ange protecteur et bien sûr Charles, le handballeur, qui refait surface dans sa vie et pour lequel elle va succomber. Ce idylle naissant est d’ailleurs le fil conducteur de l’album : des premiers mots au premiers baisers, en passant par la première relation sexuelle. Dans la galaxie de l’adolescente, il faut y ajouter les amies : Yamina, qui en a terminé de sa relation tendue avec son ami Michel, mais aussi Julie, Gaëlle ou Emilie. Tout ce petit monde s’entraide, se déchire, organise des fêtes délirantes où coule l’alcool à flot, ainsi que les premières manifestations lycéennes contre les projets du gouvernement Sarkozy pour supprimer des postes de prof. Vanyda porte toujours un regard bienveillant sur ses héros de papier et aborde de nombreuses thématiques qui tiennent à cœur les ados : l’amitié, l’amour, les cours, les passions, le sport, la famille ou les relations humaines ; tout cela avec un grand naturel, sans concession. Avec cette série, nous pouvons dire que l’auteure est l’une des meilleures observatrices de cette période charnière dans la vie des hommes et des femmes. Son trait d’une belle clarté et d’une belle lisibilité est très dynamique et vivant. Une belle saga qui touche à sa fin et qui mérite que l’on s’y plonge tant elle est fidèle à la réalité.
- Valentine, tome 6
- Auteur : Vanyda
- Editeur: Dargaud
- Prix: 11.99€
- Sortie: 03 octobre 2014
Brane Zero
Après le sublime Herakles (Edouard Cour), les éditions Akileos proposent de nouveau une excellente série, Brane Zero. Dans le premier volume, signé Mathieu Thonon, le lecteur découvre un jeune garçon et son grand-père tentant de survivre dans un monde en parti détruit et poursuivis par d’étranges créatures.
20 février 2054. Henri, un jeune homme tente de se déplacer dans une faille spatio-temporelle afin de se rendre dans son propre passé. Appuyant sur un interrupteur, il s’efface.
Au milieu d’une cité en ruine, Henri et son grand-père tentent de survivre. Entre les décombres et une rivière sortie de son lit, ils rejoignent leur abris dans un immeuble détruit. Alors qu’ils chassent un corbeau pour leur repas, ils sont surpris par un langolier (appelé aussi Erp), monstre géant bleu à tentacules et possédant un faisceau laser dans la bouche, qui tétanise les êtres vivants.
Le lendemain, ils découvrent un symbole rouge tracé sur le sol de leur immeuble. Sentant le danger arriver, le grand-père décide de déménager. Mais avant de partir, ils sont tenus en joue par un groupe d’hommes qui les capturent pour en faire de futures proies. Alors qu’ils sortent, ils sont rattrapés par un langolier. Tous sont pétrifiés sauf Henri qui développe une puissance énergétique impressionnante, qu’il ne peut maîtriser et tue le monstre.
Mathieu Thonon livre un excellent récit d’anticipation dans un univers post-apocalyptique de premier choix. Influencé par Bilal ou Moebius, ce monde très recherché et maîtrisé et où les cités sont entièrement détruites et où les humains tentent de survivre, font la place belle aux langoliers qui tétanisent tout ce qui bouge et absorbent les couleurs. Qui sont-ils ? Sont-ils manipulés ? Parmi les poches de résistances, on trouve Henri et son grand-père. Dès les premières pages, le lecteur découvre Henri adulte, voulant revenir dans son passé. La tentative aboutit et il se retrouve dans son propre corps d’enfant. Pourquoi doit-il faire ce bon dans son passé ? Beaucoup de questions qui maintiennent un suspens subtil et offrent de belles fenêtres scénaristiques pour les tomes futurs. Le trait influencé par la culture japonaise et les séries animés du jeune auteur, permet de livrer des planches d’une belle lisibilité. Efficace dans son traitement graphique, le découpage imprime un beau rythme à l’histoire. Les couleurs apportent beaucoup de clarté aux pages : les constructions architecturales n’ont pas de couleurs pour ménager un suspens et détacher les personnages des planches.
- Brane Zero, tome 1
- Auteur : Mathieu Thonon
- Editeur: Akileos
- Prix: 14€
- Sortie: 02 octobre 2014
La grande guerre de Charlie
Créée il y a plus de 30 ans, la sublime fresque historique de Pat Mills et Joe Colquhoun, La grande guerre de Charlie, est éditée par Delirium. Après un sixième tome, dont nous vous avions parlé, nous retrouvons le petit Tommies et sa compagnie dans leur base lors de la Première Guerre Mondiale au bord d’une mutinerie.
Résumé de l’éditeur : Septembre 1917. Charlie et ses camarades sont repliés sur la base d’entraînement d’Etaples, avant de repartir sur le front. Là, les injustices et les mauvais traitements dont sont victimes les hommes, épuisés par les combats harassants dans les tranchées, finissent par les pousser à bout. C’est la Grande Mutinerie d’Etaples.
A l’issue de ce conflit interne derrière les lignes, les hommes sont renvoyés au combat pour l’assaut « décisif » sur Passchendaele. Ce sera l’occasion pour Pat Mills et Joe Colquhoun de décrire le quotidien d’un corps militaire de non-combattants: le corps médical et les brancardiers…
Prévue en dix volumes, La grande Guerre de Charlie est une œuvre majeure de la bande dessinée britannique. Rarement, les lecteurs français ont pu suivre, au plus près et d’une manière aussi réaliste, le quotidien des Tommies (soldats du Royaume-Unis). Très documenté, le récit de Pat Mills revient sur un épisode fort de la Première Guerre Mondiale : les mutineries. Comme pour Le chant du cygne (Dorison, Herzet et Babouche, Le Lombard), le lecteur assiste aux rebellions de soldats contre leurs supérieurs. Pour Charlie et ses camarades, le point d’orgue fut l’assassinat de Wood, un officier écossais très populaire parmi eux, par une « Casquette rouge ». Les 100 000 soldats de la base d’Etaples se rebellent, décident de jeter à l’eau les officiers et se mettent même en grève. Une histoire forte, passionnante et très accrocheuse. Le trait en noir et blanc Joe Colquhoun est sublime et d’une grande puissance graphique. Comme le récit, le dessin participe au grand réalisme de la série ; les mouvements des personnages et le découpage permettent de rythmer le récit d’une très belle manière. Malgré les 30 ans de la série, les planches sont encore d’une très grande modernité.
La grande guerre de Charlie : une fresque minutieuse et très documentée sur des soldats anonymes. Toute l’horreur du conflit en 10 volumes.
A noter qu’une préface à l’album, est signée Jacques Tardi, amateur de la série ; qu’un portfolio est publié à 500 exemplaires (10 planches originales au format A3, le 14/10) et qu’une exposition intitulée « Charley’s war : une représentation anglaise de La grande guerre » est visible au Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux (du 16/10 au 04/01/2015) : une belle rentrée autour d’une des plus belles séries dessinées sur la Première Guerre Mondiale.
- Le grande guerre de Charlie, volume 7 : La grande mutinerie
- Scénariste : Pat Mills
- Dessinateur : Joe Colquhoun
- Editeur: Delirium
- Prix: 22€
- Sortie: 14 octobre 2014
Le tueur
Luc Jacamon et Matz réalisent leur ultime album de leur série fétiche Le tueur, publié par les éditions Casterman. Après seize années de service, le sniper le plus connu du 9e art range son fusil.
Depuis la mort de son ami Mariano, le tueur rumine. Marqué par la disparition du sous-ministre de la dette, il essaie de se fondre dans la masse et de se faire oublier, en passant d’un pays à l’autre de l’Amérique du Sud. Au pas de course, il réfléchit au monde qui l’entoure comme une grande introspection sur sa vie.
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- Le tueur, tome 13/13 : Lignes de fuite
- Scénariste : Matz
- Dessinateur : Luc Jacamon
- Editeur: Casterman
- Prix: 11.50€
- Sortie: 08 octobre 2014
Les classiques en manga
Le 9 octobre, les éditions Nobi Nobi ! dévoilaient les deux premiers volumes de leur nouvelle collection Les classiques en manga, qui mettent à l’honneur les romans classiques jeunesse par des mangakas. Au programme : La petite princesse Sarah et Les trois mousquetaires.
La petite princesse Sarah :
Résumé de l’éditeur : Sara Crewe est une enfant de sept ans placée dans un pensionnat à Londres par son père, riche homme d’affaires aux Indes. Passionnée de contes et légendes, Sara saura se faire aimer par ses talents de conteuse. Son monde bascule à la mort de son père après sa faillite. L’horrible directrice, Miss Minchin fera alors d’elle une domestique et n’aura de cesse de la tourmenter et de l’exploiter… Sara réussira-t-elle à tenir la promesse faite à son père de devenir une princesse malgré toutes les épreuves qu’elle devra endurer ?
Dans les années 80-90, le public français découvrait la série animée Princesse Sarah, diffusée sur la 5. Cette histoire adapté du roman de Frances Hogdson Burnett fut éditée en 1911. Elle a donc fait l’objet d’une réécriture en manga par Azuki Nunobukuro en 2012 au Japon. La mangaka propose une vision assez fidèle de l’œuvre et mettant en scène les faits marquants du roman : le départ de son père, son placement dans le pensionnat dirigé par Madame Minchin, puis la maladie du papa et sa mort, et enfin la relégation de Sarah en domestique. On comprend à la lecture toute la bonté de la petite fille, son envie d’aider les autres, de parler à tout le monde malgré les différences de classes sociales. Ce drame est parfaitement mis en image par la japonaise dans un style classique très approprié. Un bon manga pour les 8/12 ans.
Les trois mousquetaires :
Résumé de l’éditeur : Quand le jeune d’Artagnan quitte sa Gascogne natale pour Paris, il n’a qu’un rêve en tête : devenir mousquetaire. En chemin, son caractère fougueux va attirer sur lui les foudres des gardes du Cardinal de Richelieu, lui permettre de se lier d’amitié avec trois de ses glorieux aînés, Athos, Porthos et Aramis, et même de croiser l’amour en la personne de Constance, lingère de la Reine…Mais il est loin de se douter que ces rencontres l’amèneront à se rendre jusqu’à Londres, afin de déjouer un complot qui pourrait mettre la France en péril ! Un pour tous, et tous pour un !
La fresque historique d’Alexandre Dumas, mainte fois déclinée en films ou en séries animées, est mise en page par Russkey, un pseudonyme cachant deux auteurs Takanori Aoyama et Masanobu Funato. A travers les 272 pages, les lecteurs retrouveront les étapes de la vie de D’Artagnan, de son départ de Gascogne à son intégration chez les mousquetaires. En plus d’Athos, de Portos et d’Aramis, il croisera De Tréville, Milady, Rochefort, Constance, Richelieu, la reine Anne, le duc de Buckingham et le roi Louis XIII. Pour ce roman populaire et familial, les deux auteurs mettent en scène les combats à la sauce manga, ce qui pourra gêner les puristes mais ravira les enfants. Néanmoins, on peut parler de réussite pour ce one-shot. Deux premières histoires avec un rendu relativement bon. Pour un public familial.
- Les classiques en manga
- Auteurs : Azuki Nunobukuro; Russkey
- Editeur: Nobi Nobi !
- Prix: 9.75€ par volume
- Sortie: 09 octobre 2014
Assassination classroom
Yusei Matsui a créé une série manga addictive et d’une excellente qualité, Assassination classroom. Les éditions Kana propose le sixième tome de cette classe un peu spéciale, dirigée par Koro, sorte de poulpe géant.
Résumé de l’éditeur : Un nouveau plan machiavélique pour tuer Koro sensei se prépare dans la classe E : se basant sur l’hypothèse que leur professeur n’est pas forcément à l’aise dans l’eau, les élèves veulent profiter de cette faiblesse pour tenter une nouvelle fois de l’achever. Cette nouvelle stratégie est menée de main de maître par Kataoka, qui est bien trop douée par être arrivée dans la classe par hasard ; quel secret cache-t-elle donc ?
Le lecteur retrouve avec un grand bonheur l’univers fantastique de Yusei Matsui. Le mangaka réussit à se renouveler parfaitement dans ce sixième volume. Les élèves de la classe 3E du collège Kunugigoaka usent de stratagèmes pour éliminer leur professeur très étrange, Monsieur Koro. Dans ce sixième opus, ils proposent de mettre à l’eau le poulpe et de le tuer. Ils ont remarqué qu’il se transformait lorsqu’il était mouillé. Pour cela, ils confient la mission à Kataoka, championne de crowl. Mais cette jeune adolescente a un lourd secret : elle aurait failli noyer une camarade, qui depuis la fait chanter. De son côté Terasaka se rebelle et pense que les autres élèves sont sous influence et ne veulent pas réellement tuer Koro. Tenir en haleine son lectorat avec une idée simple au départ, voilà la grande force du japonais. De plus, il propose un découpage et des cadrages d’une grande originalité, qui rythment agréablement son récit.
- Assassination classroom
- Auteur : Yusei Matsui
- Editeur: Kana
- Prix: 6.85€
- Sortie: 03 octobre 2014
Et pour quelques pages de plus…
Pour compléter notre sélection de la semaine, Case Départ vous conseille aussi les albums suivants :
Top 14
Le 19 février sortait dans les bacs des libraires, le premier tome de la série Top 14. Le bouclier, le deuxième volume de cette série est toujours signé Benjamin Ferré, Christophe Lanne et Gildas Le Roc’h.
Résumé de l’éditeur : La Top Team est une équipe de rugby constituée des 14 meilleurs espoirs de chaque club de l’élite française. Plus Jeremy, un jeune garçon fan de rugby qui gagne un concours de pénalités lui permettant d’intégrer le groupe. Cette équipe va porter haut les couleurs de tous les clubs du TOP 14 en affrontant ses homologues européens et tenter de remporter le bouclier « Team Challenge ».
Les quinze jeunes espoirs pourront profiter de précieux conseils distillés par les joueurs emblématiques du championnat de France tels Rory Kockott, Camille Lopez, Fulgence Ouedraogo, Jean-Baptiste Poux, Joe Rokocoko, Silvère Tian, Jonny Wilkinson… et compter sur leur soutien.
Les éditions Soleil et la Ligue Nationale de Rugby se sont associés pour publier Top 14, un diptyque sur le rêve d’un gamin dans ce sport. Le récit de Ferré est toujours autant accrocheur et idéal pour les jeunes enfants épris de ce sport. Il y a les matchs mais aussi la vie quotidienne de Jérémy qui rythment agréablement l’album.
Alors que l’on découvrait les premiers pas hésitant de Jérémy dans le monde de l’ovalie, le second tome s’ouvre sur la fin d’un match tiré au cordeau. L’adolescent faisant une passe décisive pour un essai et bonifiant les 5 points par une transformation. Cette victoire permet à la jeune Top Team d’aller défier les anglais chez eux à Londres pour remporter le tournoi. La vie du jeune garçon est toujours aussi délicate, entre Ilda, sa tante qui ne veut pas entendre parler de rugby à la maison et Boris, le fier à bras, toujours à l’humilier devant les autres.
Le trait du duo de dessinateurs, Lannes et Le Roc’h, est toujours aussi efficace et agréable à l’œil. Les planches sont équilibrés et les mouvements des personnages lors des matchs ont de belles amplitudes.
- Top 14, tome 2/2 : Le bouclier
- Scénariste : Benjamin Ferrié
- Dessinateurs : Christophe Lannes et Gildas Le Roc’h
- Editeur: Soleil
- Prix: 10.50€
- Sortie: 24 septembre 2014
Journal d’un chat assassin
Journal d’un chat assassin, le best-seller du roman de Anne Fine est enfin adapté en bande dessinée par Véronique Deiss et publié par les éditions Rue de Sèvres.
Résumé de l’éditeur : Tuffy n’est vraiment pas un chat fréquentable : il a mauvais caractère, adore martyriser les oiseaux et rentre très souvent avec une victime animale entre les dents, ce qui ne manque jamais de faire fondre en larmes sa jeune maîtresse Ellie. Si bien que quand il revient avec le lapin des voisins, mort, entre les pattes, il est immédiatement accusé… mais n’a pas les mots pour donner sa version des faits ! Voici son journal, qui nous dévoile tout de la psychologie de ce chat assassin.
Décliné en chapitre, selon les jours de la semaine, Journal d’un chat assassin met en scène un chat complètement barré et détestable au plus haut point. Tuffy, le vilain matou aime chasser et manger des oiseaux ou des souris, comme tous les chats. Seulement sa famille, elle, ne l’entend pas ainsi et notamment Ellie, la petite fille. Il ira même jusqu’à faire trépasser Thumper, le lapin des voisins. Le père et la mère trouvant un stratagème amusant pour ne pas accuser le vilain chat. On n’est pas très enthousiaste à la lecture de l’album de Véronique Deiss, il faut dire que les romans sont formidables mais l’adaptation plutôt faiblarde. La déclinaison n’est pas une chose aisée. Non par le trait humoristique de l’auteure mais par les histoires choisies, pas d’une grande originalité et assez simples.
- Journal d’un chat assassin
- Auteure : Véronique Deiss, d’après Anne Fine
- Editeur: Rue de Sèvres
- Prix: 10.50€
- Sortie: 1er octobre 2014
Wolinski, mes années 70
En 1960, une bande de copains créée Hara-Kiri. Parmi les piliers et fondateurs, comme le Professeur Choron, François Cavanna, Francis Blanche, Topor, Fred, Reiser ou Cabu, il y a Georges Wolinski. Quelques membres vont ensuite donner naissance à Charlie Hebdo en 1969.
Toutes les semaines, le dessin de « une » est choisi parmi les propositions des dessinateurs. Wolinski, a tout gardé et notamment celles non-publiées. Les éditions Les échappés-Charlie Hebdo ont décidé de publier ces 500 illustrations dans un très bel ouvrage Wolinski, mes années 70.
A l’intérieur, le lecteur retrouvera toutes les thématiques liées à cette décennie (le droit de vote à 18ans, la Guerre du Vietnam…), les personnages politiques incontournables (VGE, Barre, Chirac, Mitterrand) ainsi que des illustrations sur des thèmes plus généraux (la fête des mères, le football, le Tour de France, la prison, la police, le racisme, la religion, le Pape ou l’évasion fiscale).
« Débordant d’une vie gigotante et cocasse, irradiant la tendresse, la sensualité », ainsi Cavanna décrivait-il son trait. A travers ce livre, le lecteur observe l’évolution du trait de l’auteur de Vive la France ! (Seuil) et de Le village des femmes (Seuil) mais aussi son affirmation vis-à-vis de ses idées politiques.
Un très bel ouvrage sur l’un des plus grands dessinateurs français, récompensé en 2005 par le Grand Prix de la Ville d’Angoulême.
- Wolinski, mes années 70
- Auteur : Georges Wolinski
- Editeur: Les échappés – Charlie Hebdo
- Prix: 32€
- Sortie: 16 octobre 2014
De Gaulle et Marianne,
selon Jacques Faizant
L’historien Jean-Pierre Guéno présente De Gaulle et Marianne selon Jacques Faizant (L’histoire d’amour de la 5e République) publié par les éditions Hugo Image. Cet ouvrage de 224 pages décrypte les relations entre le Général et la République à travers les illustrations du dessinateur de presse.
Résumé de l’éditeur : En 1958, celui qui avait sauvé la France entre 1944 et 1945 a mis au monde sa troisième fille : la 5e République. Il a commencé à élever celle qu’il portait déjà dans ses rêves en 1941, lorsqu’il en dessinait l’âme et le visage, à Londres, sous les bombes du Blitz, alors qu’il devait gagner la guerre tout en imaginant déjà la paix.
Cette Marianne de la cinquième génération a été très précoce : elle est née au cœur d’une guerre civile et militaire qui déchirait la France et l’Algérie, elle a vécu sa crise d’adolescence à l’âge de dix ans, sur les barricades de 1968, et elle est devenue orpheline deux ans plus tard, éplorée sur un chêne abattu, le 9 novembre 1970.
Dans ces dessins, Marianne était une allégorie de la République, tantôt muse, mère, fille et maîtresse de tous les français et plus particulièrement du Général De Gaulle. Avec beaucoup de tendresse et d’affection, Jacques Faizant illustra cette relation particulière et intime dans les pages du Figaro, Candide ou Le nouveau Candide. Son trait ligne-claire est d’une grande élégance et d’une belle lisibilité. Un très bel ouvrage pour les plus anciens d’entre-nous, un regard historique et quasi sociologique de cette période (1958-1970).
- De Gaulle et Marianne selon Jacques Faizant, L’histoire d’amour de la 5e République
- Auteurs : Jean-Pierre Guéno, d’après les illustrations de Jacques Faizant
- Editeur: Hugo Image
- Prix: 25€
- Sortie: 02 octobre 2014
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