La sélection de la semaine : Juge Bao, Les aventures planches à la première personne, Espions de famille, Noragami, NSA, Darker than black, L’héritage des Taironas, Uwagaki, Terra prime, Prisoner and paper plane, Kuro un coeur de chat, Un loup est un loup, Marc Davis anatomie d’une légende, Alice et Valentine, Cléo un grande pharaonne, My bodyguard et Rencontre avec monstre

Terra Prime, tome 1 – Ogaki (Delcourt)

Pour ce premier week-end du mois de mars, Case Départ vous propose sa belle sélection de la semaine. En vous ouvrant sa bibliothèque, le blog met en lumière de très bonnes bandes dessinées. Nous passons au crible, les albums suivants : L’ultime volume du formidable manga Juge Bao, Les aventures planches à la première personne : une belle autobiographie de Jimmy Beaulieu, la quatrième aventure des Espions de famille, les deux premiers volets du nouveau manga Pika : Noragami, NSA : un polar d’espionnage de Thierry Gloris et Sergio Bleda, Darker than black : un manga tiré d’une série animée, L’héritage des Taironas : une belle saga familiale entre la Normandie et la Californie, l’avant-dernier tome du manga romantique Uwagaki, Terra Prime : un beau récit d’anticipation signé Ogaki, l’étrange et dérangeant manga Prisoner and paper plane, le premier volume de Kuro un cœur de chat, le premier tome de la saga Un loup est un loup, un sublime ouvrage sur Marc Davis : un auteur Disney, Alice et Valentine : une nouvelle série pour adolescentes, le premier tome de la série jeunesse Bamboo : Cléo la grande pharaonne, My bodyguard : un idylle naissante entre deux hommes et un album pour adultes : Rencontre avec monstre. Bonnes lectures.

Juge Bao

Patrick Marty et Nie Chongrui mettent la touche finale à l’excellent série Juge Bao. Publié par Fei, ce beau roman graphique se déroule sous un format manga et met en scène le haut magistrat incorruptible du 11e siècle.

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• Juge Bao, volume 6/6 : Juge Bao et l’Impératrice oubliée
  
• Scénariste : Patrick Marty
•  Dessinateur : Chongrui Nie
• Editeur : Fei
• Prix : 8.90€
• Sortie : 07 janvier 2015

Les aventures,

planches à la première personne

Devenu l’un des chefs de file de la bande dessinée québécoise, Jimmy Beaulieu a développé une oeuvre marquante et touchante, teintée d’humour. Les impressions Nouvelles publient Les aventures, planches à la première personne, un recueil d’histoires autobiographiques dessinées entre 1998 et 2013.

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• Les aventures, planches à la première personne
  
• Auteur : Jimmy Beaulieu
• Editeur : Les Impressions Nouvelles
• Prix : 19€
• Sortie : 05 février 2015

Espions de famille

Voilà notre coup de cœur Série de Jeunesse de la semaine ! Espions de famille met en scène deux adolescents Leïla et Alex, apprentis espion et le grand-père de ce dernier, plus connu sous le nom de B707, ex-agent. Après de nombreux exploits, dans ce quatrième volume, L’étoffe des double-zéros, ils intègrent une école spécialisée pour espions en herbe. Publiée par BD Kids, la série est signée Thierry Gaudin et Romain Ronzeau.
Résumé de l’éditeur :
L’académie des espions recrute ! Grâce à leurs exploits passés, Leïla et Alex, malgré leur jeune âge, ont été conviés à y effectuer un stage de formation. Mais les épreuves qui les attendent risquent de mettre à rude épreuve leurs nerfs… et leur relation !

L’étoffe des doubles-zéros est le premier volume du second cycle de la série. Dans les premiers tomes, Alex découvrait le passé de héros de son grand-père Amédée, un très grand espion français nommé B707. Les ennemis de son papi, encore en activité, venaient même défier le jeune garçon. Aidé de Leïla, son amoureuse, il arrivait à déjouer leurs mauvaises intentions, sauvant deux-trois fois la planète.

Dans ce nouveau volet de leurs aventures, Alex et Leïla arrivent dans une école pour super-espions, quelque part dans l’Est de la France. Les nouveaux sont mélangés aux anciens, très jaloux de leur arrivée. Au programme : parcours du combattant, cours d’arts martiaux, nouvelles technologies et surtout cours d’espionnage dispensés par Amédée, qui a intégré le corps enseignant. Mais les anciens n’aiment pas ses cours, pensant que ce dernier est ringard et surtout soporifique lorsqu’il raconte ses interminables missions. Cette situation d’ailleurs embarrasse son petit-fils, qui le défend bec et ongles. De plus, le directeur de l’école essaie de faire éloigner Leïla de son petit ami, ce qu’il ne comprend pas réellement.
Alex est un garçon agréable, droit, loyal, un brin râleur, aux qualités physiques limitées mais très doué dans le maniement des ordinateurs. Leïla, adolescente belle et intelligente, est douée pour les exercices physiques et les techniques de combats.

Cette série d’espionnage pour adolescents possède tous les ingrédients pour les accrocher : une ambiance Hunger Games (sans mort bien évidemment) qui exacerbe les rivalités entre les élèves, nouvelles technologies, rythme enlevé, combats, ennemis de haute-volée et un grand sens de l’humour (par le personnage d’Alex, par le nouvel élève toujours déboussolé, mais aussi le décalage entre les générations). Les exploits des uns font échos aux explosions des autres et le lecteur passe des entraînements aux combats entre les anciens et les nouveaux. L’univers est d’une grande richesse, plein de clins d’œil aux séries du genre (James Bond, Spy Kids…). L’intrigue originale proposée par Thierry Gaudin accroche le lecteur jusqu’au bout, entraîné par des ados-espions attachants et d’une belle intelligence scénaristique.

Le trait de Romain Ronzeau est d’une excellente qualité. Loin des dessins caractéristiques de la maison Bayard (Tom Tom et Nana, Anatole Latuile), il propose des planches équilibrées de 8-9 vignettes, qui impulsent un rythme fou au récit.

Pré-publiée dans Okapi, la série Espions de famille est à découvrir au plus vite tant elle est d’une haute qualité. Espion un jour, espion toujours !

• Espions de famille, tome 4 : L’étoffe des double-zéros
  
• Scénariste : Thierry Gaudin
•  Dessinateur : Romain Ronzeau
• Editeur : BD Kids, Bayard
• Prix : 9.95€
• Sortie : 04 février 2015

 Noragami

Le lectorat français l’attendait avec impatience : Noragami débarque enfin. Publiée par Pika, la série d’Adachitoka met en scène une drôle de dieu, Yato, prêt à tout pour aider son prochain.

Résumé de l’éditeur :
Yato est un dieu à tout faire, capable de terrasser des monstres venus de l’au-delà. Mais son orgueil et son égoïsme le rendent aussi impopulaire parmi les esprits que parmi les humains. C’est cet éternel loser que Hiyori croit sauver, au péril de sa vie, en l’empêchant de se faire renverser par un bus. Au seuil de la mort, cette dernière acquiert la capacité de séparer son âme de son corps et de voir les créatures qui hantent notre monde. Coincée avec Yato jusqu’à ce qu’il la rende humaine de nouveau, elle le suit dans toutes ses galères. Lui n’a qu’un objectif : devenir riche et célèbre, quitte à remplir les missions les plus risquées…

Au Japon, Noragami compte déjà 12 volumes et connaît un succès éditorial intéressant (2,2 millions d’exemplaires vendus en 2014, ainsi qu’une série animée diffusée à la télévision). Il faut dire que le récit d’Adachitoka est un formidable shônen fantastique, porté par un personnage des plus truculents : Yato est un dieu particulier, SDF et mal-aimé. Son but : avoir un lieu de culte dédié, pourtant ce n’est pas gagné. Ce loser magnifique n’est pas une grande divinité, juste un tout petit dieu, qui deviendra grand s’il aide les humains et se comporte correctement. Mais voilà, personne ne fait appel à lui. Il décide donc d’utiliser des méthodes alternatives (numéros de téléphone dans les toilettes de lycées, affichettes…), quitte à déplaire. Imbu de sa personne, détestable, il porte de coups avant de réfléchir. Pourtant, ses services ne sont pas onéreux : 5 yens, la même somme que les gens donnent en offrande dans les temples. Accompagné de Hanki, son shinki (attribut divin, tel un ustensile) sous forme de jeune fille, il se retrouve seul rapidement puisque cette dernière démissionne.

Adachitoka (un duo de dessinatrices) fonde aussi son histoire sur les légendes japonaises et plus particulièrement les créatures fantastiques comme les ayakashis. Teinté d’un bel humour à travers le personnage principal, le lecteur prendra beaucoup de plaisir en le parcourant.

• Noragami, volumes 1 & 2
  
• Auteurs : Adachitoka
• Editeur : Pika
• Prix : 7.20€ par volume
• Sortie : 04 février 2015

NSA

Sorte de Rain Man des années 2010, Appolo est au cœur d’un programme secret de la NSA, les renseignements américains. Alors que sa mère meurt à la suite d’une machinerie d’ennemis de l’Etat, il se retrouve seul. Il lui reste pourtant Oz, sa sœur, jeune flic, qu’il n’a pas vu depuis son enfance. Une drôle de cohibation commence entre eux. Sur fond d’espionnage ultra-moderne, L’oracle est le premier album de la très bonne série Casterman, NSA, signée Thierry Gloris et Sergio Bleda.

Résumé de l’éditeur :
Appolo est un autiste. Ses fulgurantes capacités d’analyse l’ont conduit à travailler pour la très secrète et opaque NSA, le service d’écoutes des services secrets américains. Lors d’une de ces séances de travail hors du commun, il avait clairement prévu les attentats du 11 septembre. Depuis lors, il est traité en véritable génie ayant à sa disposition un bureau high tech au sein de la NSA. Mais son univers vacille lorsque sa maman, garantie de son équilibre mental, est écrasée sous ses yeux par un chauffard. Depuis lors, Appollo n’est plus en orbite, il bugge et cela inquiète les pontes des services secrets. Il faut à tout prix lui recréer un équilibre. Une rapide enquête révèle l’existence d’une soeur, OZ qui est flic en intervention dans l’Arizona qui pourrait s’occuper de lui. Fait étrange, Appolo est noir alors qu’Oz est latino. Alors que tout concourt à rassurer notre devin, lui et sa soeur sont victimes de plusieurs attentats. Et si tout cela était fomenté à bon escient afin de camoufler une menace de grande ampleur ?

Il faut prendre le temps d’ouvrir cet excellent album et ne pas rester seulement sur la vision de la couverture, pas très accrocheuse et un peu ratée. Il faut dire que la thématique de cette nouvelle série est très originale (même si on parle beaucoup en ce moment de la NSA, de Wikileaks ou d’Edward Snowden) : Thierry Gloris mêle habilement l’espionnage, les relations fraternelles et la maladie. S’appuyant sur un duo de personnages antinomique, il mène son lecteur dans une enquête haletante qui va à cent à l’heure. Il y a d’abord Appolo, afro-américain d’une trentaine d’années atteint du syndrome d’Asperger et véritable génie. Tous les matins à heure fixe, Aaron, Abigail et David, des agents de la NSA, lui montrent des images venues du monde entier. A travers ce programme secret de l’agence américaine, il réussit à deviner les événements importants qui vont arriver ; comme par exemple les attentats du 11 septembre, seul à l’avoir prédit. Alors que sa mère est renversée intentionnellement par un chauffard, il se retrouve seul. Pourtant, à l’autre bout du pays, il existe Oz, sa demi-sœur, qu’il n’a pas vu depuis longtemps. Jeune flic aux méthodes musclées, elle n’a jamais réussi à entrer au FBI. En acceptant de protéger son frère, elle ne savait pas qu’elle serait au cœur d’une drôle de machination.

Même si l’on pourrait penser que l’intrigue possède des ressorts classiques (services secrets, cible à abattre, complot, policière à part, relations familiales…), ajouter ensemble, cela permet de créer une ambiance digne de grands polars. Le lecteur prend plaisir à découvrir cette histoire qui dévoile ses secrets avec parcimonie au fil des pages. En plus de cet espionnage high-tech, les différentes touches d’humour parsèment l’album et permettent de donner quelques bouffées d’oxygène dans ce récit accrocheur aux multiples rebondissements.

Si comme je l’ai dit la couverture n’est pas des plus réussies (le visuel de la seconde est, elle plus agréable), les planches de Sergio Bleda sont formidables. L’auteur espagnol, habitué des comics (Dolls Killer chez Soleil ou Vampire Dance chez Dark Horse), livre ici des pages semi-réalistes d’une excellente qualité. Son découpage dynamique met en avant les personnages et les scènes d’action.

• NSA, tome 1/2 : L’oracle
  
• Scénariste : Thierry Gloris
•  Dessinateur : Sergio Bleda
• Editeur : Casterman
• Prix : 13.50€
• Sortie : 11 février 2015

Darker than black

Evénement dans le monde du manga : la série culte Darker than black est de retour. Publié par Ki oon et signé Yuji Iwahara, le manga s’inspire de la série animée.

Résumé de l’éditeur :
Voilà 10 ans maintenant qu’un champ de force d’origine inconnue, la Porte des Enfers, s’est dressé autour de Tokyo. Ce mystérieux bouleversement s’est accompagné de la mutation de nombreux humains en êtres dotés de pouvoirs surnaturels, les Contractants. Ces implacables machines à tuer sont souvent employées illégalement par certaines organisations mafieuses, voire quelques organismes d’État, pour s’acquitter des basses besognes…

Si leur existence reste une rumeur pour le grand public, c’est en partie grâce à la Section 4, une brigade d’élite créée dans le but de surveiller et d’appréhender les Contractants pour empêcher leur circulation au sein de la société civile… Pour Misaki Kirihara, jeune et brillant lieutenant de la Section 4, les dernières semaines n’ont pas été de tout repos : un mystérieux Contractant erre dans les rues de Tokyo et dupe ses victimes, des humains au bord du suicide, en leur proposant de les aider dans leur quête de vengeance…

Au départ Darker than black est une série animée réalisée par Tensai Okamua et produite par les studios Bones. Diffusée en Japon en 2007, elle le sera par la suite en France en 2011. Un manga fut publié une première fois par Panini en 2010 et c’est l’éditeur Ki oon qui édite la deuxième saison. Pour ce formidable seinen, c’est le créateur des personnages de l’anime, Yuji Iwahara, qui reprend les pinceaux. Cette nouvelle fournée, que les amateurs de la série ou les néophytes pourront lire, sera composée de 4 volumes. En effet, c’est bien une nouvelle enquête qui est à l’honneur dans cette nouvelle saison.

Le mangaka livre une intrigue où l’action et le fantastique s’entremêlent. Le Tokyo futuriste de l’auteur joue un rôle central dans l’histoire. Un mur fut édifié (Les portes de l’enfer) pour repousser les curieux d’aller observer les Contractants,  personnes dont le caractère a changé : certains ont perdu leurs émotions, d’autres ne contrôlent pas leur capacités (les moratoriums) et enfin les Dolls, qui n’ont plus aucune individualité. Tous ont acquis des dons surnaturels de différentes sortes. Engagés par des organisations secrètes, ils sont missionnés pour effectuer les sales besognes. Après avoir utilisé leur pouvoir, ils doivent effectuer une rémunération, sorte de rituel compulsif (par exemple, le BK 201 doit manger des petites sphères).

Dans ce premier volume, une enquête policière se met en place dès les premières pages. Pour découvrir l’assassin, c’est le lieutenant Kirihara, jeune policière, qui est nommée. Déboussolée par les meurtres, elle ne sait pas vraiment s’ils sont l’œuvre de Contractants. De plus, le trait de Yuji Iwahara est une grande qualité comme pour son autre excellente série Dimension W (Ki oon).

Darker than black : un excellent début pour cette saison 2 reprise par le créateur original. Pour les amateurs de la série animée, mais facilement lisible par les nouveaux lecteurs.

• Darker than black, volume 1/4
  
• Auteur : Yuji Iwahara
• Editeur : Ki oon
• Prix : 7.90€
• Sortie : 12 février 2015

L’héritage des Taironas

L’héritage des Taironas est la nouvelle grande saga familiale des éditions Dupuis, fondée sur l’histoire de la famille De la Ruquerie et plus particulièrement celle de Richard, jeune hobereau normand qui part travailler en Californie à la fin du Second Empire. Trahisons, secrets de famille, construction de lignes de chemin de fer, histoires d’amour et pectoral précolombien sont au cœur de ce premier tome, Monde nouveau, scénarisé par Stéphane Beauverger et François de la Ruquerie et mis en image par Elvire de Cock.
Résumé de l’éditeur :
L’aventure romantique d’un hobereau normand qui part aider à la construction du chemin de fer en Amérique, qui réapprend à vivre avec les derniers représentants de peuple amérindien, les Kogis et les Taironas, et qui revient en Europe porteur du témoignage d’une civilisation disparue.

Voilà une nouvelle fresque romanesque qui démarre de la plus belles des façons. Le récit assez classique de François de la Ruquerie fait écho à ces ancêtres. Aidé par Stéphane Beauverger pour le mettre en forme, il puise dans l’histoire familiale pour livrer une saga d’aventures et d’amour très réussie. Pour cela, le duo de scénariste met en scène des personnages haut-en-couleurs : Richard, jeune cadet de bonne famille, écrasé par les traditions, écarté de son amour d’Amélie par son père au profit de son frère, être détestable. Monsieur de la Ruquerie, homme fortuné qui règne de main de maître sur un domaine immense et qui essaie de mettre à genou les paysans locaux par l’assèchement du marais voisin.

Le patriarche le mettra même à l’écart de la famille en lui demandant de partir pour Plymouth, chez son cousin Edward. Mais rapidement, les deux décident de partir en Californie, terre nouvelle, terre de richesse et de grands espaces. Richard met à profit ses études de droit, son don de négociateur et sa grande diplomatie pour racheter les terres de pionniers afin d’étendre leur domaine. Le deux hommes font alors fortune. Gareth, un négociant plus important, lui propose de venir travailler sur le projet du futur tracé du chemin de fer, allant d’un océan à l’autre.

Le lecteur se prend au jeu de ce premier tome aux accents normands et californiens et s’attache à ce rêveur et grand idéaliste qu’est Richard. Le trait réaliste de Elvire de Cock est d’une belle qualité. Passées les douze premières pages moins réussies à cause d’une mise en couleur fade, la suite est formidable et cette fois-ci les dessins sont d’une très belle clarté. Il faut dire que les recherches sur les costumes, les décors américains lui permettent de réaliser de superbes planches.

Le lecteur n’attendra pas trop longtemps pour connaître la fin de l’histoire, puisque le second tome de ce diptyque est annoncé pour avril 2015.

• L’héritage des Taironas, tome 1/2 : Monde nouveau
  
• Scénaristes : Stéphane Beauverger et François de la Ruquerie
•  Dessinatrice : Elvire de Cock
• Editeur : Dupuis
• Prix : 14.50€
• Sortie : 06 février 2015

Uwagaki

Ryo Yasohachi livre le troisième  et avant-dernier volume de la série sentimentale Uwagaki, publiée par Doki Doki.

Résumé de l’éditeur :
Ajio est raide love de Chiaki, une pétillante camarade de classe. Le problème, c’est qu’il est plus habitué à recevoir des vents que des sourires ! Eh oui, le cœur de Chiaki bat pour un autre garçon. Fruit du hasard (ou pas), les lycéens sont tous deux consignés dans le bureau de l’énigmatique professeur Yamada. Ce dernier leur propose un marché inattendu…  Il annule les heures de colle si les jeunes se prêtent à une expérience amoureuse hallucinante : Ajio doit conquérir le cœur de Koaki, l’exacte réplique de la belle que le prof vient de créer sous leurs yeux ! Au bout de quelques mois,  les doubles fusionneront et celle qui aura le plus de sentiments pour son copain l’emportera… Allez Ajio, on se motive, c’est la chance de ta vie !

Dans ce troisième et avant-dernier volume, Ryo Yosohachi continue de charmer son lectorat par une intrigue originale, à la folie-douce et à l’humour dévastateur. Ajikawa, un ami d’Ajio, le reçoit dans son appartement qu’il partage avec Sawa, une jeune étudiante qu’il essaie de séduire, en vain. De son côté, notre héros est passé au stade suivant avec Koaki, en l’embrassant. Même si leur relation n’est pas très clair pour lui, ne sachant pas réellement sa position par rapport à elle. Chez la réplique exacte de Chiaki ; seuls les cheveux diffèrent, ils sont plus courts. Alors qu’il a toujours voulu sortir avec Chiaki, il se contentera de son double.

Il faut dire que l’expérience scientifique proposée par le Professeur Yamada est toujours aussi surprenante. L’homme de science étant lui aussi un personnage très mystérieux et à la psychologie étrange.
De plus, Ajio essaie par tous les moyens que Kazuya se remette avec Chiaki, afin de l’éloigner de lui. Mais le jeune homme ne veut en aucun cas ressortir avec elle. La nouvelle de cette entrevue met alors en colère la jeune fille.

Uwagaki : une série simple et plaisante pour tout public, en quatre volumes.

• Uwagaki, volume 3/4
  
• Auteur : Ryo Yasohachi
• Editeur : Doki Doki
• Prix : 7.50€
• Sortie : 04 février 2015

Terra prime

Parmi le flot important de bandes dessinées publiées juste avant le Festival d’Angoulême, nous avions laissé passer un album paru fin janvier : La colonie, le premier volet de la nouvelle saga de science-fiction d’Ogaki, Terra Prime, éditée par les éditions Delcourt. Un gigantesque convoi humain poursuit sa recherche d’une planète habitable dans les méandres de l’espace.

Résumé de l’éditeur :
Il y a 250 ans, un million d’hommes et de femmes quittaient la Terre pour partir à la recherche d’une nouvelle planète habitable. Trois générations de vie commune dans un vaisseaumonde, cocon inaltérable aux frontières bien dessinées, reconstitution parfaite d’un monde passé, à jamais révolu. Mais comment réagir quand on se retrouve brusquement confronté à l’altérité ?

Le Victoria III, un gigantesque vaisseaumonde transportant plus d’un million d’êtres humains se fraye un chemin dans l’immensité de l’espace afin de trouver une planète viable et ainsi la coloniser. Parti il y a 150 ans, c’est donc la troisième génération à y vivre sans avoir encore atteint le Saint Graal. Dans cette méga machine volante, tout est fait pour que les humains vivent en parfaite harmonie. L’ordre y règne grâce à un gouvernement un brin dictatorial, qui aime rendre hommage aux premiers colons notamment par la Fête du Grand Départ. Les responsables haranguent la foule en martelant à l’envi le même discours : la joie de perpétrer un mode de vie civilisée.

Dans cet espace clos, on peut y travailler, trouver des restaurants, visiter des musées et se détendre dans des parcs. Dans cet espace high-tech, se trouve aussi des laboratoires, comme celui du Professeur Arck, qui stocke des milliers d’anciens êtres vivants sur Terre afin de créer de nouveaux humains. Cet sorte de Docteur Frankenstein essaie de rallier à lui, Elise Torov, une brillante professeur d’université. Ces deux personnes sont un peu à part dans le convoi ; elles ont un discours allant un peu à contre-courant de celui plus officiel.

Pourtant, une partie de la population souhaite ne pas atterrir sur un nouvel astre qui serait compatible. C’est alors qu’une explosion déstabilise le vaisseau qui s’écrase, ne laissant que 10 000 survivants.
Ce beau récit d’anticipation d’Ogaki mêle habilement la politique, l’instinct de survie, la conquête spatiale, les manipulations génétiques et l’action. Le premier volume de cette histoire, édité dans une forme comics, se laisse facilement lire, malgré quelques incongruités que seuls les pinailleurs relèveront. A mi-chemin d’Avatar (pour le côté nature) et BattleStar Galactica (pour sa recherche d’une nouvelle planète), le mélange est assez réussi. Il faudra néanmoins alléger la suite du scénario, un peu alambiqué, pour le rendre encore plus agréable ; de plus, parfois le lecteur à une impression de déjà-vu. Quid de la langue identique entre les humains et les habitants de la nouvelle planète ?

Mais cela est contrebalancé par une partie graphique de premier plan. L’univers mis en place par l’auteur des Guerriers du silence (avec Pierre Bordage, Delcourt) et de Meteors (avec Fred Duval, Delcourt) est d’une grande richesse : les planches représentant le Victoria III regorgent de détails précis et soignés et celles sur la nouvelle planète mettent en scène une faune et une flore luxuriante d’une grande beauté. Le gigantisme du vaisseau-monde ultra-moderne froid et high-tech tranche avec la nature immense et variée, plus accueillante et chaleureuse sur Terra Prime.

Terra Prime : un premier album prometteur pour cette nouvelle série d’anticipation ciblée pour les adolescents.

• Terra prime, tome 1 : La colonie
  
• Auteur : Ogaki
• Editeur : Delcourt, collection Néopolis
• Prix : 16.95€
• Sortie : 28 janvier 2015

Prisoner & paper plane

Les éditions Komikku présentent le premier volume de Prisoner and paper plane, un manga dans un univers carcéral glauque et ultra-violent, signé Nekoromin@ShujinP et Saki Akamura.

Résumé de l’éditeur :
Après s’être révoltés contre un empire, les combattants d’une même race sont envoyés dans un camp. Parmi eux, un jeune homme qui porte le numéro de matricule 420… Dans cet environnement éprouvant, il est maltraité aussi bien par les gardes que par les autres prisonniers. Un jour, alors qu’il s’était abandonné au désespoir après de nouvelles brimades, il tombe nez à nez avec une jeune fille, qui lui sourit depuis l’autre côté de la clôture. Cette rencontre inattendue va bouleverser son destin…

Pour lire le premier volet de Prisoner et Paper plane, il faut avoir le cœur bien accroché. Il faut dire que le récit angoissant voire effrayant de Nekoromin@ShujinP n’épargne rien au lecteur : ni les humiliations, ni la visions des coups, ni les privations, ni les brimades, ni le sadisme des officiers et des autres prisonniers, ni la déchéance physique et mentale du personnage principal connu sous le Numéro 420.
Marqué dans sa chaire (son chiffre est tatoué sur son bras), ce jeune homme d’aspect fragile et stressé, a beaucoup de mal à se sentir en sécurité, physique et mentale. Ancien révolté contre un empire, héros meurtri, il avance pas à pas avec une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Il le sait, sa fin est proche, affaibli parce qu’il ne mange pas, il doit se mouvoir avec beaucoup de difficultés jusqu’à la cantine où est servi le seul repas (un tous les 3 jours). Blessé au pied, il prend sur lui pour y arriver.

Prévu en trois tomes, le scénariste confie avec de l’ironie (?) : « J’espère sincèrement que le sort de ce garçon vous fait éprouver de la tristesse et de la douleur, et que vous serez heureux de reprendre le cours de votre vie quotidienne après cette lecture ». Dérangeant à tous les égards, il laisse néanmoins la porte ouverte à de l’espoir par cette jeune fille de l’autre côté du grillage. L’amour peut-il triompher de la barbarie ? Voilà l’étrange concept de ce manga.
Est-ce un pamphlet contre l’incarcération inhumaine ? Contre les dictatures ? Un parallèle avec les déportations dans les camps de l’horreur lors de la Seconde Guerre Mondiale ? On reste un peu circonspect à la lecture de ce premier tome.

A noter que Prisoner and paper plane est l’adaptation d’un light novel éponyme, paru au Japon en 2012. Cet écrit est lui-même inspiré par deux chansons Vocaloid (logiciel qui permet de synthétiser une voix humaine, beaucoup utilisé par les groupes de J-Pop, au Japon).

• Prisoner & paper plane, volume 1/4
  
• Scénariste : Nekoromin@ShujinP
•  Dessinateur : Saki Akamura
• Editeur : Komikku
• Prix : 7.90€
• Sortie : 26 février 2015

Kuro, un cœur de chat

Les éditions Kana dévoilent le premier volume de Kuro un cœur de chat, un manga animalier de Sugisaku. Le lecteur découvre l’histoire de ce petit chaton et Chinko, issus d’une grande portée, abandonnés et recueillis par Monsieur Hige.

Résumé de l’éditeur :
Suivez les aventures de Kuro, le plus craquant des chats ! Kuro, jeune chat noir et sa « soeur » Chinko sont recueillis par M. Hige. Ils vont devoir s’habituer à un nouveau quartier, pas toujours accueillant, et vivre leur vie de félin !

Chez les japonais, les chats tiennent une place à part, presque vénérés, tel le chat porte-bonheur et sa patte en l’air (Maneki-neko) que l’on place à l’entrée des magasin pour inviter les clients à entrer. De plus, à Tokyo, le félin est le symbole de la protection des enfants. Il était donc normal que les mangakas s’accaparent ce phénomène, important depuis une dizaine d’années. Parmi les innombrables productions japonaises, il y a de très bonnes séries comme Chi (Glénat) et maintenant Kuro un cœur de chat.

Publiée à partir de 2001 par Kôdansha, la série comprend déjà 9 volumes au Japon. C’est donc Kana qui a décroché la licence de cette belle saga animalière. A la fois tendre et douce, l’histoire de Sugisaku est composée de petites scénettes courant sur deux pages à chaque fois. La grande originalité de Kuro, c’est que le narrateur est le chaton lui-même, ce qui incarne fortement la série et convient parfaitement aux enfants. Ce manga familial est pourtant assez réaliste, puisque rien n’est oublié, même les moments les plus délicats de la vie du félin (jamais montrés mais plutôt suggérés) : la naissance, le rejet, la fuite des deux chatons, mais aussi la tristesse par la perte d’un frère, ou l’adoption.

Le trait en noir et blanc de la mangaka est original. Les planches composées aux pinceaux mettent en avant les animaux et les personnages d’une belle manière.

• Kuro, un cœur de chat, volume 1
  
• Auteur : Sugisaku
• Editeur : Kana, collection Made In
• Prix : 12.70€
• Sortie : 27 février 2015

Un loup est  loup

Pierre Makyo et Frederico Nardo ont décidé d’adapter en bande dessinée, le roman de Michel Folco, Un loup est un loup, destinée étrange de quintuplés dans la contrée de Racleterre au 18e siècle. Publiée par Glénat, ce contre fascinant, se déroulera sur deux tomes.

Résumé de l’éditeur :
En mars 1763, dans la contrée de Racleterre, Apolline et Clovis Tricotin mettent au monde des quintuplés : Clodomir, Pépin, Dagobert, Clotilde et Charlemagne. Des cinq, c’est Charlemagne, le dernier « sorti », qui est le plus doué et le plus tenace. Il semble même qu’il ait un don pour communiquer avec les animaux. Mais alors que leur père succombe de la rage, la fratrie est frappée par le destin. La vie des quintuplés est brisée alors qu’ils se retrouvent dispersés…

Un loup est un loup est un roman historique de Michel Folco publié en 2007 aux éditions du Seuil. Très documentée, cette œuvre de fiction est construite comme un conte fascinant, mêlant l’Histoire, les croyances païennes et chrétiennes et l’action. Pour être fidèle au roman, Pierre Makyo a fait d’ailleurs appel à l’écrivain pour adapter son écrit. Grâce à son sens du découpage, l’auteur de Balade au bout du monde (Jean-François Charles, Ersel chez Glénat) arrive à résumer ce pavé de plus de 600 pages en deux tomes.

L’esprit du récit de Michel Folco est bien visible dans ce premier volume : le lecteur y retrouve l’ambiance campagnarde, parfois dure des villages reculés du royaume de France au 18e siècle. Les dialogues particulièrement soignés utilisent un français ancien, facile dans sa compréhension. Le tout est mâtiné d’un humour noir grinçant.

Les personnages sont bien campés comme Clovis, le sabotier, travailleur, ayant une bonne réputation et bien intégré dans le village, mais aussi sa femme, gironde et aimante, ainsi que tous les pauvres paysans et les notables locaux comme la femme du seigneur, Crandalle le maître d’armes sournois blessé dans sa chaire de noble, l’avocat Pagès-Fortin, Horvat maître d’armes et enfin tous ceux qui sont proches du Chevalier Armogaste. Le lecteur découvre ainsi les relations distantes que pouvaient avoir ces différents classes sociales (les fameux 3 ordres à la veille de la Révolution) ainsi que les codes stricts concernant le duel.

Les thématiques angoissantes de l’album réside, tout d’abord, dans la mythologie autour du loup, des maladies (la rage) qu’ils peuvent propager, mais surtout à travers les cinq enfants si mystérieux, surnommés Les cinq épateurs de Racleterre. Très proches, voire fusionnels, ils adoptent même un langage compréhensible uniquement par eux. Prêts à tout pour défendre l’un d’entre eux, ils en font voir à tous ceux qui les importunent.

Pour la partie graphique, Pierre Makyo a fait appel à Federico Nardo, dessinateur italien. Son trait semi-réaliste convient parfaitement au récit dur et sombre d’Un loup est un loup. L’auteur de Monster Allergy (Soleil) propose des planches où les visages ont une expressivité forte. Les couleurs sombres d’Antoine Quaresma renforce la noirceur de cette œuvre originale.

• Un loup est un loup, tome 1/2
  
• Scénariste : Pierre Makyo, d’après le roman de Michel Folco
•  Dessinateur : Federico Nardo
• Editeur : Glénat, collection Grafica
• Prix : 14.95€
• Sortie : 04 février 2015

Disney présente …

Marc Davis, anatomie d’une légende

Les éditions Urban Comics ont eu une excellente idée en proposant au public français, un ouvrage publié par Disney, Marc Davis anatomie d’une légende. Il faut dire que cet auteur de talent a imaginé Cruella, Cendrillon ou Alice pour les films d’animation, mais aussi des attractions de Disnyland comme Pirates des Caraïbes. Plongez dans un univers féerique, dans cette biographie dessinée de grande qualité.
Résumé de l’éditeur :
Incontestablement l’un des artistes et animateurs les plus prolifiques de son temps, Marc DAVIS est à l’origine de nombreuses figures emblématiques du dessin animé telles que Cendrillon, Alice ou encore Maléfique. Illustrateur de légende aux multiples facettes, membre des Nine Old Men, ce groupe d’artistes à l’origine du succès des classiques de Disney, il contribua également à l’élaboration de certaines attractions de Disneyland comme Pirate des Caraïbes et La Maison Hantée.

A travers les 208 pages de ce formidable ouvrage, le lecteur découvre un auteur talentueux mais méconnu. Il faut dire que lorsque l’on travaille pour les Studios Disney, on oublie son nom et on s’efface devant le maître dessinateur.

Marc Davis (1913-2000) était un maître de l’animation, character designer, illustrateur pour les plus grands films Disney, imagineer (personne travaillant sur la construction des parcs) pour Disneyland, Disney World ou Disneyland Tokyo. Il y est entré en 1935, en présentant à Walt un portfolio contenant des personnages mais aussi des animaux. D’abord intervalliste, il est rapidement détecté comme un futur grand animateur.

Dans un premier temps, une longue introduction agrémentée de photographies retrace les grande étapes de la vie de l’auteur. Puis, six pages concernant son travail de professeur de dessin (nombreuses études anatomiques, nus…). Ensuite, une douzaine de pages sur ces illustrations autour du thème des animaux (orang-outan, lions, tigres, oiseaux, chevaux, singes, ours… ce qui frappe, c’est les mouvements magnifiques qu’il a pu apporté à ces dessins). Viennent ensuite des carnets de croquis : le cirque, la Guerre de Sécession, animaux, boxeurs, footballeurs américains, basketteurs…

Puis Marc Davis lui-même présente ses études sur l’anatomie du mouvement par des extraits de notes jamais publiées : gammes de position, , squelettes ou animaux en course. Vient ensuite le gros morceau concernant les travaux de recherche chez Disney. On découvre pêle-mêle : Cruella, Dingo, Bongo de Coquin de Printemps (1947), Crapaud (1949), Professeur Hibou (1953), La petite maison (1952), Blanche-Neige (1937), Fleur un personnage de Bambi (1942), Cendrillon (1950), Alice au pays des merveilles (1951), Clochette dans Peter Pan (1953),  La Belle au bois dormant (1959) ou 20 000 lieues sous les mers (1954). Charles Solomon, critique et historien du cinéma parle ensuite de Chantecler, un film jamais produit. Arrive ensuite une partie Imagineering avec des dessins pour des attractions dans les parcs Disney : Jungle Cruise, Enchanted Tiki Room, It’s the small world, Carousel of Progress, Pirates des Caraïbes, La Maison Hantée ou America Sings (donc beaucoup d’attractions américaines). Puis dans Beaux-Arts, le lecteur découvre des reproductions de tableaux de Davis.

Un ouvrage riche donc comportant des reproductions de belle qualité des illustrations de Marc Davis et des textes-hommages signés par de grands noms de l’animation, successeurs de l’auteur, tels que Pete Docter ou Bob Kurtz (Monstres et Cie, Là haut).

• Disney présente … Marc Davis, anatomie d’une légende
  
• Auteur : Marc Davis et un collectif d’auteurs
• Editeur : Urban Comics, collection Urban Books
• Prix : 29€
• Sortie : 27 février 2015

Et pour quelques pages de plus…

Pour compléter notre sélection de la semaine, Case Départ vous conseille aussi les albums suivants :

Alice et Valentine

Les éditions Jungle, par sa collection Miss Jungle, accueille une nouvelle série humoristique pour adolescentes, Alice et Valentine. Signé Pa Ming Chiu et Madeleine Martin, l’album met en scène deux sœurs, l’une collégienne, l’autre professeur. Attention étincelles !

Résumé de l’éditeur :
Alice et Valentine sont deux demi-sœurs. Alice fait son entrée en 3e alors que Valentine intègre la même école en tant que professeur de dessin. Si pour Alice c’est la découverte de l’adolescence et des premiers émois amoureux, pour Valentine, cela signifie le retour dans le petit collège où elle a grandi. Elle y retrouve des souvenirs drôles ou parfois douloureux et surtout sera collègue de son amour de troisième.

Ciblé pour les jeunes adolescentes, ce petit album qui ne paye pas de mine est très réussi. Le récit de Madeleine Martin est une suite de tranches de vie d’Alice et Valentine, sur une page mais qui forme une histoire cohérente. Pour cela, la scénariste a composé des personnages au caractère fort et opposé. D’un côté Valentine, jeune professeur de dessin, en poste dans son ancien collège. Jeune femme dont les relations avec les hommes sont quasi inexistantes, retrouve Marian, un ancien camarade de classe, professeur d’histoire remplaçant. Alors que ce dernier aimait à dessiner, c’est pourtant, elle qui deviendra prof de la discipline. De l’autre, il y a Alice, la demi-sœur de la première, collégienne en troisième, pas très bonne élève et qui retrouve ses amies après de longues vacances mais surtout Valentine en tant que prof.

Entre les amitiés, les histoires d’amour plus ou moins délicates, le collège, les cours avec Marian ou avec Valentine, on se plaît à lire les aventures simples des deux demi-sœurs mais qui parleront à toutes les jeunes filles  L’une est toujours amoureuse du jeune prof et l’autre tombe sous son charme lorsqu’il lui parle de sujets historiques. L’on navigue aisément entre le passé des deux anciens camarades de collèges et l’époque actuelle.

Pour mettre en page cette belle série, Pa Ming Chiu propose un graphisme moderne et rafraîchissant proche des illustrations de magazines féminins.

• Alice et Valentine, tome 1 : L’effet boomerang
  
• Scénariste: Madeleine Martin
• Dessinatrice : Pa Ming Chiu
• Editeur : Jungle, collection Miss Jungle
• Prix : 10.45€
• Sortie : 04 février 2015

Cléo, la grande pharaonne

Hélène Beney s’associe à Christophe Cazenove pour raconter la jeunesse de Cléo, la plus grande pharaonne d’Egypte. Pour mettre en image ses petites aventures humoristique, ils ont fait appel à Richard Martino. Ce premier volume est publié par les éditions Bamboo.

Résumé de l’éditeur :
Future reine d’Égypte, elle est l’égale de César et de Marc Antoine, et la dernière des pharaons. Cléopâtre a rayonné sur l’histoire du monde. Et comme on va le voir dans cette série, petite, elle avait déjà tout d’une grande.

Il faut passer outre la couverture ratée et prendre le temps de découvrir cette nouvelle série humoristique Bamboo. L’album est un succession de gags en une planche écrits à quatre mains par le très confirmé Christophe Cazenove et Hélène Beney (journaliste bande dessinée et adaptatrice de contes populaires dans la collection Pouss’ de Bamboo). Assez réussis, ils mettent scène des moments amusants de la jeunesse de Cléopatre : ses amis, ses relations avec son papa, les visites de pyramides, la momification, les cours, les temples consacrés aux divinités ou encore les crocodiles royaux.

Alors que Richard Martino découvrait l’Egypte des Ptolémés à travers un reportage télévisé, il en émis l’idée à Christophe Cazenove, qui de son côté avait discuté d’un projet sur l’Egypte antique avec Hélène Beney. Voilà comment trois auteurs se retrouvèrent autour d’un thème commun et de leur envie de raconter des histoires amusantes. Il faut dire que le scénariste aime beaucoup participer à ce style de projet (séries d’humour et fond pédagogique) puisqu’il est à l’origine des albums Les Insectes ou Les animaux marins. Comme pour ces derniers, dans Cléo, des cartouches didactiques explicatifs parsèment la bande dessinée ; de plus, un cahier pédagogique de 6 pages est adossé à l’album. Il est l’œuvre de Virginie Joliton, égyptologue, et permet de revenir sur des aspects historiques survolés dans les gags.

• Cléo, la grande pharaonne, tome 1
  
• Scénaristes: Christophe Cazenove et Hélène Beney
• Dessinateur : Richard di Martino
• Editeur : Bamboo
• Prix : 10.60€
• Sortie : 25 février 2015

 My bodyguard

(album pour public averti)

Après Un amour de cuisinier, Junko revient avec un nouvel album pour public averti, My bodyguard, une belle romance entre hommes publiée par Taifu Comics.
Résumé de l’éditeur :
Fraîchement arrivé sur Tokyo, Akira se retrouve du jour au lendemain sans travail et sans logement. Heureusement pour lui, son ami d’enfance Chihiro, avec qui il correspond depuis de nombreuses années mais qu’il n’a pas vu depuis dix ans, l’engage comme garde du corps.Il découvre alors un Chihiro étudiant à la faculté, beau garçon et héritier d’une riche famille. Il commence tant bien que mal son travail, jusqu’au moment où Chihiro lui déclare brusquement sa flamme !

Le petit récit agréable de Junko est construit comme une belle comédie romantique. Teintée d’un très bel humour à travers le personnage d’Akira, cette histoire sans prétention se laisse lire facilement. Il faut dire que la mangaka ne livre pas une histoire où le sexe est débridée mais plutôt une idylle naissante, bien maîtrisée.

Alors que l’on pourrait croire que le synopsis est déjà vu et très classique, ce n’est vraiment pas le cas avec My bodyguard. Chihiro, un jeune étudiant en droit, fils d’un famille riche aux airs de mafia, accueille son ami d’enfance Akira. Alors qu’ils ne se sont vus qu’une fois lorsqu’ils étaient enfants, l’héritier pourtant tient beaucoup à lui. Il fera tout pour l’aider dans son malheur, lui promettant d’être son garde du corps. Entre argent, héritage, tentative d’enlèvement : le rythme est soutenu. Se rapprochant de plus en plus de lui physiquement, il déstabilise le garçon hétéro et peu enclin à ses avances.

Comme pour son précédent ouvrage, Un amour de cuisinier, Junko livre des planches d’une grande élégance et très sensible. Ces personnages sont des modèles de métrosexualité.

• My bodyguard
  
• Auteur : Junko
• Editeur : Taifu Comics
• Prix : 8.99€
• Sortie : 22 janvier 2015

Rencontre avec monstre

(album pour adultes)

A la fin de L’île mystérieuse, Melonie est en fâcheuse posture. Attachée, elle attend avec peur ce que le sort lui réserve. Rencontre avec monstre est la suite des Aventures trépidantes et sexy de Melonie Sweet, un album pour adultes, signé Filobédo et publié par Tabou BD.

Résumé de l’éditeur :
Melonie Sweet est la pulpeuse mascotte porte-bonheur d’une expédition périlleuse qui tente de retrouver un trésor perdu sur une île encore inconnue. Après maintes péripéties, Melonie est offerte en pâture (pas certain que ce soit pour la manger) au monstre qui hante l’île.

Hommage à King Kong, l’album est un récit sexy et comique, mâtiné de fantastique. Entre la faune sauvage délirante (gorille géants avec un membre viril exorbitant ou des bestioles qui volent en forme de sexe), des chasseurs crétins, des scènes de sexe lesbiens ou avec des géants, tous les ingrédients sont réunis pour que le lecteur passe un bon moment.
Le trait cartoon de Filobédo permet de déformer les corps, les rendant sexy mais aussi amusants. Cet auteur autodidacte profite de sa bonne réputation pour livrer le deuxième volet de aventures sexy de Melonie Sweet.

• Les aventures trépidantes et sexy de Melonie Sweet, tome 2 : Rencontre avec monstre
  
• Auteur : Filobedo
• Editeur : Tabou BD
• Prix : 15€
• Sortie : 09 février 2015