5 septembre 1914. Cote 403 (près d’Aydoilles)
Départ à 5h, vers la cote 403. La cote 403 se trouve sur la route d’Aydoilles.
Halte de deux heures dans une belle futaie de hêtres d’où l’on entend à peine le canon.
Ensuite, marche à travers bois parmi les hêtres. Ah !la belle forêt ! Et pourtant je l’apprécie à peine. Popote excellente sous un soleil de plomb.
Ordre, contrordre, ordre, contrordre… Les journées se passent en ordres, contre-ordres, ordres, contre-ordres… Bref à 5h nous avons reçu l’ordre de renoncer au bivouac de la cote 403 et de regagner nos cantonnements de Deyvillers. Accueil chaleureux de la population qui a été plus ou moins pillée par les troupes de passage pendant notre absence.
Tout le 21ème corps est parti, gagnant le Nord ou plutôt l’Est, car maintenant que les Allemands sont à la Ferté-sous-Jouarre !! Il est remplacé par des réserves, les 358ème, 349ème et 370ème d’infanterie.
Maurice Bedel, un futur Goncourt raconte sa Grande Guerre.
Ce témoignage montre bien comment Joffre et son GQG trop loin du théâtre d’opérations pour être réactifs et peu informés de l’état réel de la troupe par manque de communications, l’ont épuisé inutilement, notamment l’infanterie et la cavalerie…
C’est donc un vrai miracle en effet que ces hommes à bout de force aient pu trouver l’énergie de tenir et de contre-attaquer le lendemain, premier jour de la » Marne » !