18 septembre 1914. Les maisons ne font qu’un débris

18 septembre 1914.

J’ai trouvé dans la correspondance des troupiers une carte ainsi conçue : « Mes chers parents nous ne somme plus ou nous étions nous somme parti je vous assure que nous en avons vu du joli, en partant j’ai demandé pour aller en patrouille. Ca m’a fait un effet quand j’ai vu ça je n’étais plus si hardi après du moins ils ont reculé de 20km en 2 jours nous avons passé des nuits que je vous dirait comment si on a le bonheur de se revoir. Si vous voyait ce pays ce qu’il ressemble c’est haffreux. Souhaitez bien le bonjour de ma part à tous je n’écrie pas à tout le monde car le papier est rare et ou je sui les maisons ne font qu’un débris. » (Sic)

Les maisons ne font qu’un débris ! Je trouve cette expression heureuse entre toutes. Comment trouver des images assez fortes dans leur horreur pour dessiner ces murs devenus inutiles, comme honteux de leur nudité. Ces pauvres maisons avec leurs toits scalpés et les yeux vides de leurs fenêtres ont vraiment l’air de vieilles bonnes femmes de village que les Bavarois auraient martyrisées.