10 décembre 1914. Courmelles
J’entends, dans la nuit, du côté de Pommiers, le bruit d’un combat : fusils et mitrailleuses s’en donnent à balles-que-veux-tu… La nuit est parfaitement opaque… Il pleut.
Nous avons tous l’impression que quelque chose de nouveau va venir couper la monotonie de notre vie. Il y a de l’inattendu dans l’air…
Le colonel vient d’être appelé d’urgence à Coeuvres, pour de là être conduit en auto dans la direction de Vic-sur-Aisne.
Que présage cette convocation ?…
Des troupes, toute la nuit dernière, ont passé dans nos parages, se dirigeant vers l’arrière. Le VIIème corps, qui se trouve à notre gauche, semble devoir quitter les rives de l’Aisne…
Et Soissons continue d’être bombardée.