Le mercredi 13 janvier 1915
Toute mon escouade est partie en corvée de matériel, de munitions et de ravitaillement. Je suis tranquille toute la journée et j’en profite pour faire ma toilette à l’eau chaude. Je ne m’étais pas lavé depuis huit jours.
Le jeudi 14 janvier 1915
Je vais en patrouille à 4 h avec le lieutenant Combeau vers la Fonderie et la passerelle sur la Buante. Nous sommes à peu près tranquilles toute la journée. Je vais à 20 h aux cuisines prévenir les cuisiniers qu’il n’y aura pas de relève cette nuit comme c’était prévu.
Le jeudi 14 janvier 1915 – 10 heures
Mon cher père,
J’ai reçu votre bonne lettre datée du six janvier, elle m’est parvenue avant hier mardi 12.
Vous ne sauriez croire le plaisir que j’éprouve à lire votre écriture, il me semble que je suis plus près de vous. Je vous remercie de toutes les nouvelles que vous me donnez.
Je suis en ce moment dans une tranchée de première ligne et je ne suis pas à mon aise pour écrire. Je me contenterai donc de vous dire que je suis toujours en bonne santé et vous souhaiter le bonjour.
Je vous écrirai plus longuement ces jours-ci et répondrai à toutes les questions que vous me posez. Je vous enverrai donc une longue lettre probablement dans deux jours.
Le temps est toujours humide. J’ai reçu hier soir une lettre d’Aimée datée du 7 janvier. Recevez, mon cher père, mon affection toujours sincère.
Votre fils, – H. Moisy