16 janvier 1915. Vic
Bombardement. Un brancardier blessé.
Et à droite ? A droite, ils vont bien finir par nous prendre Soissons ; déjà ils se battent dans les faubourgs. Mais qu’est-ce que cela peut bien nous faire ? Et même comment se fait-il que depuis septembre ils ne l’aient pas encore prise ? Ils l’eussent pillée. Du moins ne l’auraient-ils pas bombardée. Les boutiques ça se réapprovisionne, tandis qu’une cathédrale, un Saint Jean-des-Vignes, ça ne se répare pas.
Nous aurions pu défendre nos positions sur les plateaux, reprendre le terrain perdu. Ni le 1er bataillon, ni les jeunes soldats du 170ème, ni les chasseurs, ni la cavalerie à pied envoyés en renfort ne sont intervenus. Il est donc bien vrai que la crue de l’Aisne rendait précaires nos positions aux flancs des collines. Il valait mieux passer sur la rive gauche. Et puis de la sorte tous les beaux travaux que nous fîmes en novembre sur le plateau de Belleu, à l’arbre de Bourges, à la Carrière-l’Evêque vont être utilisés.
Le Kaiser assista, dit-on, à l’affaire de Crouy… Jadis il assista aux tentatives sur Nancy… De Nancy à Crouy, quelle dégringolade ! Si ses maréchaux n’ont plus que des Crouy à lui offrir !… Mais voilà, sur la belle plaque bleue qui est au coin de la route de Crouy et de la route de Terny il a pu lire Paris : 99 kilomètres !