11 mai 1915. Contrexéville
Les « poilus » blessés reçoivent la visite de leur femme. L’un d’eux est dans le jardin assis sur un banc entre sa mère et son épouse. Soudain à une fenêtre apparaissent deux Allemands en traitement à l’hôpital : « Oh ! les cochons de Boches, s’écrie la vieille qui est d’Aurillac, c’est vrai tout de même qu’ils ont une tête de cochon, regarde-s-y Marie. – Oui, s’exclame Marie, c’est bien ça, une tête de cochon. » Et elles ne se départissent pas d’un grand sérieux.
J’ai passé deux heures au jardin avec le brave commandant Chamoussel, du 16ème, qui a eu la cuisse entaillée également à la tranchée de Calonne. Il prédit que l’Italie – si elle entre en guerre – se fera rosser.
Pendant ce temps ces dames de la S.B.S. expliquent comment la victoire de la Marne est due à un miracle et comment Joffre se convertit quelques jours auparavant sur les instances du général de Castelnau… Et elles distribuent aux blessés une « méditation sur la Bonne Blessure » et une « Prière à dire pendant le pansement ». Adorable côté angélique de la femme ! Ici nous appelons les infirmières les Colombes. Certaines ont les yeux bien brillants et le bec bien rose pour des colombes !…
» certaines ont les yeux bien brillants et le bec bien rose, pour des colombes… », que doit-on comprendre… ?