19 octobre 1915. Schmargult
Je lis dans le Journal des marches et opérations, du capitaine d’artillerie Spitzmuller (49ème batterie du 62ème régiment d’artillerie) :
-17 mars 1915
A 13h30 une batterie du Kahlberg tire deux coups sur le passage à niveau occupé par nos troupes. La 49A en envoie, par représailles, quatre sur Aspach-le-Bar.
-19 mars
Tir de représailles exécuté par la 49A à 18h30 sur Schweighausen.
-20 mars
Même tir effectué à 10h40 par la 49B sur Burhaupt-le-Bas
Même tir à 18h… sur Aspach-le-Bas
-21 mars
Nouveaux tirs de représailles à 9h et 14h sur Aspach-le-Bas.
-24 mars
A 9h45 la 49A tire sur Aspach-le-Bas (représailles) et à 13h15 sur Schweighausen.
1er Avril
A 9h30, 11h, 15h, 16h, 16h30, la 49A tire à titre de représailles, sur Aspach-le-Bas et Schweighausen.
-16 juin
Tir de représailles en raison du bombardement de Sentheim et de Guewenheim par l’artillerie ennemie, sur le village de Schweighausen.
Et ces représailles s’échelonnent ainsi tout le long du Journal.
Pourquoi ne pas appeler les choses par leur nom ? Il ne s’agit pas de réprimandes, de représailles : il s’agit de n’être pas toujours les seconds. « Une batterie ennemie tire sur Soppe-le-Bas ! Punissons-la en tirant sur Aspach-le-Bas ! » Le combattant fort est celui qui tire le premier sur telle ou telle position et qui s’en fait punir. Depuis Fontenoy nous n’avons guère changé. Mais à Fontenoy ce fut le triomphe de la courtoisie française. A Aspach et en 1915 il n’est plus question de courtoisie. Seule la brutalité est en jeu. Soyons brutaux, tirons les premiers. […]