19 décembre 1915.
Ce soir, la nuit est sinistre. Dans la tempête glaciale, par 8° au-dessous de zéro, les canons se sont subitement déchaînés. La longue plainte des gros obus gémit dans la vallée. Les mortiers de 220 font trembler la table sur laquelle j’écris. Le vent mêle ses hurlements à ce concert de mort. Ce soir la guerre est lugubre comme une légende bretonne.