20 janvier 1916. Dans la forêt-
La nuit, les rapides obus sifflent et chantent au-dessus de mon demi-sommeil. Parfois leur souffle semble raser le toit de ma baraque si près, si près que je me réveille tout à fait pour voir où va tomber la marmite. Elle tombe loin de moi, je ne sais où dans la profondeur de la forêt nocturne. J’aime le cri de ces messagers du mal dans la bourrasque qu’il domine. J’aime le vacarme puissant de l’explosion mêlé à celui des grands arbres jetés à terre. C’est si grand, si beau, si au-dessus des mièvreries quotidiennes de la vie, que je voudrais prendre une lyre et chanter du haut de ma petite terrasse un hymne à la destruction. Je comprends Néron…
Ces obus devaient partir en direction des lignes Allemandes?…..
je me demande s’il ne s’agit pas plutôt d’obus provenant des lignes allemandes et bombardant nos propres lignes, en passant au-dessus de la « baraque » de Maurice Bedel et retombant loin de lui » dans la profondeur de la forêt nocturne » ?
Ces obus devaient partir en direction des lignes Allemandes?….