4- 5- 6 février
Vie de paresse et de farniente en attendant quelque chose, n’importe quoi, un combat, un incendie, un marmitage.
Le temps est beau. Le soleil est chaud. Je vais, l’après-midi, sur le rocher du Kruppenfels ou au balcon du Ringbuhlkopf regarder les occupants du Linge se crapouilloter. Il y a dans nos tranchées des crapouilloteurs enragés. Aujourd’hui je les vois lancer avec leurs petits canons de 58 d’énormes torpilles qui font un vacarme déchirant de foudre et s’acharnent sur le malheureux Bois du Barrenkopf où subsistent quelques squelettes de sapins. A Munster une maison brûle. Il est rare que notre batterie de 155 n’allume pas à Munster son incendie quotidien […]
Pauvre Münster, qu’en restera-t-il en 1918 à ce rythme régulier et implacable de destruction ?
Heureusement la vallée « trinque » un peu moins…